Re: ENFIN !...

Le 08/09/2023, Paul-Olivier Margail a supposé :

À la base, il y a la destruction du silence -dont on ne parle jamais
assez-.

Et si c'était le contraire ? Si, à l'origine, il y avait de grands fracas, de formidables explosions, et si c'était la vie, cette qualité de vie qu'on appelle la civilisation, qui avait créé le silence ? Car enfin, rien n'est silencieux dans la nature. Les fonds marins sont peuplés de bruits. Même l'univers produit un bruit cosmique. Si le silence était un marqueur de la civilisation, opposé au tohu-bohu de la barbarie ? Les mélomanes au concert ne vont pas assister à la destruction du silence : ils vont assister à l'asservissement du son. Un son désormais discipliné, dompté, solidement encadré entre le silence qui précède l'exécution, lorsque le chef lève sa baguette, et le silence qui suit, lorsqu'il garde encore la main levée, pour laisser mourir les derniers échos des dernières notes.
Qu'on regarde les dernières minutes de ce concert où Abbado, manifestement malade et épuisé, conclut la 9e de Mahler (vers 1:25) :
https://www.youtube.com/watch?v=udhHFt--10Q
Saluons les chefs et les instrumentistes qui savent préserver une plage de silence après leur prestation, pour retarder au maximum ce moment d'explosion où le public imbécile tapera dans ses menottes. Comme il aurait été préférable, après ce moment tragique, intense, bouleversant, que le public se levât sans bruit et quittât silencieusement la salle ! Quel magnifique hommage à Mahler, à l'orchestre et à son chef ! Mais ce serait sans doute trop demander au genre humain. Si le silence est apaisant (Hôpital : silence), il est aussi tellement angoissant ! Peut-être celui qui lance un pavé dans une vitre manifeste-t-il, inconsciemment, sa peur du silence ? Ne perdons pas espoir. Qui sait si un jour il n'entrera pas sur la pointe des pieds dans la salle de lecture d'une bibliothèque, après avoir éteint son portable...
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Paul & Mick Victor
on peut rêver…