La fonte de la glace de l’Antarctique occidental est « inévitable » dans tous les scénarios de réchauffement, même le plus optimiste

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Sujet : La fonte de la glace de l’Antarctique occidental est « inévitable » dans tous les scénarios de réchauffement, même le plus optimiste
De : serpan06 (at) *nospam* free.fr (Canta Galet)
Groupes : fr.soc.environnement
Date : 24. Oct 2023, 18:53:04
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Selon une étude parue dans « Nature Climate Change », la température de l’eau s’élève fortement, quel que soit le niveau des émissions de gaz à effet de serre.

Il est déjà trop tard pour préserver la glace de l’Antarctique occidental.
.Selon une étude parue, lundi 23 octobre, dans la revue Nature Climate Change, le changement climatique d’origine humaine rend « inévitable » sa fonte. Et ce, même si les Etats arrivent à baisser suffisamment leurs émissions de gaz à effet de serre pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. « Les conséquences [du réchauffement] vont s’accélérer dans les décennies à venir selon tous les scénarios, résume Kaitlin Naughten, chercheuse au British Antarctic Survey (BAS) et responsable de l’étude, qui n’hésite pas à affirmer que « l’humanité a perdu le contrôle de la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental. Si nous voulions préserver les plates-formes de glace dans leur état historique, il nous aurait fallu agir il y a plusieurs décennies. »


Pour réaliser cette étude, les scientifiques britanniques ont fait tourner des modèles climatiques afin d’estimer l’évolution des températures de l’atmosphère et de l’océan sur la côte ouest de l’Antarctique, dans la zone de la mer d’Amundsen. Ils ont comparé les résultats de quatre scénarios : deux qui représentent les fourchettes basse et haute de l’accord de Paris (Paris 1,5 °C et Paris 2,0 °C) et deux autres où les émissions se poursuivent à un rythme soutenu ou très soutenu (RCP4.5 et le RCP8.5, qui impliqueraient un réchauffement compris environ entre 2 °C et 5 °C à la fin du siècle).

Dans tous les cas, la température de l’eau augmente fortement jusqu’à la fin du siècle. « La fonte future sera nettement plus forte que les tendances historiques, avec des tendances de réchauffement d’ensemble allant de 0,8 °C à 1,4 °C, peut-on lire dans l’étude qui précise qu’elle a été de 0,25 °C au XXe siècle. Même dans le scénario d’atténuation le plus ambitieux, Paris 1,5 °C, la mer d’Amundsen se réchauffe trois fois plus vite qu’au XXe siècle. » Selon leurs résultats, l’océan dans cette zone pourrait se réchauffer « jusqu’à 2 °C » par rapport à l’ère préindustrielle, une augmentation « frappante ».

« Globalité des impacts »
Cette hausse aura un impact important sur les plates-formes de glace flottantes qui ceinturent le continent antarctique. Ces étendues gelées perdront du volume en profondeur, dans une zone située entre 200 et 700 mètres en dessous du niveau de la mer. Cette fonte « basale » pourrait avoir un fort impact. Comme des bouchons, les plates-formes bloquent l’avancée et le délestage des glaciers de l’inlandsis. « C’est intéressant car l’étude couple les conséquences sur l’atmosphère et celles sur les océans, résume Mathieu Casado, paléoclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, auteur d’une étude publiée le 7 septembre dans Nature Climate Change, qui confirme que le réchauffement du continent austral est 20 % à 50 % plus important que les prédictions. Ces résultats révèlent l’influence du changement climatique dans cette zone avant 2045. Et on constate que les échéances que l’on croyait lointaines, 2050, 2100, arrivent très vite. Tout cela met en lumière la globalité des impacts puisque, dans tous les scénarios, ils vont toucher cette zone très isolée. »

De façon contre-intuitive, les montées des températures océaniques ne sont pas très différentes jusqu’en 2045 dans tous les scénarios. Ce qui ne veut pas dire, selon les chercheurs, qu’il ne faut pas amplifier les politiques d’atténuation. A partir de la moitié du XXIe siècle, l’augmentation de la température s’envole dans le scénario de fortes émissions de gaz à effet de serre, alors qu’elles commencent à se stabiliser dans le modèle Paris 1,5 °C. La calotte glaciaire mettra probablement des siècles, voire des millénaires, à réagir pleinement au changement climatique en cours. « Les modèles ne nous ont pas permis d’aller au-delà de 2100, mais, vu la façon dont la courbe RCP8.5 diverge, on peut envisager de grandes différences au XXIIe siècle, cela concernera nos enfants, nos petits-enfants », analyse Mme Naughten.

Des signaux d’alerte
Si cette zone représente un potentiel de 5 mètres d’élévation globale du niveau de la mer, l’étude ne détaille pas les conséquences éventuelles de cette fonte sur la montée des océans, notamment parce que d’autres modèles et d’autres facteurs doivent être pris en compte, comme la topographie de chaque trait de côte ou la variabilité naturelle du climat. « L’hypothèse d’un réchauffement rapide des océans au XXIe siècle et, par conséquent, d’une élévation du niveau de la mer, semble confirmée (…), y compris dans les scénarios considérés comme ambitieux [de réduction des émissions], conclut l’étude, avant de prévenir. Les décideurs politiques devraient se préparer à une montée du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des siècles à venir. (…) Limiter les coûts sociétaux et économiques nécessitera une combinaison d’atténuation, d’adaptation et de chance. »


Régions « sentinelles » du changement climatique, les zones polaires sont particulièrement scrutées en 2023. En Arctique, la fonte des glaces a approché son record à la fin de l’été. Le 10 septembre, à la fin de l’hiver austral, la banquise antarctique, elle, ne mesurait que 16,96 millions de kilomètres carrés. Il s’agit de la surface la plus faible de l’histoire des relevés, quasiment deux millions en dessous de la moyenne 2011-2020. Dans une étude publiée jeudi 12 octobre dans la revue Science Advances, des chercheurs de l’université de Leeds ont analysé, grâce aux données satellites, 162 plates-formes de glace qui entourent l’Antarctique. Selon eux, 71 d’entre elles, notamment celles situées à l’ouest du continent, ont vu leur volume diminuer entre 1997 et 2021, aboutissant à un rejet net de 7 500 milliards de tonnes d’eau de fonte dans les océans sur cette période. Des signaux d’alerte alors que doit se tenir à Paris, les 8, 9 et 10 novembre, un One Planet-Polar Summit où la communauté scientifique et les dirigeants politiques se pencheront sur l’avenir des pôles.



https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/24/la-fonte-de-la-glace-de-l-antarctique-occidental-inevitable-dans-tous-les-scenarios-de-rechauffement-meme-le-plus-optimiste_6196232_3244.html

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24 Oct 23 o La fonte de la glace de l’Antarctique occidental est « inévitable » dans tous les scénarios de réchauffement, même le plus optimiste1Canta Galet

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