[Avis] La nuit du faune
Sujet : [Avis] La nuit du faune
De : nicolas.delsaux (at) *nospam* free.fr (Nicolas Delsaux)
Groupes : fr.rec.arts.sfDate : 28. Oct 2023, 15:30:27
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First published September 1, 2021
Original title
La Nuit du faune
320 pages, Pocket Book
Published
August 30, 2023 by LGF
ISBN
9782253937074 (ISBN10: 225393707X)
Dans ce court roman, un habitant d'une terre post-humaine rencontre une jeune fille, elle aussi post-humaine, mais d'une époque bien antérieure (parce que ça n'est pas une jeune fille). Ils partent ensemble faire un long voyage initiatique les emmenant à travers l'univers. Pourquoi ce voyage ? Pour partir à la recherche de formes de vies différentes, et d'avenirs différents pour les espèces vivantes. Il s'agira donc, peut-être, d'un voyage initiatique.
J'ai acheté ce roman sur la foi de Latium, que j'avais trouvé assez brillant.
Mais dans cette oeuvre, je pense que l'auteur se laisse emporter sur plusieurs axes, qui transforment le livre dans une direction qui ne m'a pas trop plus.
La première transformation, c'est celle du niveau de langage. L'auteur abandonne ici à mon sens toute envie d'accessibilité pour adopter une langue particulièrement érudite, alliée à des tournures de phrase faisant (à mon avis) hommage aux philosophes du siècle des lumières. L'hommage est là, mais est-ce qu'une oeuvre doit être un hommage formel à une littérature d'il y a deux siècles, et que j'ai toujours trouvée beaucoup trop lourde ?
La deuxième transformation, c'est celle de l'histoire. Si Latium racontait une histoire, cette nuit du faune raconte un voyage dans lequel les différents personnages ne s'impliquent que très rarement, et très légèrement dans les événements qu'ils décrivent. Et le plus gênants, c'est que les événements décrits sont, pour leur immense majorité, des guerres. Manifestement, pour l'auteur, les chocs de civilisations existent, et ces chocs ne se matérialisent que par la guerre. Je trouve ça triste, réducteur, et d'un manque d'imagination navrant.
La troisième transformation est dans l'oeil de l'auteur. Bien des hypothèses civilisationnelles sont présentées dans ce roman, et nombre d'entre elles sont prises avec une condescendance qui fait peu honneur à l'auteur. On pourrait me rétorquer que c'est le personnage de guide qui ne donne que son opinion. Et ce serait vrai, si cette opinion était présentée avec un contrepoint. Mais comme ce contrepoint n'existe pas, l'opinion présentée prend pour moi valeur de message passé par l'auteur.
Et je trouve assez triste de voir un auteur utiliser un style, une faconde d'ouverture à l'autre pour montrer un récit qui est en fait un éloge réactionnaire.
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Nicolas Delsaux
"Putain, mais quelle fichue imagination je peux avoir " - John Brunner - Tous à Zanzibar
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