Sujet : Re: les décès observés ne concernent pas seulement des personnes très âgées et/ou très fragiles.
De : paul.aubrin (at) *nospam* invalid.org (PaulAubrin)
Groupes : fr.soc.environnementDate : 25. Jun 2023, 16:41:58
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Le 25/06/2023 à 16:12, Eric M a écrit :
Le 25/06/2023 à 16:08, PaulAubrin a écrit :
Que le réchauffement soit naturel (une fluctuation annuelle, décennale, centennale, millénaire) ou non, l'effet est qu'un réchauffement de 1°C est dix fois moins létal qu'un refroidissement de 1°C. Donc, le réchauffement (1,1 °C dont 0,6 °C totalement "naturels" entre 1915 et 1945) a sauvé de nombreuses vies (ou plus précisément a allongé l'espérance de vie).
Et les gens qui sont morts de la canicule, c'était de l'auto-suggestion ? Vous savez que vous n'avez pas besoin de nier plus d'évidences, vous avez déjà dépassé le maximum autorisé.
Je me suis permis de vous citer cette étude parue dans un journal médical. Elle paraît fort bien réalisée et les résultats confirme l'intuition populaire : La majeure partie de la mortalité liée à la température est attribuable à la contribution du froid.
https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(14)62114-0/fulltext
Contexte
Bien que des études aient fourni des estimations des décès prématurés attribuables à la chaleur ou au froid dans certains pays, aucune n'a jusqu'à présent proposé une évaluation systématique de l'ensemble de la gamme de températures dans des populations exposées à différents climats. Nous avons cherché à quantifier la charge de mortalité totale attribuable à une température ambiante non optimale, et les contributions relatives de la chaleur et du froid, ainsi que des températures modérées et extrêmes.
Méthodes utilisées
Nous avons recueilli des données pour 384 sites en Australie, au Brésil, au Canada, en Chine, en Italie, au Japon, en Corée du Sud, en Espagne, en Suède, à Taïwan, en Thaïlande, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Nous avons ajusté un modèle de Poisson de série temporelle standard pour chaque lieu, en contrôlant les tendances et le jour de la semaine. Nous avons estimé les associations température-mortalité à l'aide d'un modèle non linéaire à décalage distribué avec 21 jours de décalage, puis nous les avons regroupées dans une métarégression multivariée qui incluait des indicateurs de pays ainsi que la moyenne et l'amplitude des températures. Nous avons calculé les décès attribuables à la chaleur et au froid, définis comme des températures supérieures et inférieures à la température optimale, qui correspond au point de mortalité minimum, et aux températures modérées et extrêmes, définies en utilisant des seuils aux 2-5e et 97-5e percentiles de température.
Résultats
Nous avons analysé 74 225 200 décès survenus au cours de différentes périodes entre 1985 et 2012. Au total, 7 à 71 % (IC empirique à 95 % : 7-43-7-91) de la mortalité était attribuable à une température non optimale dans les pays sélectionnés au cours de la période étudiée, avec des différences substantielles entre les pays, allant de 3 à 37 % (3-06 à 3-63) en Thaïlande à 11 à 00 % (9-29 à 12-47) en Chine. Le percentile de température de la mortalité minimale variait d'environ le 60e percentile dans les zones tropicales à environ le 80-90e percentile dans les régions tempérées. Le froid (7-29%, 7-02-7-49) a causé plus de décès attribuables à la température que la chaleur (0-42%, 0-39-0-44). Les températures extrêmement froides et chaudes étaient responsables de 0-86% (0-84-0-87) de la mortalité totale.
Interprétation de l'étude
La majeure partie de la mortalité liée à la température est attribuable à la contribution du froid. L'effet des jours de températures extrêmes était nettement moins important que celui attribuable à des conditions météorologiques plus clémentes mais non optimales. Ces données ont des implications importantes pour la planification des interventions de santé publique visant à minimiser les conséquences sanitaires des températures défavorables, et pour les prévisions des effets futurs dans les scénarios de changement climatique.
Financement
Conseil de la recherche médicale du Royaume-Uni.