Sujet : Re: 555
De : alain.info.cf (at) *nospam* gmail.com (Alain CF)
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Olivier Miakinen :
Je vais tâcher de résumer mon point de vue.
Supposons que quelqu'un dévoile une nouvelle musique en prétendant
qu'elle est de Bach. Il y a alors deux cas :
− soit elle ne reprend que des idées déjà présentes dans l'œuvre connue
de
Bach, et alors les musicologues auront beau jeu de dire qu'il ne s'agit
que d'une pâle copie, un mélange de choses déjà vues, ce que peut de
plus en plus facilement faire une IA sans parler d'un vrai compositeur
humain ;
− soit elle contient une ou plusieurs idées nouvelles, et les
musicologues
pourront la rejeter en disant que jamais Bach n'aurait écrit ça
puisqu'on ne le trouve pas dans son œuvre connue.
Pile tu gagnes, face je perds.
Je vois. Un faussaire habile, je suppose, aurait ces préoccupations en
tête, et s'efforcerait de livrer une musique, disons, de transition, comme
pourrait l'être une hypothétique ouverture de Beethoven composée entre la
4e symphonie et la suivante. De cette sorte il pourrait placer son œuvre
comme étant annonciatrice de ce qui adviendrait, tout en conservant une
cohérence historique et musicologique : les idées de la 5e sont
esquissées, mais non poussées à leur aboutissement - un peu comme l'est la
Fantaisie chorale au regard de la 9e symphonie.
Cela étant dit, la fausse Sonate de Scott Ross est de nature à tromper les
plus assidus connaisseurs de Scarlatti (il y a très longtemps sur ce
forum, quelqu'un disait que Ross n'avait pas indiqué qu'il s'agissait d'un
faux, trompant tout le monde). La question n'est pas exactement de savoir
si c'est possible de fabriquer un "faux" moderne, mais plutôt de
comprendre pourquoi ce qui a été réalisé pour Scarlatti sonne impossible
pour d'autres maîtres.