Zion Lights: «Etre antinucléaire, c’est l’équivalent climatique d’être antivax: le refus de la raison»

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Sujet : Zion Lights: «Etre antinucléaire, c’est l’équivalent climatique d’être antivax: le refus de la raison»
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Zion Lights: «Etre antinucléaire, c’est l’équivalent climatique d’être antivax: le refus de la raison»
Emmanuelle Ducros Emmanuelle Ducros
23 Septembre 2021 à 12h45
Pour la militante écologiste, ancienne figure du mouvement Extinction rebellion, « sans les mensonges sur le nucléaire, cela fait longtemps qu’on serait sorti du gaz et du charbon »
Zion Lights.
Zion Lights fut la porte-parole du mouvement environnementaliste radical et décroissant Extinction rebellion au Royaume-Uni jusqu’en septembre 2020. Elle a, depuis, opéré un virage intellectuel et milite pour le développement de l’énergie nucléaire comme réponse au changement climatique et à la pollution de l’air. Elle dirige le think tank Emergency reactor. Elle sera l’invitée d’honneur du forum Fê(ai)te(s) du nucléaire à Lyon, samedi.
Vous avez été la porte-parole d’un mouvement profondément antinucléaire, avant de changer d’avis et de militer activement pour cette énergie. Que s’est-il passé ?
Cela a été un processus lent, qui m’a conduit à changer d’avis secrètement, alors que j’étais encore porte-parole d’Extinction rebellion. A force de parler avec des ingénieurs, des chercheurs spécialistes du climat et de l’énergie, j’ai commencé à comprendre que tout ce qu’on m’avait inculqué était faux. Mais je n’osais pas le dire. Je redoutais la réaction des militants, qui auraient été furieux ! Puis, j’ai été invitée par une émission de la BBC, le Andrew Neil Show. Ce journaliste m’a posé plusieurs fois la question : « Comment peut-on faire sans gaz ? Vivre sans gaz ? Quelles sont les alternatives ? » Je ne pouvais pas dire «  la solution, c’est le nucléaire  », alors que c’est ce que je pensais. J’ai bredouillé « je ne sais pas »... Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas continuer comme ça, que ce n’était pas sain, que je devais parler. J’ai écrit une tribune dans le Telegraph, expliquant que le discours d’Extinction rebellion allait à l’encontre des évidences scientifiques, et j’ai décidé de militer pour l’énergie nucléaire.
Quelle a été la réaction de vos anciens compagnons de lutte ?
Terrible. J’ai reçu des messages d’insulte, de haine, ils m’ont expliqué que je les trahissais, que j’étais vendue à l’industrie, ils ont expliqué aux journalistes qu’il ne fallait plus me parler. Ça a été très dur, mais je crois fermement que j’ai pris la bonne décision. Je suis devenue une rebelle contre les rebelles. Quelques autres, rares, m’ont dit qu’ils étaient d’accord, mais évidemment, ils ne pouvaient pas le dire publiquement.
«Nous qui avons tout pensons qu’on n’a pas besoin de la technologie. C’est terriblement égoïste vis-à-vis des pays en développement »
Comment est-il possible d’articuler la pensée décroissante et le nucléaire ?
Je me suis aussi rendu compte que la solution décroissante n’était pas la bonne. Je pensais qu’on pouvait vivre avec moins d’énergie, mais j’avais tort. Cela fait trente ans qu’on le dit, mais concrètement, cela ne fonctionne pas. Le développement des cryptomonnaies, par exemple, consomme de l’énergie, et on ne l’arrêtera pas. Même si je voyage peu, si je n’ai pas de voiture, si je suis économe, ça ne change rien. La société, les hôpitaux ont besoin d’énergie, et c’est encore plus vrai dans les pays en développement qui rêvent de vies décentes ! On ne peut pas leur dire que l’avenir, ce n’est pas d’avoir la lumière et des hôpitaux, des ordinateurs et du progrès, et qu’ils vont devoir se satisfaire des coupures de courant. Nous ne nous sommes pas développés avec des panneaux solaires mais avec énormément d’énergie fossile. Cela, ce n’est plus possible. Nous qui avons tout pensons qu’on n’a pas besoin de la technologie. Mais c’est terriblement égoïste. Nous avons créé le changement climatique, nous ne pouvons pas imposer à la terre entière de payer. La croissance basée sur les énergies fossiles est de la mauvaise croissance. Mais la croissance basée sur le nucléaire est de la bonne croissance, propre, avec des emplois, des connaissances, qui a le mérite, à la différence des énergies renouvelables, de ne pas avoir besoin d’importations de charbon pour être fiable.
Mais les opposants mettent en avant la sécurité. Ils expliquent que le nucléaire, c’est dangereux...
Oui. Et cela relève de la fausse information. Le charbon, c’est bien plus dangereux, des millions de gens meurent de la pollution de l’air dans le monde et c’était le cas bien avant qu’on ait conscience du changement climatique. Au regard de ces millions de morts, le nucléaire civil n’a connu que de rares accidents qui ont fait moins de 1 000 victimes. Logiquement, c’est contre le charbon que les gens auraient dû se mobiliser, et cela depuis longtemps ! Mais, depuis les années 1970, Greenpeace, par exemple, a fait sa spécialité de la lutte antinucléaire en laissant entendre que le nucléaire rendait les gens et les poissons malades, que les gouvernements le cachaient. Ils ont fait de ce combat une part de leur identité et de l’identité des militants, et ont été pour cela financés par les groupes américains qui exploitent des énergies fossiles. On est, à cause de cela, supposé être antinucléaire si on est écologiste. Il est très difficile de faire changer d’avis les gens pétris de toutes ces fausses croyances sur la dangerosité, l’incapacité du retraitement. Et c’est terrible… Parce que s’il n’y avait pas eu ces prises de position initiales, tous ces mensonges, cela fait longtemps qu’on serait sorti du gaz et du charbon, et nous ne serions pas face au changement climatique. Greenpeace et les ONG similaires portent une lourde responsabilité. Mais c’est nous qui passons pour les « bad guys ». Il est temps que cela change.
Vous comparez les antinucléaires aux antivaccins. Pourquoi ?
Oui : être antinucléaire, c’est l’équivalent climatique d’être antivax. Le refus de la raison. Pour ma part, j’ai fait le choix de l’espoir plutôt que de la désespérance. Et je milite désormais pour que l’on développe la connaissance, les savoir-faire dans la construction d’un système énergétique décarboné basé sur le nucléaire.

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