L'homme est un animal religeux.

 L'homme a besoin de certitude, sans laquelle il ne peut pas vivre.
 Quand il n'en a pas, il se les forge.  Pourquoi la gravitation, pourquoi les océans, d'où viennent les nuages?  Au départ, comme on ne savait pas, on a mis tout cela sur le compte du Bon Dieu.
 "Au commencement était le Verbe".
 Et ainsi, on savait, plus besoin d'être dans l'ignorance et la terreur devant l'inconnu.
 Et si quelqu'un mettait en doute, et risquait de déranger cette magnifique certitude, la conduite était très simple, on le brûlait sur un bûcher.  Ainsi pouvait-on souffler et respirer.  En 1905, en France, la science et la politique prennent le pas sur le religieux, et à Paris, Henri Poincaré publie son fameux article sur la théorie de la relativité, pendant qu'on vote la séparation de l'Eglise et de l'état.  Le nouvelle science remplace l'ancienne, et la religion commence sa descente aux oubliettes.
 Sauf que l'homme est un animal religieux, et qu'il lui faut des certitudes, et que remettre en cause les certitudes, c'est très mal. Il faut de nouveaux prophètes et de nouvelles icônes : Albert Einstein est le nouveau prophète auto-proclamé par le "système". Cela tourne un peu aà une sorte de béatification scientifique toute empreinte de religiosité.  Et remettre en cause cela nous renvoie au Moyen-âge.
 On n'est plus un "incroyant" on est un troll ; on n'est plus un "hérétique" on est un crank.  Mais le phénomène est le même.  Et cela peut tourner à l'hystérie collective.  R.H.