Sujet : Re: ARN, antibiotiques : les révélations exclusives du professeur Raoult !
De : paul.aubrin (at) *nospam* invalid.org (Paul Aubrin)
Groupes : fr.soc.politique fr.bio.medecineDate : 19. Jan 2024, 10:53:57
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Le 19/01/2024 à 01:40, Alf92 a écrit :
C'est marrant, tu ne comprends pas grand-monde quand le niveau
monte un peu.
le niveau monte avec Bébert Bartho ? mouarfffffffff :-)))
L'insulte est certainement le niveau le plus bas dans l'argumentation puisqu'il s'agit du dernier "argument" employé par les perdants pour tenter d'avoir le dessus sur leurs contradicteurs.
L'Art d'avoir toujours raison - Arthur Schopenhauer
Stratagème n° 28 :
“Ridiculiser d'autorité en tablant
sur la naïveté de l'auditoire
Le stratagème vaut surtout quand des savants se disputent devant un auditoire néophyte. Il consiste à avancer une objection invalide que seul le spécialiste peut reconnaître. Le spécialiste est l'adversaire, pas les auditeurs. À leurs yeux, c'est lui qui sera battu, surtout si l'objection fait paraître son affirmation ridicule. Les gens sont toujours prêts à rire ; on a alors les rieurs de son côté. Pour démontrer la nullité de l'objection, l'adversaire devrait faire une longue démonstration remontant à des principes scientifiques complexes ou à des faits peu connus. Il serait difficile de convaincre l'auditoire. ”
Stratagème n° 38
“Ultime stratagème
Si l'on s'aperçoit que l'adversaire est supérieur et que l'on ne va pas gagner, il faut tenir des propos désobligeants, blessants et grossiers. Être désobligeant consiste à quitter l'objet de la querelle (puisqu'on a perdu la partie) pour passer à l'adversaire, et à l'attaquer d'une manière ou d'une autre dans ce qu'il est ; ad personam. Mais quand on passe aux attaques personnelles, on délaisse complètement l'objet, et l'on dirige ses attaques sur la personne de l'adversaire. On devient donc vexant, méchant, blessant, grossier. C'est un appel des facultés de l'esprit à celles du corps ou à l'animalité. Le stratagème est très apprécié, car chacun est capable de l'appliquer ; il est donc souvent utilisé.
La question est de savoir maintenant quelle parade utiliser. Car si l'on procède de la même façon, on débouche sur une bagarre, un duel ou un procès en diffamation.
Ce serait une grave erreur de penser qu'il suffit de ne pas être soi-même désobligeant. Car en démontrant tranquillement à quelqu'un qu'il a tort, et que par voie de conséquence, il juge et pense de travers — ce qui est le cas dans toute victoire dialectique — on l'ulcère encore plus que par des paroles grossières et blessantes. Pourquoi ? Parce que, comme dit Hobbes, « Toute volupté de l'esprit, toute bonne humeur, vient de ce qu'on a des gens en comparaison desquels on puisse avoir une haute estime de soi-même. » Rien n'égale pour l'homme le fait de satisfaire sa vanité, et aucune blessure n'est plus douloureuse que de la voir blessée. Cette satisfaction de la vanité naît principalement du fait que l'on se compare aux autres, à tout point de vue, mais surtout au point de vue des facultés intellectuelles. C'est justement ce qui se passe effectivement et très violemment dans toute controverse. D'où la colère du vaincu, sans qu'on lui ait fait tort, d'où son recours à ce dernier expédient, à ce dernier stratagème auquel il n'est pas possible d'échapper en restant soi-même poli.
Toutefois, le sang-froid est salutaire : il faut alors, dès que l'adversaire passe aux attaques personnelles, répondre tranquillement que cela n'a rien à voir avec l'objet du débat, y revenir immédiatement et continuer de lui prouver qu'il a tort sans prêter attention aux propos blessants, donc en quelque sorte, comme le dit Thémistocle à Eurybiade : « Frappe, mais écoute. » Mais ce n'est pas donné à tout le monde.
La seule parade sûre est donc celle qu'Aristote a indiquée dans le dernier chapitre des Topiques : ne pas débattre avec le premier venu, mais uniquement avec les gens que l'on connaît et dont on sait qu'ils sont suffisamment raisonnables pour ne pas débiter des absurdités et se couvrir de ridicule. Et dans le but de s'appuyer sur des arguments fondés, et non sur des sentences sans appel. Et pour écouter les raisons de l'autre et s'y rendre. Des gens dont on sait enfin qu'ils font grand cas de la vérité, qu'ils aiment entendre de bonnes raisons, même de la bouche de l'adversaire, et qu'ils ont suffisamment le sens de l'équité pour supporter d'avoir tort quand la vérité est dans l'autre camp. Il en résulte que, sur cent personnes, il s'en trouve à peine une qui soit digne qu'on discute avec elle. Quant aux autres, qu'on les laisse dire ce qu'elles veulent, car c'est un droit des gens que d'extravaguer. Que l'on songe aux paroles de Voltaire : « La paix vaut encore mieux que la vérité. »
Toutefois, en tant que joute de deux esprits, la controverse est souvent bénéfique aux deux parties, car elle leur permet de rectifier leurs propres idées et de se faire aussi de nouvelles opinions. Seulement il faut que les deux adversaires soient à peu près du même niveau en savoir et en intelligence. Si le savoir manque à l'un, il ne comprend pas tout, et n'est pas au niveau. Si c'est l'intelligence qui lui manque, l'irritation qu'il en concevra l'incitera à recourir à la mauvaise foi, à la ruse et à la grossièreté. ”