Re: Les moissons

Le Sat, 26 Oct 2024 23:45:16 +0200, Ghost-Raider a écrit :

Le 26/10/2024 à 20:13, Ascadix a écrit :

Thierry HOUX a écrit dans <671d0a16$0$28475$426a74cc@news.free.fr>:
<news:671d0a16$0$28475$426a74cc@news.free.fr>

Le Sat, 26 Oct 2024 16:52:49 +0200, Paul Aubrin a écrit :
>

Les 16 hectares (à la louche) ont été liquidés en moins d'un
après-midi.
>
https://pic.infini.fr/gallery#Bxy17Szy/xzgJuXet.JPG,6L7UnkG3/

DAHObNN8.JPG,kgbHIYoY/A0PUUE6T.JPG
>
Ici, dans mon Pays de Caux natal, le terme moisson s'utilise pour les
céréales fournissant de la paille. Pour le maïs, le terme ne me paraît
pas approprié, toujours ici on parle juste de récolte, j'ai jamais
entendu d'autre terme.
>
Pour compléter les récoltes, l'arrachage dur lin:
https://www.cjoint.com/data/NJApvnyGf67_P1001644-r.jpg

 
Mais le lin là, n'est pas récolté, il est arraché et mis à rouir, le
ramassage aura lieu + tard, aprés rouissage si je ne m'abuse.
 
rouir -> laisser par terre exposé aux intempéries, les bactéries etc,
vont attaquer et commencer à dégrader le lin, l'idée étant que la fibre
résiste mieux que la pulpe. Une fois la puple dégradée, c'est plus
facile de séparer la fibre.
 
 

Purée, y'a des gars ici, ce sont des puits de science !
J'étais loin de m'imaginer qu'on traitait ainsi le lin.
Ça explique peut-être pourquoi le pantalon en lin que j'ai récemment
acheté au Monoprix d'Antony est tout déformé, on pourrait en mettre deux
comme moi dedans maintenant alors qu'il était à ma taille.

Bah, n'exagérons rien, juste la connaissance d'une pratique ancestrale. La
meilleure qualité de fibre dans le monde est produite ici.

Pour compléter:
On arrache le lin plutôt que le couper pour deux raisons:
- La fibre continue jusque dans la racine
- La fibre est tellement dure que couper impliquerait de réaffuter les
lames bien trop souvent.
Le rouissage: Le lin arraché est laissé sur le sol pour que la combinaison
soleil + pluies permettent d'altérer par l'acton des bactéries et
champignons la gaine qui entoure la fibre. Le lin est retourné sur place
quand le rouissage a fait son travail sur la face exposée afin qu'il en
soit de même sur l'autre face; ce qui fait qu'après arrachage, le moment
de la mise en botte et ramassage dépend de la durée nécessaire à un bon
rouissage.
Ce qui est dommage c'est que chez nous on ne fasse plus que le teillage,
opération consistant à séparer la fibre de sa gaine. Le tissage pour
l'essentiel en Chine et en Belgique. Les produits finis nous sont ensuite
renvoyés, quel gachis!

Quelques illustrations
- Bottes de lin en attente de traitement
https://www.cjoint.com/data/NJBgSX3pnI7_-1005055-r.jpg
- Bottes en entrée de la teilleuse
https://www.cjoint.com/data/NJBgUEidmW7_-1005057-r.jpg
- Étalement du lin
https://www.cjoint.com/data/NJBgWj4LHg7_-1005061-r.jpg
- Teillage sous les rouleaux
https://www.cjoint.com/data/NJBgXnlFrt7_-1005062-r.jpg
- Fibre brute pour envoi au peignage
https://www.cjoint.com/data/NJBgYVoNXT7_-1005065-r.jpg
- Fribre peignée envoyée à l'étirage pour faire un ruban
https://www.cjoint.com/data/NJBg0y7rZY7_-1005077-r.jpg
- Ruban en vrac avant mise en botte
https://www.cjoint.com/data/NJBg6VWIgr7_-1005081-r.jpg
- Bottes à préparer pour expédition
https://www.cjoint.com/data/NJBhbcEc5F7_-1005071-r.jpg
-Vue d'ensemble: 2 lignes de production, à droite bottes prêtes au départ
https://www.cjoint.com/data/NJBhcEmGY87_-1005074-r.jpg