Le 07/05/2022 à 09:47, LoJo a écrit :
Prochain épisode : les 3 états de l'eau.
Toutes les bonnes choses ayant une fin, je prépare le retour avec un petit stress concernant la météo. J'aurai visiblement le choix pour recevoir à ma convenance de l'averse orageuse et/ou de l'averse éparse en fonction du lieu et du moment. Trajectons donc au mieux en fonction de l'horaire probable de passage, vers l'ouest de la Vallée du Rhône. Aléa Jacta Est.
Départ tôt pour augmenter mes chances de choisir l'itinéraire le plus sec, direction voie rapide Mathis vers l'ouest (je me ferai pas encore avoir par cette ville !) Cagnes-sur-Mer, La Colle-sur-le-Loup, c'est toujours de la ville et le joli est dans mon dos. Au revoir la mer d'en bas ! Heureusement la route tortille gentiment, il fait beau et chaud (
https://lapoulequimue.fr/).
Petit café à Castellane avant d'attaquer le Col des Lèques et laisser le Verdon à ma droite. Chateauredon, des droits chiants et photographiquement piégeux avant Sisteron, où je ne m'arrête pas. Je trouve la ville sur son piton rocheux plus jolie de loin que de près.
Le temps se maintient, pour le moment il fait beau, mais ça noircit vers ma cible...
Ribiers, direction les Gorges de la Méouge (encore...) Mais aïe. La route est fermé pour la journée à cause de travaux de réfection de chaussée... Crotte. Jardinage vers le nord donc : Laragne, Orpierre, Laborel, Col de Perty où le sol est maculé de traces de gomme. Visiblement ça a l'air d'être un terrain de jeu local pour une épreuve de rallye ce coin ! Ça m'aide dans mes trajectoires, c'est pas si mal !
C'est en rejoignant ma trace originelle vers la Vallée de l'Ouvèze que je me prends donc le premier état de l'eau -liquide- sur le coin de la trogne. Même si c'était prévu, je n'ai pas ajouté la membrane étanche de ma veste ni au pantalon, dont je referme quand même les aérations. C'est mouillé, un peu froid, mais supportable en T-Shirt. Ça reste la Drôme en mai, faut pas déconner. Et visiblement le ciel s’éclaircit, ça séchera donc avec le vent.
Col de Peyruergue, avec sa descente dans les champs d'abricotiers de l'autre côté. La route est excellente, toujours personne, il est presque 13h, j'ai faim. Je ralentis dans les villages, mais rien de visiblement dispo pour me rassasier. La météo hasardeuse n'aide pas à repérer les terrasses vides des établissements éventuellement ouverts. Saint-Férréol-Trente-Pas, Ah : un boui-boui ouvert à Bouvières, Je me régale d'un petit menu sur le pouce, un café, et je ne traîne pas vu l'état du ciel. D'ailleurs, j'installe la membrane étanche sous la veste par précaution, toujours en T-Shirt pour supporter la température.
Direction Crest, puis du chiant droit vers Loriol où l'A7 me fait les yeux doux pour aller me réfugier chez ma sœur vers Lyon, mais je résiste vaillamment en traversant le Rhône vers Privas !
Il commence à bruiner. C'est bien dommage car la D22 à l'ouest de Privas semble succulente par temps sec, mais elle est bien mouillée, et je ne suis pas très à l'aise. Heureusement, un romain me précède et si son angle passe je dois passer aussi. Je me cale dans sa trajectoire et à sa vitesse (raisonnable) et tout se passe bien : Mézilhac, Col de Bourlatier, des paysages à couper le souffle avec les monts d'Ardèche au loin et les bords de la route tortueuse à souhait couverts du jaune des genêts en fleurs. C'est magnifique, ça sent la nature mouillée. Ah tiens, il ne pleut plus. La route sèche par endroits, c'est appréciable, j'accélère un peu vers cet horizon qui reste tout de même bien menaçant.
Petite pause photo devant le Mont Gerbier-de-Joncs sans pluie, mais ça menace sévèrement. Je m'arrête à l'entrée des Estables pile au moment où le ciel se purge sur l'asphalte, à l'abri de la station service où je m'assois sur un banc issu du démontage probable d'un télésiège local mis au rebut. La pluie liquide se change rapidement en grêle abondante : je ne regrette pas mon arrêt, et prends mon mal en patience en jetant un œil aux hôtels alentours sur mon téou : camper dans ces condition ne m'attire pas tellement... Va donc pour un petit relais motard à l'entrée du Puy-en-Velay. L'état de la route couverte d'amas de grêle et l'heure avancée me confirmeront que j'ai fait le bon choix. Une très bonne adresse à retenir dans lequel je trouverai avec un plaisir infini un radiateur soufflant dans la salle de bains qui me permettra de sécher rapidement mon équipement.
Miam-dodo-miam.
Je consulte la météo du matin : pas de pluie, c'est déjà ça. Mais le ciel est encore bien chargé. Ça devrait s'améliorer en remontant vers le nord. Allons-y.
L'itinéraire est bien roulant. J'avoue que j'aimerai bien arriver dans la soirée... J'ai donc demandé à Kurviger du tordu-mais-pas-trop : la moto dans les conditions de la veille, c'est moins rigolo, surtout que j'en bouffe toute l'année. Donc Gaz dans de jolies courbes : Saint-Paulien, La-Chaise-Dieu, Saint-Germain-l'Herm : De jolies forêt bien denses de sapins, avec des semi-remorque forestiers qui roulent à tombeau ouvert, donc gaffe. Ici la limitation semble être à 90, et les locaux en profitent. Je reste vigilant dans les virages à la visibilité hasardeuse...
J'aurai le plaisir de profiter de l'état gazeux de l'eau (oui, ok, le brouillard est composé de gouttelettes en suspension, mais il faut bien coller au teasing de l'épisode...) dans la montée du Col de la Fourche, ainsi que dans les cols suivants, et dans toute la remontée à l'est de Clermont. La visibilité m'obligeant par endroit à rouler à 60 avec les warnings, et avec la déception de ne rien voir de la Chaîne des Puys. C'est fort dommage, je serais donc OBLIGÉ de revenir rouler dans le coin ;-)
Ça s’éclaircit un peu, mais il fait froid. J'enfile un pull sous la veste, et je mets mes gants d'hiver. Je continue vers le nord : Ébreuil, Vicq, Belleraves, Montmarault, Ygrande, Je fais le plein et croque un sandwich à Lurcy-Lévis et me dirige vers l'Allier que je longerai en surveillant du coin de l’œil une cellule orageuse venant du nord-ouest qui semble m'avoir pris pour cible.
Je trouve un abri au moment propice où les gouttes grossissent et attends la fin de son passage pour repartir. Cette fourbe semble avoir des petites sœurs avec une trajectoire similaire. Je prends donc la lourde décision d'enquiller l'A77 à La Charité-sur-Loire pour prendre de vitesse la coquine (j'ai gagné).
Et finalement, par flemme, je finis honteusement sur l'A6 à aplatir l'axe de mes pneus que j'avais pourtant pris soin de raboter sur les bords dans l'unique but de pouvoir me vanter à la NC.
Vivement la prochaine ! :-)
-- LoJo