Un cas intéressant de blocage mental et de dissonance cognitive :
Procédure de synchronisation d'Einstein-Poincaré et docteur Lengrand.
Ce qui formidable avec certains cranks c'est que lorsque l'on croit
qu'on aurait tout lu comme absurdités ils arrivent à en produire
de pire encore. Et leur dissonances cognitives et leurs faculté
à sortir des trucs délirants d'on ne sait où en surplus d'une
procédure technique parfaitement définie (on avait vu aussi avec
le GPS où Hachel invente tout un tas de fantaisies comme une
horloges atomique dans les récepteurs où une synchronisation sur
une horloge infiniment lointaine dans une quatrième dimension
spatiale...)
Il s'agit ici d'un compte-rendu d'échanges sur la procédure de
synchronisation décrite par Einstein dans son article de 1905,
discussions qui ont déjà eu lieu il y 17 ans, et plus récemment
sur sci.physics.relativity et fr.sci.physique.
https://groups.google.com/g/fr.sci.physique/c/KgqI9gqTkR8/m/oMc9X0XjCWMJRappels sur la procédures : deux horloges A et B en tout point
identiques sont immobiles l'une par rapport à l'autre à une certaine
distance. Leurs identité de fonctionnement (dans les limites des
précisions de mesures) permet de supposer qu'elle "battent à la
même vitesse"). RIEN de plus n'est supposé, en particulier rien
sur la valeur qu'elles indiquent, le but étant JUSTEMENT d'ajuster
l'une de ces horloges en lui appliquant un décalage après un calcul
impliquant des valeurs indiquées sur ces horloges lors d'événement
bien précis, événements qui se produisent AU LIEU DE CHAQUE HORLOGE.
La procédure décrite par Einstein n'est pas à la lettre une procédure
de synchronisation mais une procédure de VÉRIFICATION de leur
synchronisation. C'est la principale différence avec l'approche de
Poincaré. Cependant on peut prouver que la procédure de Poincaré
mène à des horloges synchronisées au sens d'Einstein. On peut aussi
transformer la procédure de vérification d'Einstein en une procédure
de synchronisation car elle permet de calculer le décalage à appliquer
à l'horloge A.
Étapes de la méthode d'Einstein :
Lorsque l'horloge A indique t_A un signal lumineux est émis par A en
direction de B
Lorsque ce signal est reçu en B, l'horloge B indique t_B, un signal
lumineux est émis par B en direction de A
Lorsque le signal est reçu en A, l'horloge A indique t'_A
Les valeurs t_A, t_B et t'_A concernent des événements qui se produisent
tous aux lieux exacts de l'horloge qui indiquent ces mesures. Elle sont
parfaitement objectives et indépendante de tout observateur. N'importe
où dans l'Univers, en A, en B, où sur Andromède des observateurs peuvent
les obtenir (par pigeons voyageurs cosmonautes par exemple).
Hachel/Lengrand réussit à nier ce simple FAIT. Premier niveau de
dissonance cognitive grave.
Einstein fait remarquer que l'expérience (des mesures de temps lors
de trajets aller-retour, donc avec une seule horloge impliquée)
justifie la formule : 2(AB)/(t'_A - t_A) = c (*)
Il pose ensuite une *convention* : t_B - t_A = t'_A - t_B (**)
Là Hachel/Lengrand considère que ce n'est possible que si les horloges
ont été spécialement réglée à l'avance, il n'y a rien de tel dans la
procédure d'Einstein. Le but est *justement* de vérifier si cette
formule est vérifiée ou pas. Et si elle ne l'est pas de trouver une
façon de faire en sorte qu'elle le soit.
On voit là la capacité de Hachel/Lengrand à sortir des conditions
supplémentaires de nulle part (pour rester poli) et de là partir
complètement à côté de la plaque avec des valeurs objectives
qui n'ont pas la même valeur pour tout le monde, et en comparant
avec un scénario style "Langevin" complètement hors sujet...
Épilogue : que faire si (**) est fausse ??
En partant de :
2(AB)/(t'_A - t_A) = c
t_B - t_A = t'_A - t_B
L'algèbre élémentaire permet d'exprimer t_A en fonction des
autres grandeurs impliquées :
t'_A = t_A + 2(AB)/c
t'_A = 2*t_B - t_A
=> t_A + 2(AB)/c = 2*t_B - t_A
=> 2*t_A = 2( t_B - (AB)/c )
=> t_A = t_B - (AB)/c
La valeur de t_A qu'on aurait du avoir est t_B - (AB)/c
Si la valeur était autre, t_Aerr par exemple, alors
si l'on décale l'horloge A de t_Aerr + t_B - (AB)/c
Un opérateur placé en A connaît toutes les valeurs
impliquées, soit il les a observées, soit il les
connaît à l'avance (distance AB), soit il a reçu la
valeur par un quelconque moyen de transport(t_B).
La procédure fonctionne quelles que soient les réglages
initiaux des deux horloges. On peut appeler alors la
relation (**) vérifiée par les deux horloges de "A
est synchronisé avec B" ou encore "A synch B".
Pour quelle soit valide il reste à vérifier que "synch"
(sous l'hypothèse 2(AB)/(t'_A - t_A) = c, que Hachel/Lengrand
considère vraie !) :
A synch A (réflexivité)
A synch B => B synch A (symétrie)
A synch B ET B synch C => A synch C (transivité)
Einstein juge inutile de le faire dans son article, le jugeant
évident au yeux de son lectorat (il n'était pas là pour gérer
à l'avance les cranks).
La procédure est aussi expérimentalement falsifiable, malgré
son aspect conventionnel : en testant à nouveau la synchronisation
après une minute, une heure, une année ou un siècle pour les
même horloges, laissées à leur cours, on constaterait une
désynchronisation due un phénomène quelconque (sauf si défaut technique
des horloges), ce qui donnerait du sens à l'expression trop souvent lue
dans des ouvrages de vulgarisation : "le temps s'écoule plus ou moins
vite là ou là". D'innombrables expériences valident cet aspect de la
procédure d'Einstein.
Cette procédure donne un sens à la coordonnée "t" d'un événement pour
un référentiel inertiel quelconque (donc t', t'', etc.)
En RG on retrouve cette procédure avec une limitation : elle est
purement locale : elle vaut au voisinage spatio-temporel d'un
événement. Et il faut tenir compte du fait que, par définition
de la Gravitation, deux corps en mouvements libres (pas de forces
agissantes) peuvent voir leur trajectoires s'éloigner ou se rapprocher.
Cette subtilité permet d'éclairer un aspect circulaire de la physique
(ce qui est tout à fait normal, et plutôt bon signe) : les horloges
sont réglées pour rendre vrai le premier principe de Newton et le
premier principe de Newton permet de régler les horloges de façon
cohérente (localement).
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'étiquetage temporel des
événements en "direct live" i.e. ce que propose Hachel/Lengrand
est incohérent dans ce sens : avec de telles coordonnées le
premier principe de Newton est violé systématiquement, au pire
on obtient même une vitesse '"apparente") non seulement variable
mais *discontinue* (si la trajectoire du corps croise l'observateur).
J'ai écrit un petit programme en Python qui montre ce phénomène
graphiquement :
https://gitlab.com/python_431/cranks-and-physics/-/tree/main/Hachel/code