Sujet : Re: 555
De : marc.lepetit (at) *nospam* free.fr (Marc)
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Le 07/09/2024 à 19:03, Alain CF a écrit :
Olivier Miakinen :
Bonjour Olivier,
Je pense que ce serait possible, mais que la supercherie serait plus
facilement dévoilée par des éléments extérieurs à la musique (contexte
de sa découverte, analyse de la qualité et de l'ancienneté du papier,
etc.) que par les qualités musicales elles-mêmes.
Oui, tout-à-fait. Je laisse cet aspect important de côté pour m'interroger sur la musique telle qu'elle résonne.
Quant au fait de refléter le meilleur de son auteur supposé... déjà
chacun de ces auteurs a bien entendu composé des œuvres de qualités
inégales, alors si on découvrait une nouvelle œuvre authentiquement de
cet auteur il y aurait statistiquement plus de chances qu'elle ne soit
ni meilleure ni plus mauvaise que toutes les autres.
(pas compris)
Cela étant dit, pour qu'une œuvre jusque là inconnue soit considérée
comme meilleure que le reste de la production d'un auteur, il faudrait
bien évidemment qu'elle contienne autre chose que ce que l'on trouve
dans ces autres œuvres. Je veux dire qu'il y aurait des idées musicales
nouvelles pour l'époque, de celles qui nous feraient dire à la première
écoute « ah non, ça ne peut pas être de l'auteur X parce que jamais
personne n'avait fait ça à son époque, même pas lui/elle ».
Quand je parlais du "meilleur" c'est pour éviter d'avoir affaire à des partitions moyennes, disons, comme la Victoire de Wellington de Beethoven, moins intimidantes pour l'apprenti pasticheur. Je parle ici du "grand" Beethoven, des dernières sonates et quatuors, par exemple. Imaginerait-on quelqu'un composer un dix-septième quatuor d'une manière telle que chacun croirait y entendre une partition authentique ?
Ma conviction est que cela est impossible, dans ce cas précis. Pourtant, Scott Ross a bien inventé une sonate de Scarlatti qui fait parfaitement illusion. Ce qui est possible pour Scarlatti m'apparaît pourtant invraisemblable pour Bach, et d'autres. Peut-être parce que ces sonates (qui ne sont pas des sonates au sens classique) sont bâties sur des procédés (ce n'est pas péjoratif) facilement reproductibles pour les connaisseurs (imitations, questions-réponses, polycordes, évocations de mandolines, etc.) que Scarlatti utilise avec un art stupéfiant, et qu'un expert du clavier pourrait s'approprier.
Évidemment je parle sans aucune autorité et serais heureux d'entendre d'autres sons de cloche.
Il faudrait demander à l'IA de composer.