Trois millions d'années

"V'là trois millions d'années
QUe j'dormais dans la tourbe"... *
Ah ben non, en fait ça ne fait pas si longtemps que ça.
Cinq ans quand même, que je n'avais pas roulé... à moto.
Bon, je ne compte pas les dix bornes faites avec la Harley de mon pote JeanMimi, ni les autres dix bornes (le même parcours, en fait) faites y'a moins d'un mois au guidon de la BM jaune de mon fiston.
Cet aprème, y faisait beau, je me dis "Tiens, et si j'allais faire un p'tit tour avec cette moto qui squatte mon garage? Bon, on va tâcher d'aller un peu plus loin... l'ile de Ré, tiens, c'est pas mal. En ce moment ça devrait être très calme, non?" Ah non, ma moitié me fait remarquer que ce sont les ouacances pour les parigots et qu'il y a probablement du monde. Grumpf.
Tant pis, je m'équipe quand même, et je démarre le twin, qui ne se fait pas prier. Un p'tit tour à la station service, et je prends la rocade de la Rochelle.
Soudain, mortel de Berthe, je me souviens que j'ai pas appelé mon pote Éric, dont c'est l'anniv' aujourd'hui! Flûte...
Et si j'allais lui souhaiter de vive voix? Après tout, je devrais quand même me souvenir du trajet... Bingo, je bifurque, adieu Ré et ses touristes!
Direction le nord... D'abord la purge pour sortir de Charente Aquatique, deux voies et un défilé incessant de camions, jusqu'au pont du Brault qui fait la limite avec la Vendée. La suite, encore plus droite, plus monotone, et limitée à 80 et non 90 comme ici. Toujours autant de bahuts, dans les deux sens. Pas besoin de radar, y'a pas moyen de rouler vite!
Bien avant d'arriver à Luçon, je bifurque à gauche, je préfère les petites routes. Champagné les Marais, Triaize, c'est plat mais ça serpente un peu entre les champs gorgés d'eau, les étiers. Je continue à couper, vaguement en direction des Sables d'Olonne, puis je bifurque à nouveau, cette fois vraiment dans la campagne. Ça monte et descend, ça tourne, y'a pas encore trop de tracteurs et pas de camions, on peut faire monter un peu la moyenne... :-)
Le Champ St Père, Nieul le Dolent, Ste Flaive des Loups, La Motte Achard, je retrouve sans mal le trajet... qui s'était arrêté brusquement l'an dernier avec deux pneus crevés sur le cabriolet.
Je retrouve aussi les sensations oubliées, l'appui du vent sur le casque, le froid aussi (il fait beau mais un peu frisquet), et franchement ça me file la banane! Je rigole dans mon casque. :-)
Je continue tranquille, St Julien des Landes, la Chaize Giraud... oups! là je ne rigole plus : gros travaux sur la chaussée, je roule au pas sur du gravillon et du bitume gratté à coeur, il faut slalomer entre les engins de chantier... après avoir poireauté cinq minutes à un feu rouge.
Et ça va se reproduire en pire quelques bornes plus loin, à l'Aiguillon sur Vie, là c'est carrément barré, déviation par des rues mal revêtues, étroites... et je ne suis pas le seul à y rouler.
Bon, les derniers kilomètres sont propres et vite avalés, je me gare devant la maison. La tête ô combien surprise de mon copain à sa fenêtre valait bien le déplacement!
Sa femme m'offre un coup à boire et quelques gâteaux, on papote pendant une bonne heure malgré le télétravail puis je m'équipe à nouveau et je repars par le même chemin (déviations comprises).
Cette fois je suis moins crispé qu'à l'aller et je me sens bien mieux sur la BM, même si la position de conduite est totalement l'opposé de celles de la Harley ou de la Ducati.
Mais bon, je sens que demain je vais avoir des courbatures, 250 bornes dans l'après-midi, c'est pas raisonnable à mon âge! :-D
*(Reggiani, l'homme fossile)
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.-:oo= Guillaume
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.Je nettoyais mon clavier, et le coup est parti tout seul.