Le GIEC est un affront à la méthode scientifique

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Sujet : Le GIEC est un affront à la méthode scientifique
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Groupes : fr.soc.environnement
Date : 06. Oct 2023, 20:52:32
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Par Robert Girouard
https://mythesmanciesetmathematiques.wordpress.com/2023/10/06/le-climatisme-2-4-une-pseudo-science-du-changement-climatique/
Sous l’influence du GIEC, une « science du changement climatique » —politisée et biaisée au départ et fondée sur des modèles imparfaits, des scénarios improbables et des concepts douteux — s’est développée parallèlement à la climatologie. Une pseudo-science selon certains… de laquelle le climatisme tire néanmoins son autorité.
     « Depuis plus de 30 ans, « la science » (the science) est claire comme de l’eau de roche. Comment osez-vous continuer à détourner le regard et à venir ici en disant que vous en faites assez, alors que les politiques et les solutions nécessaires ne sont toujours pas en vue.» — Greta Thunberg, Conférence des Nations unies sur le climat, 2019
Pour le commun des mortels, « la science » possède une espèce d’aura qui lui confèrerait une autorité absolue.  Cette perception est évidemment fausse. Et, comme on l’a vu en temps réel avec la Covid, la science n’a pas toutes les réponses et elle peut se tromper. Cela est encore plus vrai pour la climatologie.
À la croisée de la géographie physique et de la météorologie, l’étude du climat ou, plus justement, des climats fait appel à un grand nombre d’autres disciplines allant de la physique à l’astronomie en passant par la géologie et l’océanographie. Très peu de climatologues en maîtrisent tous les aspects.
La climatologie est aussi très jeune. La Terre est vieille de 4,6 milliards d’années, notre Holocène a commencé il y a 11 700 ans, mais les stations de mesures météorologiques datent d’à peine quelques siècles, les données satellitaires sont recueillies depuis seulement 1979, et le réseau de sondes océaniques a été mis en place il y a une quinzaine d’années. À défaut d’observations instrumentales, elles-mêmes comportant toujours une marge d’erreur, la climatologie s’en remet à des proxys dont la fiabilité est plus ou moins hypothétique. Le manque de longues séries de données fiables constitue un problème majeur en climatologie.
Composé principalement de deux fluides turbulents en interaction sur une planète sphérique, en rotation sur elle-même et en orbite autour de son astre, le système climatique est en outre difficile à appréhender en raison de son immensité, de sa complexité et de son caractère chaotique. Une foule de facteurs internes et externes, agissant à différentes échelles de temps et d’espace, peuvent influer sur son évolution, et c’est pourquoi la science délibère toujours sur les causes du réchauffement récent.  Il existe beaucoup d’inconnues, connues et peut-être même inconnues.
Par exemple, les nuages, dont la couverture peut varier de 5 % à 95 % de la superficie du globe. On sait qu’ils jouent un rôle crucial, notamment en réfléchissant la lumière du soleil et en refroidissant la Terre. Mais comme ils participent également à l’effet de serre, leur impact net est sujet à débat.
Le phénomène El Niño—Oscillation australe (ENSO) est, entre autres oscillations, un important moteur à court terme du climat de la Terre, mais nous n’avons aucune idée de ce qui le fait fonctionner et nous ne pouvons pas le prédire plus de quelques mois à l’avance.
Le plus étonnant, c’est que depuis les travaux de Tyndall et d’Arrhenius, la science n’a toujours pas résolu l’énigme la plus fondamentale, à savoir la valeur de la « sensibilité climatique », i.e, l’élévation de température en degrés C qui correspond à un doublement de la concentration de CO2. Le Rapport Charney de 1979 a mis de l’avant une fourchette de 1,5 oC à 4,5 oC, qui est longtemps restée la norme.  Mais, les estimés indépendants effectués depuis varient de 0,5 oC à plus de 5 oC, soit une incertitude de facteur 10.
