Re: Des mots, des notes. T. comme Trompette

MELMOTH a présenté l'énoncé suivant :

François Cavanna

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Cavanna n'aimait pas la Musique, au point de s'en vanter...

J'ai hésité avant d'indiquer les références, prévoyant que, bien sûr, on commenterait davantage le nom de l'auteur que le texte lui-même. Ça n'a pas raté. Sur 480 mots, un seul a retenu l'attention de Melmoth : Cavanna. Remarque anodine, pensera-t-on, mais qui soulève un vaste problème et devrait susciter des montagnes de commentaires polémiques comme je les aime.
Pour ma part, je me fiche éperdument de savoir si Cavanna aimait ou non la musique. Loin d'être un chef-d'œuvre impérissable, son texte est amusant, vivant, bien écrit, et je l'apprécie pour ce qu'il est. Je ne l'apprécierais par moins - en tant qu'objet littéraire -, si j'apprenais que Cavanna avait été un infâme bourreau nazi, un abject tortionnaire, un pourri intégral, une saloperie qui tripotait les gamines dans les jardins publics ou qui violait les premières communiantes dans les sacristies. Si le critique littéraire (ou musical, ou de cinéma, etc.) ne peut dissocier l'œuvre de l'homme, il n'est pas en état de juger. C'est aux historiens qu'il appartient de soutenir et d'étayer les accusations, et c'est aux tribunaux de condamner éventuellement les salauds à recevoir douze balles dans la peau. Le critique musical qui jugerait les Carmina Burana à l'aune des engagements nazis - réels ou supposés - de leur auteur serait - même s'il n'en avait pas conscience - un critique malhonnête. Aussi malhonnête que le tribunal qui serait enclin à l'indulgence envers l'auteur sous prétexte qu'il a composé les Carmina Burana.
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Paul & Mick Victor
Plaide pour le NOMA (Non Empiètement ses MAgisters)