Re: Tempo

Ad Musicam :
[message repêché dans Google Groups, indisponible dans les newsgroups Free et Pasdenom, allez comprendre]
"Je ne suis vraiment pas certain que Nikisch fasse autorité dans Beethoven. Rien dans son parcours ne le rattache à une tradition spécifiquement beethovénienne. Son principe de direction semblait en effet basé sur des "cassures expressives" du tempo pour mieux "coller" à l'affect de chaque section. On comprend aisément cette perspective dans le romantisme finissant de son temps, marqué par l'esprit du poème symphonique. Surtout, Wagner était son "Grand Maître" et avait pu l'ouvrir à cette sensibilité du temps musical. Mais combien tout cela est loin de l'esthétique unitaire et concentrée de Beethoven! Ce sont deux visions du temps musical diamétralement opposées."
Intéressant. Dans cette courte émission, l'animateur donne à entendre le même passage dirigé par Friedrich Kark, en 1910, où l'on retrouve ce ralentissement.
<https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/tendez-l-oreille/tendez-l-oreille-du-samedi-05-fevrier-2022-2317329>
Cela nous indique que l'esthétique de Nikisch n'était pas isolée. Peut-être était-elle en rupture avec la tradition beethovenienne. Mais dans ce on s'interroge sur la décision de confier les premiers enregistrements de cette 5e à de tels chefs. A moins qu'elle reflétait une mode, comme tu l'écris, contaminée par un certain romantisme. Dommage qu'on ne possède pas de gravure par Mahler.
Il y a sûrement des connaisseurs par ici : les autres captations du début du XXe siècle font-elles apparaître ces modifications de la pulsation dans cette oeuvre ?
"Le livre du regretté Christopher Dyment sur les écoles de directions d'orchestre "autour" de Brahms est absolument fascinant et éclairant sur le sujet. Il est bien terrible qu'une telle publication soit restée totalement inconnue et négligée en France..."
Je le note !
--
Alain CF