Désolé Greta, mais la science est loin d’être claire comme de l’eau de roche. Toutefois, il y a des évidences que même un enfant est en mesure de comprendre. Par exemple, la découverte d’Ötzi à demi enfoui dans la glace prouve hors de tout doute que les glaciers alpins étaient plus hauts il y a 5 300 ans et qu’il faisait alors plus chaud qu’aujourd’hui. Mais les climatistes comme Greta nient ou ignorent de telles évidences.
Depuis que le réchauffement climatique anthropique ( désormais appelé « changement climatique ») est devenu un enjeu politique, la climatologie connaît un développement exponentiel en raison de la grande disponibilité de financement public pour la recherche. Or le financement de la recherche par les gouvernements ouvre la porte à la politisation de la science. Il est bien connu qu’il est plus facile d’obtenir des crédits (et aussi d’être publié par la suite) lorsqu’un projet vise à confirmer l’hypothèse anthropique.
La création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) à la demande du G7, en 1988, marque un tournant en s’inscrivant résolument dans une logique de politisation de la science. Ce groupe intergouvernemental, de type onusien, dont le nom officiel Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) ne comporte même pas le mot « experts », a en effet pour mandat de fournir aux États membres les informations scientifiques et techniques nécessaires à l’élaboration de politiques.
Contrairement à une opinion répandue, le GIEC n’est donc pas une organisation scientifique, ne fait pas de recherche lui-même mais se limite à évaluer les travaux effectués par les universités et les instituts de recherche. Certes, il fait appel à des scientifiques et à des experts pour la rédaction de ses Rapports d’évaluation. Mais, les auteurs sont nommés par les instances politiques et il va de soi que les experts qui ont des vues différentes du « consensus » sont tenus à l’écart.
La recherche de consensus est d’ailleurs le modus operandi du GIEC. Or, le consensus n’a pas sa place en science, sa nature étant politique. À cet égard, on ne peut qu’être d’accord avec Openheimer, Oreskes et al. : « Moreover, if consensus is viewed as a requirement, scientists may avoid discussing tricky issues that engender controversy (but might still be important), or exclude certain experts whose opinions are known to be “controversial” (but may nevertheless have pertinent expertise). » Écoutez mon compatriote Mathieu Bock-Côté déboulonner le concept de consensus scientifique en lien avec la censure (ici).
Sa formulation du changement climatique pose également problème.  La mission du GIEC est en effet de « …mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d’origine humaine… » En d’autres mots, le GIEC ne cherche pas à mieux comprendre le climat, il ne s’intéresse qu’aux effets supposément néfastes des activités humaines sur le climat. Il est donc enclin à sous-estimer la variabilité naturelle au profit du facteur humain, et à privilégier les études qui confirment le narratif climatiste et à négliger celles qui l’affaiblissent. C’est ce qu’on appelle un biais.
Comportant plusieurs milliers de pages touffues, les Rapports d’évaluation sont peu accessibles pour les non-experts. Les Résumés à l’intention des décideurs, écrits par des scientifiques et des non-scientifiques et approuvés ligne par ligne par les instances politiques du GIEC, constituent dans les faits la véritable référence. Ainsi, beaucoup de nuances se perdent et des éléments d’information importants sont parfois passés sous silence, comme les informations détaillées concernant les événements météorologiques extrêmes qui démontrent qu’il n’y a pas de crise climatique ni de menace existentielle.
En cas de désaccord avec le Rapport d’évaluation, ce dernier doit être modifié en conséquence : autrement dit, les instances politiques ont le dernier mot. Si les réponses données par la science ne leur plaisent pas, elles ont le loisir de les modifier à leur guise.
Dans son historique fort bien documenté du GIEC, Bernard Lewin relate que c’est à la suite de longues tractations qu’il a été décidé de modifier le chapitre Détection et Attribution du 2e Rapport d’évaluation de 1995 écrit par les scientifiques, lequel était toujours sceptique par rapport au signal anthropique, afin de le rendre conforme au Résumé pour décideurs qui avait été négocié par les représentants des États et qui, lui, était affirmatif sur ce point crucial. Cette entourloupette a permis de donner une légitimité aux politiques climatiques qui allaient être adoptées par la suite.
