[Avis] Sémiosis
Sujet : [Avis] Sémiosis
De : nicolas.delsaux (at) *nospam* free.fr (Nicolas Delsaux)
Groupes : fr.rec.arts.sfDate : 29. Jan 2024, 19:09:37
Autres entêtes
Organisation : Guest of ProXad - France
Message-ID : <65b7e9e1$0$2991$426a74cc@news.free.fr>
User-Agent : Mozilla Thunderbird
Semiosis #1
Semiosis
Sue Burke
528 pages, Mass Market Paperback
First published February 6, 2018
Literary awards
Locus Award Nominee for First Novel (2019), Arthur C. Clarke Award Nominee (2019), John W. Campbell Memorial Award Nominee for Best Science Fiction Novel (2019), The Kitschies Nominee for Golden Tentacle (Debut) (2018)
Original title
Semiosis
Series
Semiosis (#1)
This edition
Format
528 pages, Mass Market Paperback
Published
January 12, 2022 by Le livre de Poche
ISBN
9782253107132 (ISBN10: 2253107131)
Language
French
Community Reviews
3.91
12,535 ratings 1,743 reviews
5 stars 3,711 (29%)
4 stars 5,134 (40%)
3 stars 2,736 (21%)
2 stars 769 (6%)
1 star 185 (1%)
Je ne comprends pourquoi je n'ai pas entendu parler de ce livre.
Mais je m'emporte ...
Donc, Semiosis raconte l'installation d'une cinquantaine de personnes sur une nouvelle planète, Pax, qui semble accueillante mais n'en est pas moins dangereuse. Le roman est découpé en six parties, chacune d'entre elles mettant en scène un personnage humain différent. Six générations vivent donc devant nous, et adoptent peu à peu un mode de vie humain, mais modelé par deux contraintes très différenciantes. D'une part une constitution favorisant l'entraide et le partage d'un objectif commun, au-delà de l'humanité (typiquement, un citoyen n'est pas forcément humain, il suffit qu'il veuille vivre en commun). Et d'autre part un environnement dans lequel l'intelligence n'est pas l’apanage des animaux : les plantes s'y mettent aussi et manipulent les animaux par le biais de substances. Et pour compléter sans divulgâcher, j'ajouterai que le titre, Semiosis, fait référence à la sémiotique, c'est-à-dire la fabrication du sens.
Je crois que vous l'avez facilement compris, j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Les personnages sont décrits avec beaucoup de finesse et de sensibilité. Ca s'applique bien sûr aux narrateurs des six parties, mais aussi aux personnages secondaires dont certains sont antipathiques, sans jamais atteindre le détestable parce que l'autrice leur donne corps. En plus, sans pour autant dire que le roman soit féministe, les femmes y ont un rôle majeur. Sans doute parce que la constitution locale favorise le consensus, et donc une politique vue comme la recherche du bien commun (ce qui est assez naturel lorsque "l'humanité" se réduit à cinquante personnes). Sans doute aussi parce que les défis auxquels sont confrontés les personnages ne favorisent pas la force, mais plutôt l'intelligence ou la sensibilité.
Les défis dont il s'agit sont, sans vouloir divulgâcher à nouveau, réellement des défis de communication. Et franchement, aucun d'entre eux n'est simple. Comme les personnages de ce roman, j'étais surpris à chaque fois par l'étrangeté de ce monde. J'ai été d'ailleurs encore plus surpris par les solutions adoptées par cette communauté, mettant à chaque fois l'accent sur la communauté, le partage et le mutualisme. Preuve que le roman m'a marqué, je me suis mis à utiliser ces termes beaucoup plus souvent ces derniers jours. Ce qui est fou c'est que le thème de la découverte d'un nouveau monde est archi-rebattu. Qu'il s'agisse du moineau de dieu, de l'incident Jésus, de mille autres romans au moins, le premier contact fait partie des poncifs de la science-fiction. Et là, le nouveau monde choisi est incroyablement différent, et ça fait à mon avis partie de cette invitation à s'inscrire dans une écologie.
Evidement, il y a des défauts. Le plus explicite est bien sûr la proximité génomique des intervenants : au bout de six générations, une population de cinquante personnes doit sans doute approcher d'une forme de consanguinité. (surtout dans le troisième passage). Il me semble toutefois que cet écueil est évité par l'autrice qui explique que les migrants (un terme que je trouve bien plus approprié que celui de colon, par exemple) sont arrivés avec un stock génétique conséquent. On pourrait être tenté de penser que, par ailleurs, les conflits sont résolus facilement ... Ca peut sembler vrai au début, mais franchement, l'avant dernière partie se termine sur une scène dantesque. En revanche,c e qui est sûr, c'est que ça n'est pas un livre pour les amateurs d'action.
Pour ma part, aimant la diversité dans les thèmes, et ayant goût pour la science-fiction sensible, j'ai vraiment adoré ce livre. Et je le recommande à tous ceux qui cherchent un récit positif (parce que malgré tout, les choses s'améliorent au long du livre pour tous).
--
Nicolas Delsaux
"Putain, mais quelle fichue imagination je peux avoir " - John Brunner - Tous à Zanzibar
Date | Sujet | # | | Auteur |
29 Jan 24 | [Avis] Sémiosis | 1 | | Nicolas Delsaux |
Haut de la page
Les messages affichés proviennent d'usenet.
NewsPortal