Sujet : Re: Oh my god !
De : yanicktoutain (at) *nospam* gmail.com (Yanick Toutain)
Groupes : fr.sci.physiqueDate : 29. Sep 2023, 19:06:07
Autres entêtes
Message-ID : <6780574d-1265-45d2-a9a0-f7b45ac6c381n@googlegroups.com>
References : 1 2 3 4
User-Agent : G2/1.0
Le vendredi 29 septembre 2023 à 18:37:43 UTC+2, Richard Hachel a écrit :
Le 29/09/2023 à 18:20, Yanick Toutain a écrit :
Le vendredi 29 septembre 2023 à 17:06:53 UTC+2, Richard Verret a écrit :
Un paradigme contre révolutionnaire souhaité en 1710 par l'évêque Berkeley.
Pour Berkeley admettre l'existence de lois naturelles à découvrir c'est ouvrir
la porte à l'athéisme.
Tu n'as pas bien lu Berkeley.
Il ne dit pas que les lois naturelle n'existe pas, au contraire, il dit
qu'elles existent de par la volonté d'un créateur extrêmement
intelligent.
Pourquoi pas.
Je ne suis pas contre cette idée.
Il parle ensuite des "notions abstraites" et dit que le matérialisme,
c'est à dire l'existence des choses hors de Dieu, et des "esprits" est
une notion abstraite.
Je te recommande les deux livres "Dialogues entre Hylas et Philonaüs",
et "Principes de la connaissance humaine", éventuellement ses deux
carnets de notes (comme les notes de Blaise Pascal).
Je n'approuve pas tout, mais je considère sa théorie des idées
abstraites comme absolument fondamentale,
et j'en note chaque jour l'intérêt en observant les comportements
humains contemporains.
C'est l'un des auteurs les plus important de l'histoire de l'humanité;
il est largement plus fort que Descartes (font la plupart des ouvrages
fourmillent d'erreurs), comme Poincaré était infiniment plus fort
qu'Einstein qui n'était qu'un vulgaire copiste de Poincaré et de
Grossman(après on aime ou on n'aime pas).
R.H.
Le débat gnoséologique avance.
"Nous en venons aux déductions « dangereuses » auxquelles mène l'« absurde » doctrine de l'existence du monde extérieur, et qui ont obligé l'évêque Berkeley non seulement à réfuter cette doctrine, au point de vue théorique, mais encore à en poursuivre avec passion les partisans tcomme des ennemis. « Toutes les constructions impies de l'athéisme et de l'irréligion, déclare il, s'érigent sur la doctrine de la matière ou de la substance matérielle... Point n' est besoin de dire quelle grande amie les athées ont trouvée de tout temps dans la substance matérielle. Tous leurs monstrueux systèmes en dépendent de façon si évidente, si inévitable que leur édifice s'écroulerait fatalement dès qu'on en aurait ôté cette pierre angulaire. Aussi n'avonsnous pas à prêter une attention particulière aux doctrines absurdes des différentes sectes misérables des athées » (§ 92, pp. 203204 de l'édition citée). « La matière, une fois bannie de la nature, emporte avec elle tant d e constructions sceptiques et impies, tant de discussions et de questions embrouillées [« principe de l'économie de la pensée », découvert par Mach entre 1870 et 1880 ! « philosophie, en tant que conception du monde fondée sur le principe du moindre effort », exposée par Avenarius en 1876 !], qui ont été, pour les théologiens et les philosophes, une sorte de taie obscurcissant la vue; la matière a donné à l'espèce humaine tant de travail inutile que si même les arguments que nous apportons contre elle étaie nt reconnus peu probants (je les considère pour ma part comme parfaitement évidents), je n'en serais pas moins convaincu que tous les amis de la vérité, de l a paix et de la religion on toutes les raisons de désirer que ces arguments soient reconnus suffis ants » (§ 96). L'évêque Berkeley raisonnait avec une franchise un peu simpliste ! De notre temps, les mêmes idées sur l'élimination « économique » de la « matière » en philosophie sont présentées tous une forme beaucoup plus artificieuse et obscurcie par l 'emploi d'une terminologie « nouvelle », destinée à les faire prendre par les gens naïfs pour une philosophie « moderne » ! Berkeley ne parlait pas seulement en toute franchise des tendances de sa s'efforçait aussi d'en voiler la nudité i philosophie ; il déaliste, de la dépeindre comme exempte d'absurdités et acceptable pour le « sens commun ». Notre philosophie, disaitil en se défendant d'instinct contre l'accusation de ce qu'on appellerait maintenant idéalisme subjectif et solipsisme, « ne nous prive d' aucune chose dans la nature » (§ 34). La nature subsiste, et aussi la distinction entre réalités et chimères, mais « les unes et les autres existent également dans la conscience ». « Je ne conteste nullement l'existence d'une chose, quelle qu'elle soit, qu e nous pouvons connaître par nos sens ou par notre réflexion. Que les choses que je vois de mes yeux et que je touche de mes mains existent, existent dans la réalité, je n'en ai pas le moindre doute. La seule chose dont nous niions l'existence est celle qu e les philosophes matière ou substance matérielle. La négation de celle [c'est Berkeley qui souligne] appellent ci ne porte aucun préjudice au reste du genre humain qui, j'ose le dire, ne s'apercevra jamais de son absence... L'athée, lui, a besoin de ce fa ntôme d'un nom vide de sens pour fonder son athéisme... » Cette pensée est exprimée avec plus de clarté encore dans le § 37, où Berkeley répond au reproche adressé à sa philosophie d'anéantir les substances matérielles : « Si l'on entend la substance au se ns vulgaire (vulgar) du mot, c'estàdire comme une combinaison de qualités sensibles, telles que l'étendue, la solidité, le poids, etc., on ne peut m'accuser de l'anéantir. Mais si l'on entend la substance au sens philosophique, comme la base d'accidents ou de qualités [existant] hors de la conscience, alors je reconnais en effet l'anéantir, si tant est qu'on puisse parler de l'anéantissement d'une chose qui n'a jamais existé, même en imagination. »" Lénine 1908 (dont je partage 99,999% des analyses gnoséologiques)