Sujet : Re: Théories correctes mais fausses
De : yanicktoutain (at) *nospam* gmail.com (Yanick Toutain)
Groupes : fr.sci.physiqueDate : 17. Oct 2023, 19:39:06
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Le mardi 17 octobre 2023 à 20:06:49 UTC+2, Richard Hachel a écrit :
Le 17/10/2023 à 18:33, Richard Verret a écrit :
Le 17/10/2023 à 17:57, Yanick Toutain a écrit :
Il est ici parfaitement clair que Julien Arlandis1 en écrivant "à supposer
qu'il existe"' prend une position idéaliste honteux: le réel n'existe pas. Mais
on va supposer quelque chose appelé "réel" qui nous assurera des fins de mois
confortables.
C’est la position des positivistes; peut-être que le réel existe, de toute
façon on s’en fiche, seules les observations nous importent et les prévisions
que l’on peut faire. Je me demande ce que ça donne en médecine!
— bon! Ben là suivant les prévisions, il va mourrir c’est sûr.
Par contre, Yanick se trompe lorsqu'il parle de Berkeley et du réel.
J'ai tout Berkeley (j'aime les livres).
Voici ce que dit Berkeley à partir du réel:
"Je vois cette cerise, je la touche, je la goûte ; je suis sûr que le
néant ne peut pas être vu, ni touché, ni goûté ; elle est donc
réelle. Mais enlevez les sensations de mollesse, d'humidité, de rougeur,
d'acidité, et vous enlevez la cerise".
R.H.
Quant aux matérialistes, le maître des encyclopédistes, Diderot, dit de Berkeley : « On appelle idéalistes ces philosophes qui, n'ayant conscience que de leur existence et des sensations qui se succèdent au-dedans d'eux-mêmes, n'admettent pas autre chose : système extravagant qui ne pouvait, ce me semble, devoir sa naissance qu'à des aveugles ; système qui, à la honte de l'esprit humain et de la philosophie, est le plus difficile à combattre, quoique le plus absurde de tous22. »
Et Diderot, abordant de près les vues du matérialisme, contemporain (d'après lesquelles des arguments et des syllogismes ne suffisent pas à réfuter l'idéalisme, car il ne s'agit pas ici d'arguments théoriques), note la ressemblance des prémisses chez l'idéaliste Berkeley et le sensualiste Condillac. Ce dernier aurait dû, de l'avis de Diderot, se donner pour tâche de réfuter Berkeley, afin d'éviter que l'on tire d'absurdes conclusions de la thèse selon laquelle les sensations sont la source unique de nos connaissances.