D’autres manigances ont mené à l’inclusion, dans le 3e Rapport d’évaluation, du tristement célèbre graphique en forme de bâton de hockey (hockey stick graph) d’un jeune doctorant alors inconnu du nom de Michael Mann. On ne reviendra pas sur la vive controverse qu’il a suscité sauf pour dire qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Mais la pire faute revient au GIEC qui l’a publié en faisant fi de centaines d’études et d’archives historiques qui attestent l’existence de l’Optimum médiéval, afin de se persuader que le réchauffement moderne est sans précédent et qu’il ne peut qu’être causé par les humains.
Si Greta avait lu les Rapports d’évaluation du GIEC, elle saurait qu’ils sont loin d’être clairs comme de l’eau de roche. De fait, ils sont truffés d’incertitudes. Le GIEC a ses propres approches et son vocabulaire pour traiter de l’incertitude. À titre d’exemple, voici une affirmation contenue dans son dernier rapport AR6 :
     La fourchette probable d’augmentation totale de la température de surface mondiale causée par l’homme de 1850-1900 à 2010-2019 est de 0,8°C à 1,3°C, avec une meilleure estimation de 1,07°C
         Il est probable que des GES (gaz à effet de serre) bien mélangés ont contribué à un réchauffement de 1,0 °C à 2,0 °C,
         d’autres facteurs humains (principalement des aérosols) ont contribué à un refroidissement de 0,0 °C à 0,8 °C,
         les facteurs naturels ont modifié la température de surface globale de – 0,1 °C à 0,1°C, et la variabilité interne l’a modifiée de -0,2°C à 0,2°C.
Ce charabia savant est une façon de dire que le GIEC se perd toujours en conjectures, et ce, après 30 ans d’existence, six rapports d’évaluation de plus en plus épais et des centaines de millions d’euros de pur gaspillage. En outre, le terme probable signifie, dans le jargon giecien, que la probabilité de ce résultat peut aller de ≥66% à 100% de probabilité. Cela implique que cette affirmation a une probabilité de 0 à 33 % d’être fausse. Il est aussi important de souligner que cette probabilité n’est pas vraiment mathématique puisqu’elle repose, en partie du moins, sur le « jugement des experts », sans oublier que le résultat en question a été obtenu à l’aide de modèles imparfaits qui ignorent la variabilité naturelle. Greta, comment osez-vous appeler ça de la science ? Le réalisme c’est accepter la réalité de l’ignorance des experts.
De façon générale, l’AR6 est le plus biaisé de tous les Rapports d’évaluation du GIEC, selon un audit réalisé par la Fondation Clintel. Les experts indépendants qui ont participé à ce sain exercice ont conclu que AR6 contient un grand nombre d’erreurs majeures, ainsi que des omissions qui témoignent d’un grave manque d’intégrité. La vision qui sous-tend AR6 est figée (frozen) et ne tient pas compte de l’évolution de la climatologie. On peut télécharger l’étude ici.
Bref, le GIEC agit comme un monopole du savoir, sous l’égide de l’ONU. Seule la climatologie dispose d’une telle autorité politique qui décide de ce qui est vrai et qui refuse tout débat. Or, ce n’est pas comme cela que la vraie science fonctionne. À n’en pas douter, le GIEC est un affront à la méthode scientifique.
NB : L'article de Robert Girouard se poursuit par des considérations bien senties, et appuyées par des publications scientifiques, sur les modèless climatiques.

Date Sujet#  Auteur
6 Oct 23 * Le GIEC est un affront à la méthode scientifique2PaulAubrin
10 Oct 23 `- Re: Le GIEC est un affront à la méthode scientifique1Canta Galet

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