Note terminale de l'évangile de Matthieu

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Sujet : Note terminale de l'évangile de Matthieu
De : cardR (at) *nospam* gmail.com (Cardinal de Hère)
Groupes : fr.soc.politique fr.soc.religion
Date : 04. Jun 2022, 22:35:31
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Voici la très courte note terminale de l'évangile de Matthieu, traduit et annoté par Claude Tresmontant :
                          Note terminale
L'Évangile de Matthieu est la traduction en langue grecque d'un recueil ou collection de notes ou de documents écrits en hébreu. Ces notes ont été prises sur le vif, au jour le jour. Comme le savent ceux qui étudient et donc connaissent le judaïsme avant la destruction du Temple et après, les rabbis étaient entourés et suivis par des disciples, qui prenaient des notes, qui traduisaient, qui commentaient, qui expliquaient les enseignements des rabbis. Ce milieu ethnique, le milieu ethnique judéen d'avant la destruction du Temple, n'est pas un milieu ethnique d'analphabètes, mais au contraire un milieu ethnique qui, depuis des siècles, pratique l'écriture et la lecture. Les oracles des anciens prophètes hébreux, Isaïe, Amos, Osée, Jérémie, Ezéchiel, etc, ont été notés et c'est ainsi qu'ils ont été conservés ; c'est ainsi que nous pouvons les lire aujourd'hui, parfois dans le plus grand désordre, ce qui est par exemple le cas pour les oracles du prophète Isaïe du VIIIe siècle avant notre ère, et pour les oracles des prophètes inconnus qui ont été inscrits sur le même rouleau.
Les disciples et compagnons du Rabbi galiléen Ieschoua ha-nôtzeri prenaient des notes, comme depuis des siècles les disciples des prophètes hébreux ont pris des notes. Il est même très vraisemblable qu'ils utilisaient des procédés de tachygraphie.
Ces notes ont finalement constitué des recueils, des collections, des ensembles. Lorsqu'on examine à la loupe les Évangiles de Matthieu, de Luc et de Marc, il apparaît qu'il y a eu au moins trois recueils de notes ou de documents, sans compter un quatrième, celui qui a donné l'Évangile de Jean.
Ces notes étaient classées dans un certain ordre. Cet ordre était variable. L'ordre de la suite des notes dans Matthieu, Marc et Luc, est parfois dissemblable, parfois identique. Les notes pouvaient se déplacer, comme nos fiches. Elles pouvaient se trouver deux fois dans le même recueil. Dans ce cas le traducteur nous les a traduites deux fois.
Ces recueils de notes ont été traduits en grec très tôt. Pourquoi ? Parce que les frères et les sœurs des communautés juives de la Diaspora en avaient besoin. Depuis longtemps déjà les frères et les sœurs des communautés de la Diaspora disposaient de la traduction grecque de la sainte Bibliothèque hébraïque, que nous appelons les Septante ou la Septante. C'est une traduction littérale, mot à mot, qui suit le plus souvent l'ordre hébreu des mots. Elle servait aux frères et aux sœurs des communautés de la Diaspora à lire et à comprendre le texte hébreu sacré.
De même il fallait une traduction en langue grecque des Actes, des paroles, des enseignements, du Rabbi galiléen Ieschoua ha-nôtzeri. Ce sont nos quatre Évangiles, qui sont quatre traductions de quatre dossiers ou recueils de notes ou documents. Le procédé de traduction est le même : traduction mot à mot, proposition par proposition, qui respecte le plus souvent l'ordre hébreu des mots. Le lexique est le même, la correspondance entre l'hébreu et le grec est la même que dans le passage de l'hébreu de la sainte Bibliothèque hébraïque, à sa traduction grecque dite des LXX.
Dans ce milieu ethnique judéen, il n'était pas question d'ajouter un mot, ou de retrancher quoi que ce soit à l'enseignement du Rabbi. Deutéronome 4, 2 : Vous n'ajouterez pas sur la parole que moi je vous commande aujourd'hui et vous n'en retrancherez rien ! Deutéronome 13, 1 : Toute cette parole que moi je vous commande, vous la garderez, pour la faire ! Tu n'ajouteras pas par-dessus, et tu n'en retrancheras rien ! C'est exactement ce qu'écrit Jean à la fin de l'Apocalypse, 22, 18 : Si quelqu'un rajoute quelque chose par-dessus, alors il lui rajoutera, Dieu, les fléaux qui sont écrits dans ce rouleau ! Et si quelqu'un enlève, retranche quelque chose des paroles du rouleau de la prophétie, alors Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la Ville sainte ( = Jérusalem la nouvelle)... C'est encore ce qu'écrit Flavius Josèphe, le kôhen, dans son ouvrage Contre Apion, I, 42 : Personne n'a jamais osé ajouter quoi que ce soit, ni retrancher quoi que ce soit, ni modifier quoi que ce soit, depuis une si longue durée...
Les disciples du Rabbi galiléen Ieschoua ha-nôtzeri estimaient que celui-ci était non seulement un authentique prophète, hébreu nabi ; mais, bien plus, le propre fils de Dieu. Comment auraient-ils pu oser ajouter quoi que ce soit aux enseignements du Rabbi, ou en retrancher quoi que ce soit ?
Paris, 22 mars 1985.

Date Sujet#  Auteur
4 Jun 22 o Note terminale de l'évangile de Matthieu1Cardinal de Hère

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