Sujet : Re: Me demandé-je ?
De : om+news (at) *nospam* miakinen.net (Olivier Miakinen)
Groupes : fr.lettres.langue.francaiseDate : 25. Feb 2024, 13:50:03
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Le 25/02/2024 09:22, Sh. Mandrake a écrit :
Excellente question trouvée sur Instagram :
Pourquoi inverse-t-on le sujet et le verbe dans : « Mais où sont passées
mes pantoufles, me demandé-je ? »
Et ne devrait-on pas plutôt dire et écrire : « Mais où sont passées mes
pantoufles ? me demandé-je. »
Je ne répondrai pas sur la question typographique de la position du point
d'interrogation juste à propos de l'inversion.
La question ne porte pas sur la demande, mais sur l'endroit où se
trouvent les pantoufles.
Cette précision me semble obscurir la question plutôt que l'inverse, parce
qu'il me semblait d'après le sujet de ton article que la question portait sur
la construction « X, me demandè-je » plutôt que sur le contenu de « X » qui
parle de pantoufles.
Je vais donc répondre aux deux séparément.
1) Le contenu du « X », à savoir « où sont passées mes pantoufles ? »
Ici la réponse est simple : c'est une phrase interrogative, et l'inversion
y est la règle, surtout dans la langue écrite. Dans la langue parlée, il n'est
pas rare d'entendre « elles sont où ? » à la place d'« où sont-elles ? »
2) La construction « X, me demandè-je »
Il s'agit là d'une phrase déclarative et non d'une phrase interrogative. La
forme la plus courante est S+V+C (sujet + verbe + complément).
Lorsque le complément est mis devant, on pourrait se demander pourquoi ne
pas utiliser la forme C+S+V plutôt que C+V+S. D'ailleurs cela arrive assez
souvent en français¹ : on dit « demain je viendrai » et pas « demain
viendrai-je ».
Pourtant, le BU rappelle que l'inversion peut être obligatoire, ou au moins
très fréquente, surtout lorsque le sujet est un prénom personnel ou « ce »
ou encore « on » :
− toujours est-IL que...
− encore y aurait-IL eu lieu...
− à peine tolérait-ON que...
− encore moins peut-ON supposer que...
− du moins pouvions-NOUS mépriser...
Noter que tous ces exemples concernent le cas où ce qui est mis avant le
verbe est un adverbe ou une locution adverbiale, et je n'ai pas poussé la
lecture du BU pour en trouver où il s'agit d'un complément d'objet direct
voire une phrase complète, mais ça me semble relever du même mécanisme.
-- Olivier Miakinen¹ Sauf erreur, ce serait presque une faute en allemand, le verbe conjugué est toujours en deuxième position dans la phrase, peu importe qu'il y ait le sujet ou un complément en première position.