Sujet : Re: que penser de l'argument du consensus...
De : artichoke (at) *nospam* jerusalem.invalid (Topinambour)
Groupes : fr.soc.environnementDate : 11. Dec 2021, 22:45:01
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Le 11/12/2021 à 20:04, Paul Aubrin a écrit :
Le 11/12/2021 à 14:25, Topinambour a écrit :
Le 10/12/2021 à 21:29, Paul Aubrin a écrit :
Le 10/12/2021 à 18:31, Topinambour a écrit :
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Le terme "gaz à effet de serre" est communément utilisé, mais curieusement ce n'est pas celui que l'on employait quand j'ai fait mes études de physique.
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Tout simplement parce que le siècle dernier, la connaissance scientifique était faible sur ce sujet comme sur plein d'autres.
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C'est une blague,
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Bah non. Le niveau de connaissance scientifique évolue dans le temps. C'est un fait.
Le terme "effet de serre" avait été utilisé au début du 19ème siècle, puis des expériences ont mis en lumière l'absence de relation entre la façon dont les serres conservent la chaleur et les phénomènes radiatifs dans l'atmosphère.
Comme cela a été signalé par certaines personnes qui s'y connaissent un peu en physique, on ne détecte pas de raies d'émission du CO2 dans le spectre atmosphérique dans la basse atmosphère, parce que la densité de molécules est si élevée qu'elles y sont toujours désactivées par collision. Il arrive que les satellites détectent des raies d'émission du CO2 au dessus de l'antarctique.
La théorie selon laquelle le CO2 rayonnerait fortement dans la bande des 660 cm-1 (la backradiation de certains climatologues) dans la basse atmosphère, ce qui chaufferait la terre, est invalide.
Tout l'historique est là:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_serre#HistoriqueDans les années 1780, Horace-Bénédict de Saussure mesure les effets thermiques du rayonnement solaire à l'aide de boîtes transparentes qu'il dispose dans la vallée et au sommet d'une montagne2.
En 1824, Joseph Fourier publie Remarques générales sur les températures du globe terrestre et des espaces planétaires dans lesquelles il affine l'analyse des expériences de Horace-Bénédict de Saussure en concluant « la température du sol est augmentée par l'interposition de l'atmosphère, parce que la chaleur solaire trouve moins d'obstacles pour pénétrer l'air, étant à l'état de lumière, qu'elle n'en trouve pour repasser dans l'air lorsqu'elle est convertie en chaleur obscure »3[source insuffisante].
En 1857, Eunice Newton Foote publie Circumstances affecting the Heat of the Sun's Rays dans la revue The American Journal of Science and Arts4. Elle décrit une expérience où elle mesure la température interne de cylindres de verre, exposés au Soleil et remplis de différents mélanges gazeux. Elle découvre que le dioxyde de carbone retient particulièrement bien la chaleur et conclut que « une atmosphère constituée de ce gaz donnerait à notre Terre une haute température ». Oubliée, sa contribution scientifique est redécouverte en 20115.
En 1861, John Tyndall identifie à son tour les principaux responsables de ce mécanisme : la vapeur d'eau et le dioxyde de carbone. Il suggère alors qu'une modification de la composition de l'atmosphère peut avoir une influence sur l'évolution du climat6.
En 1896, Svante August Arrhenius propose la première estimation de l'impact du niveau de dioxyde de carbone sur les températures terrestres. Il estime qu'un doublement de la quantité de dioxyde de carbone devrait augmenter de 4 °C la température moyenne7. Il espère ainsi que l'exploitation du charbon permettra de surmonter la prochaine ère glaciaire due à l'orbite terrestre. Le géologue américain Thomas Chrowder Chamberlin arrivera indépendamment aux mêmes conclusions.
En 1909, Robert Williams Wood montre que contrairement à une idée reçue le blocage du rayonnement infrarouge par le verre n'est pas le principal mécanisme qui explique le fonctionnement d'une serre8. Par conséquent le terme scientifique, adopté par le GIEC, utilisé pour décrire l’influence des composants de l'atmosphère bloquant le rayonnement infrarouge sur le bilan thermique de la Terre est forçage radiatif et non effet de serre.
L'expression synthétique effet de serre provient de la vulgarisation au début des années 1980 des résultats alarmants des recherches climatologiques. Alors que les climatologues analysent l'impact du dioxyde de carbone sur le climat sans parler d'effet de serre9, les premières alertes pour infléchir les décisions politiques sont lancées au début des années 1980 en utilisant cette expression10, reprise par la suite dans des rapports de plus en plus médiatisés, comme le rapport Brundtland (1987). En France, Jean-Marc Jancovici et Hervé Le Treut ont vulgarisé les risques liés à l'effet de serre depuis les années 1980.