Sujet : Re: Perdus ou pas ?
De : vpaereru-unmonitored (at) *nospam* yahoo.com.invalid (Hibou)
Groupes : fr.lettres.langue.francaise fr.lettres.langue.anglaiseDate : 24. Jul 2024, 06:43:37
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Le 23/07/2024 à 08:06, Sh. Mandrake a écrit :
Le 23/07/2024 à 07:20, Hibou a écrit :
>
Ça ne m'est pas évident. Le progrès demande souvent de nouveaux termes,
mais cela n'est pas inflation linguistique (qui est dire 'impacter' pour
'avoir un effet sur' etc.).
Je comprends ce que vous voulez dire et vous avez raison de faire un
distinguo. Vous avez raison aussi de souligner que cette inflation est
énorme. Avec de curieuses inversions de sens (awful) mais ce n'est pas
spécifique à l'anglais américain. [...]
Non, les Américains n'en ont pas le monopole. Or, je crois observer que l'inflation linguistique est plus marquée chez eux.
Le philosophe Alain de Botton a fait remarquer que la psychologie américaine diffère de l'européenne. Ici, il y a toujours un reste de féodalité, le sentiment que l'on est ce que l'on naît ; on commence ci ou là en société, et la plupart du temps l'on y reste. Là-bas, il y a l'idée qu'on est parfaitement libre, que tout est possible. Tout le monde peut devenir président, magnat, vedette ; ça ne dépend que de soi-même. C'est faux, évidemment ; il faut avoir certaines qualités, les occasions doivent se présenter - seuls les millionnaires peuvent prétendre à l'office de président - mais on le croit. Il faut donc, pas seulement être exceptionnel, mais montrer au monde qu'on l'est. Il faut s'attirer de l'attention - et l'inflation linguistique est une façon de le faire à peu de frais (c'est la langue qui paie la facture).