Sujet : Re: Mais enfin...
De : om+news (at) *nospam* miakinen.net (Olivier Miakinen)
Groupes : fr.lettres.langue.francaiseDate : 10. Jul 2024, 19:21:12
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Le 10/07/2024 07:23, Hibou m'a répondu :
Alors certes, on pourrait craindre d'un parti politique à visées
totalitaires le fait de tordre le langage pour lui faire perdre tout
contact avec la réalité. C'est le cas par exemple dans l'œuvre de
fiction 1984 (« la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage,
l'ignorance c'est la force »). C'est aussi le cas lorsque le parti le
plus violent, antisémite et antirépublicain accuse un autre parti de
porter ces trois défauts(¹).
Il y en a sans doute beaucoup d'exemples de torsions plus petites -
'islamophobie', par exemple, qui n'est pas une phobie.
Ah oui, comme « énervé » qui ne signifie que rarement « affaibli car privé
de nerfs », ou « terrible » qui peut caractériser tout autant quelque chose
de bon que quelque chose de mauvais. Mais ce n'est pas de ça que je parlais.
Mais cette torsion du langage se fait tout en respectant les règles les
plus pures de la syntaxe et de la grammaire, et d'ailleurs elle n'est
pas propre à la langue française puisque les mêmes propos pourraient
être tenus dans n'importe quelle langue.
Et donc : mu.
Pourtant, la Cité internationale de la langue française, l'Office
québécois de la langue française, voire l'Académie française elle-même
sont bien issus de décisions politiques, non ?
C'est exact. Mais alors je te retourne la question pour chacune de ces trois
institutions : assure-t-elle l'avenir de la langue française ? La réponse ne
sera probablement pas la même les trois fois.
Et au fait, c'est quoi assurer l'avenir de la langue française ? (par
opposition, peut-être, à assurer le passé de la langue française) :-)
-- Olivier Miakinen