Re: Le problème de l'anisochronie relativiste.

Le lundi 19 février 2024 à 06:26:31 UTC+1, Julien Arlandis a écrit :

Le 18/02/2024 à 15:58, Michel Talon a écrit :

Le 18/02/2024 à 11:42, Python a écrit :

C'est tout le contraire, je suis tombé sur cet exposé de Thibault Damour
sur l'histoire des contributions de Poincéré, Lorentz, etc. :
 
https://www.ihes.fr/~vanhove/Slides/damour-IHES-novembre2012.pdf

 
Superbe article, par le plus grand relativiste français actuel.
Merci pour la référence. Je me permettrais d'ajouter une cause à la
relative méconnaissance des contributions de Poincaré. Ayant eu à
consulter un de ses articles sur un sujet purement mathématique qui
m'intéressait, j'ai eu le plus grand mal à pénétrer dans le fouillis de
ce qu'il racontait. Je me suis toujours dit
que c'était parce que j'étais trop nul, mais j'ai entendu récemment le
grand mathématicien français J.P. Serre, tenir des propos similaires sur
les travaux de Poincaré en Topologie algébrique. O mon Dieu! suivi d'un
long soupir.
C'est dans une de ses conférences sur YouTube.
En fait il est notoire que tous les mathématiciens français de la fin du
19°s
écrivaient d'une façon totalement laxiste et qui ne passerait plus du
tout aujourd'hui, ne précisant jamais ce qu'ils démontraient, où ils
voulaient en venir,
quelles hypothèses, etc. et c'est justement pour redresser la barre et
présenter les choses au standard allemand plus rigoureux que le groupe
Bourbaki a lancé son œuvre monumentale. Contrairement à ce que quelques
"pédagogues" pensent, elle est toujours d'actualité, dans le monde
entier. Le fait est que l'article de
Einstein est parfaitement clair et net.

 
Poincaré qui a été le premier à avoir énoncé la généralisation du
principe de relativité aux phénomènes électromagnétiques, n'a
pourtant jamais renoncé à produire des interprétations mécaniques pour
expliquer les transformations qui en découlent. C'est le signe que
contrairement à Einstein, il n'a pu se défaire d'une certaine conception
métaphysique de l'espace absolu comme support de ses découvertes, c'est
tout à fait clair quand il évoque le temps vrai, qu'il oppose au temps
apparent. Einstein a compris que le principe de relativité se suffit à
lui même et ne nécessite aucun échafaudage. Cette simple idée connecte
naturellement la mécanique et l'électromagnétisme là où Poincaré et
Lorentz se sont épuisés à essayer de les unifier de façon causale.
C'est bien dans cet objectif que Poincaré essaye d'expliquer la
contraction de l'électron en mouvement par des forces de pression
internes sans voir que le principe de relativité permet d'en faire
l'économie. En comparaison, l'article fondateur d'Einstein est d'une
extraordinaire clarté et formule sans équivoque le cadre géométrique
de la relativité comme nouveau support de toute la physique.

Caractériser le monde réel de métaphysique est une prise de position tout à  fait positiviste.
C'est donc un renoncement définitif à prendre connaissance des lois causales inherentes au réel.