Synchronisation et anisochronie
Sujet : Synchronisation et anisochronie
De : r.hachel (at) *nospam* jesauspu.fr (Richard Hachel)
Groupes : fr.sci.physiqueDate : 17. Aug 2024, 22:23:02
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Jean-Pierre Messager, qui se sent pousser des ailes en ce qui concerne les notions de synchronisation
(on met les montres à l'heure de façon cohérente) et de chronotropie (on étudie la façon dont les montres battent entre elles) en relativité restreinte, conteste ce que je dis.
Il en a évidemment le droit.
Mais je pense que pour le lecteur qui suit de loin cette discussion, ce ne doit pas être simple.
Il y a ceux qui s'en moquent, et je leur demande de bien vouloir quitter ce fil qu'ils vont forcément trouver inintéressant ; et il y a ceux, peu nombreux je pense, qui s'intéressent réellement à la chose, ou qui, peut-être, veulent comprendre quelque chose dans une discussion qu'il sentent peut-être, instinctivement, de très haute volée et d'une immense importance relativiste.
On respire, on souffle, on se calme, on sirote son café fort.
Faisons très simple et commençons par le commencement, doucement, car il semble que ce ne soit pas obvi pour tous.
Regardons ce qui peut bloquer.
On prend un point A et un point B.
Nous allons tenter de synchroniser les horloges, car il est plus pratique de parler du temps, si l'on se comprend. Pour l'instant, les montres sont à l'arrêt, car il est ridicule de faire tourner des montres au hasard, nous l'admettrons.
Quelle est la procédure la plus intéressante pour une synchronisation? Il y a en beaucoup, mais nous allons choisir la plus simple.
Premier principe, on va envoyer un message électromagnétique de A à B, message réfléchi immédiatement vers A. Tous les physiciens du monde (y compris les hacheliens et les newtoniens, les chinois et les chiliens),
vont se mettre d'accord devant une évidence pratique.
tA'-tA=2AB/c
On pose expérimentalement tA'=2 et tA=0 (on avait déclenché la montre à cet instant). De là, nous pouvons connaître AB car il est certain que si tA'-tA=2AB/c alors 2AB=c(tA'-tA)
et donc AB=3.10^8m
Jusqu'ici, tous les physiciens du monde sont d'accord.
Il n'y a pas d'embûche, il n'y a pas de piège possible, tout est très clair.
Mais cela ne nous dit pas, pas encore, quelle heure il est pour B lorsque B reçoit son information,
et c'est là qu'un terrible piège va survenir (la croyance en la Sainte Vierge Marie du temps Présent). Respirez soufflez, et comprenez que tout n'est pas si simple en RR, et qu'il s'y cache des quantités de petits pièges.
Un piège bien connu est facilement éradiqué par les physiciens : le piège de la relativité de la chronotropie (on sait que les montres ne battent plus à la même vitesse si on les change de référentiel
inertiel, et cela en fonction du carré de la vitesse : To'=To/sqrt(1-Vo²/c²).
Il faut donc aller doucement, pour être CERTAIN (comme le disait Descartes) de ne pas faire d'erreur grossière en tombant dans un piège relativiste. Nous avons donc maintenant, puisque nous avons doucement progressé AB=3.10^8m et tA'-tA=2.
Mais qu'en est-il de tB, c'est à dire l'heure marquée sur B à la réception du signal, et quelle valeur lui donner. Nous avons dit que si le présent universel (référentiel stationnaire) était représenté comme quelque chose de plat et d'absolu, il serait très simple de noter tB=1 (dans cette sorte du temps présent que les êtres humains considèrent comme réellement physique, on peut alors synchroniser des milliards de montre, et tout cela serait très simple et très pratique).
Mais ça ne marche pas comme ça. De même que la terre n'est pas plate, mais ronde, la notion de plan du temps présent est une idée abstraite, et s'il fallait représenter le plan du temps présent de B vu au loin, par A, il faudrait représenter non un hyperplan mais un hypercône.
Mais revenons à nous moutons.
Il faut synchroniser B.
MAIS LE SYNCHRONISER SUR QUOI, puisque vous avez compris qu'en cas d'anisochronie universelle, il n'y a plus de présent absolu, plus de simultanéité absolue, et que chaque point d'un univers stationnaire à son propre référentiel 4D. Le mieux est donc se synchroniser PAR une montre NEUTRE M, située à égale distance de A et de B car, quelque soit la vitesse de l'information, le deux captage du bip pat A et B et le renvoi du bip seront simultané POUR M (j'ai pas dit pour A et B j'ai dit POUR M). Cela apporte une nouvelle découverte,
quelque soit le vitesse de l'information envoyée, et quelque soit la vitesse de retour de l'information,
il n'en demeurera pas moins que :
1) POUR M les instants A et B auront été simultanés, et la réception en M aura été simultanée.
Qu'on utilise la convention anisochrone d'Hachel, ou celle du présent plat d'Einstein. Si l'on demande aux montres A et B de se mettre en route à la réception du signal, il n'y aura, POUR M, jamais aucun problème. Elle marqueront toujours la même heure, et aucune erreur n'est possible là dessus, quelque que soit la structure spatio-temporelle de l'univers. Hachel considère que M perçoit les deux montres en direct-live, les physiciens imaginant avec erreur que M ne les perçoit qu'après un temps AB/c. Mais qu'importe ici, elle seront toujours synchrones pour M et M les verra toutes les deux marquer sans cesse la même heure.
Revenons à A et B entre eux?
Quelle est l'heure marquée sur B lors de tB? Si l'on a pris cette synchronisation PONCTUELLE M, la réponse est évidente. Parce que pour M, il n'y a AUCUNE, mais vraiment AUCUNE RAISON, et donc aucun souci particulier à se faire, pour que la vitesse de la transmission de l'information entre A et B, puis B et A, se fasse de façon différente, de droite à gauche, ou de gauche à droite. C'est la notion d'isotropie transversale de la lumière.
TRANSVERSALE.
Il est parfois très important de préciser les mot. Nous avons donc maintenant, une synchronisation parfaite absolument irréprochable, mais dont il faut donner le nom.
La synchronisation M.
Si l'on revient au point A ou au point B, ces deux points ne sont pas synchronisées entre EUX, mais seulement pour M.
Maintenant, on peut synchroniser B sur A, c'est facile, mais de peu d'intérêt dans une synchronisation voulue globale. Il suffit de regarder B (je le vois en direct-live si j'ai enfin compris ce que dit Hachel),
et de mettre l'heure vue sur B sur A).
Cette synchronisation qui est étrangement la vraie, est intéressante pour A (tout est enfin vu dans sa vérité et en direct-live dans ce leurre qu'est la vitesse de la lumière de B vers A).
Mais elle ne marche pas pour B, car B n'est pas A, et pour lui, l'hypercône de temps présent, de simultanéité n'est pas une entité identique et confondue. B va alors regarder A régler sa montre avec étonnement, et lui signaler que cette fois, ce n'est plus un décalage de AB/c, mais de 2AB/c qui va poser problème.
R.H.
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