Re: Rachel Blanquet ??

Le 10/08/2023, Ad Musicam a supposé :

Le jeudi 10 août 2023 à 11:26:50 UTC+2, Ad Musicam a écrit :

Je découvre l'enregistrement de la sonate pour piano de Dukas par ..."Rachel Blanquet", publié par Ducretet-Thomson, probablement en 1957.  Mais je ne trouve aucune information d'aucune sorte sur l'interprète...uniquement ce disque!  Quelque information?

Ben, et ChatGPT, alors ? Il suffit de poser la question :
"Que peux-tu me dire de la pianiste Rachel Blanquer ?"
et on obtient aussitôt la réponse :
"Je suis désolé, mais je ne dispose pas d'informations sur la pianiste Rachel Blanquer. Il est possible qu'elle soit une pianiste peu connue ou qu'elle ne soit pas répertoriée dans ma base de données."
Bref, on est Grosjean comme devant, merci au minou GPT, et il faut se rabattre sur les recherches dans les méandres du Ouaibe :
"Née à Paris, le 14 septembre 1897 [dans le 11e arrondissement, où j'ai si longtemps vécu, note de PMV], commença l'étude du piano dès l’âge de six ans. Admise au Conservatoire de Paris, en novembre 1907, dans une classe préparatoire, elle obtenait quelques mois après la Première Médaille de clavier.
Au mois d’octobre 1909, elle entrait dans la classe du célèbre Maître
E.-M. Delaborde et travailla sous sa direction jusqu’en décembre 1913,
époque de la mort du grand virtuose, dont la classe fut reprise par
M. V. Staub.
Le 27 juin 1914, après le concours où furent imposées les variations
de Glazounow, Mlle R. BLANQUER obtenait le Premier Prix à l’unani
mité.
Nommée répétitrice de la classe Staub, en 1915, la jeune pianiste déjà
si remarquable, se voyait décerner, le 24 avril 1918, le Prix Claire-Pagès, récompense qui consacrait définitivement l’artiste et la virtuose. "
La suite avec sa trombine ici :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k857143k/f1.item.texteImage
Rachel Blanquer s'illustra notamment lors d'un concert consacré à Liszt, donné le jeudi 15 janvier 1920,  ce qui fit écrire au critique du Ménestrel (numéro du 23 janvier 1920, page 32), ouvrez les guillemets : "Une technique brillante et sûre, mise avec une louable simplicité au service d'une compréhension profonde, ont fait de M"" Rachel Blanquer la merveilleuse interprète du Concerto en mi bémol, puis de la Rapsodie en ut dièse mineur et de l'une des « Etudes transcendantes » (La Chasse sauvage). M"" Blanquer sut faire preuve, tour à tour, d'une grande puissance, d'une rare délicatesse, d'une heureuse fantaisie et surtout d'un remarquable sens du rythme."
J'ajoute que Rachel Marthe Blanquer est morte à Nîmes le 7 avril 1982, à l'âge de 84 ans.
Donc, pour résumer : Rachel Blanquer était une pianiste française qui avait le sens du rythme, mais qui, à ma connaissance, n'a jamais joué en public ni "Le petit vin blanc" (qu'on boit sous la tonnelle), ni "La digue du cul" (en revenant de Nantes). Sinon, il en resterait des traces sur le Ouaibe, c'est évident.
Bon, assez ri, comme on disait à Longwy au temps où il y avait encore une industrie sidérurgique en Meurthe-et-Moselle (54). En cherchant des renseignements sur cette énigmatique Mme Blanquer, je suis tombé sur une page très intéressante, et finalement assez touchante : des photos de classes du Conservatoire National de Paris depuis 1894 jusqu'en 1988. On y découvre des visages juvéniles, voire enfantins, parfois devenus célèbres, on y retrouve les noms légendaires de vénérables professeurs, plus de 150 photos qui balaient un siècle d'enseignement de la musique dans la belle et bonne tradition française.
C'est à la page :
http://www.musimem.com/CNSMP_classes.htm
et ça vaut une visite.
--
Paul & Mick Victor
De Nantes à Montaigu, la digue la digue...