Re: hydrogène ( blanc ou pas ) was: Re: 99% d'ingrédients Naturel

Liste des GroupesRevenir à fs zetetique 
Sujet : Re: hydrogène ( blanc ou pas ) was: Re: 99% d'ingrédients Naturel
De : paul.aubrin (at) *nospam* invalid.org (PaulAubrin)
Groupes : fr.sci.zetetique
Date : 02. Nov 2023, 21:29:09
Autres entêtes
Organisation : A noiseless patient Spider
Message-ID : <ui10ql$2chl6$1@dont-email.me>
References : 1 2 3 4 5 6 7 8
User-Agent : Mozilla Thunderbird
Le 02/11/2023 à 18:39, robby a écrit :
il n'y a pas que les voitures, dans la vie 🙂
 il y a aussi les bateaux et les avions, par ex.
  et dans l'usage de l'hydrogène comme "batterie" de stockage de intermittence, il est juste brûlé à besoin pour produire de l'électricité quand vent ou soleil manquent, et reproduit par hydrolyse quand on génère trop d'électricité ( et stocké pas trop loin ).
L'inconvénient c'est que toutes ces transformations viennent avec des pertes.
Un autre avis sur l'hydrogène : l’hydrogène est le carburant de l’avenir – et il le restera.
https://www.science-climat-energie.be/2020/10/09/lutopie-hydrogene
L’utopie hydrogène
par Samuel Furfari
Professeur à l’Université Libre de Bruxelles
L’hydrogène plaît, captive, fascine, depuis au moins 1923, quand un scientifique britannique y voyait la solution à une pénurie future du charbon. Il imaginait déjà de produire de l’électricité grâce à des éoliennes et, par électrolyse de l’eau, produire la précieuse molécule comme carburant.
On y a vu aussi un moyen de palier aux besoins énergétiques pendant les crises pétrolières et pour en éviter d’autres. Puis la lutte contre le changement climatique a permis à l’idée de revenir à la surface.
Des ressources financières conséquentes y ont été consacrées, en Europe, aux États-Unis et ailleurs. Des prototypes, de voitures et de trains, sont même construits. Mais avec le même résultat : l’effort n’en vaut pas la chandelle, ou alors, comme pour la fusion nucléaire, l’autre illusion énergétique, pas avant un terme si long qu’il confine à la science-fiction.
Alors, comment se fait-il que l’hydrogène revienne de temps à autre, tel un serpent de mer, et que les décideurs européens y voient une priorité, au détriment d’énergies d’avenir comme le gaz naturel et le nucléaire ?
Il y a deux sortes de raisons, les « philosophiques » (un bien grand mot dans ce cadre) et les prosaïques (voir ici).
Du côté des raisons « philosophiques », l’hydrogène, c’est un peu, pour les décideurs politiques, la « molécule philosophale » de l’énergie, qui rend « vert » tout ce qu’elle touche.
Tout d’abord, lorsqu’elle est brûlée elle ne produit que de la chaleur et de l’eau. Un rêve ! Deuxièmement, les décideurs politiques se remémorent probablement que cet élément est le plus répandu dans la nature. Grâce à son abondance, l’hydrogène annoncerait donc la fin des guerres pétrolières et de la pauvreté énergétique ; ce serait une énergie abondante pour tous !
Enfin et surtout, pour les décideurs politiques européens, cette molécule leur permet d’effectuer le grand écart politique et de satisfaire l’ensemble du spectre électoral : garder le monde de maintenant, notamment en matière de mobilité individuelle, et offrir un monde de demain écologiquement correct. Les écologistes de stricte obédience ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Ils s’opposent à cette utilisation énergétique pourtant verte. En effet, si jamais elle venait à être opérationnelle, elle permettrait de faire perdurer ce qu’ils appellent « le monde d’hier », basé sur la civilisation dite « thermo-industrielle » ― celle qui nous a donné une vie longue et confortable d’un niveau inégalé ―, dont la voiture est à la fois un élément central et un symbole.
Du côté des raisons prosaïques, l’Allemagne s’est aperçue que sa stratégie du « tout renouvelable » (sans nucléaire, mais avec du charbon…) fait face à l’intermittence de l’éolien et du solaire. Cela pénalise fortement son projet à la fois techniquement et économiquement ; elle devait donc absolument trouver une solution rapide au stockage de l’électricité, problème vieux de 150 ans. La solution des batteries est rapidement apparue comme une impasse pour le futur prévisible― tout lecteur qui possède un GSM comprend aisément le problème de la recharge régulière. Il ne restait plus qu’une solution : ressusciter la vieille histoire de l’hydrogène et des piles à combustible, l’Allemagne avait pourtant abandonné ces dernières il y a 20 ans. La complicité de longue date entre Angela Merkel et Ursula von der Leyen ainsi que les « raisons philosophiques » ont sans doute contribué à pousser toute l’UE dans cette solution présentée, de nouveau, avec l’appui de toutes les techniques de communication et du marketing.
Malheureusement, tout comme son analogue, la pierre philosophale recherchée par les alchimistes, cette « molécule philosophale » qu’est l’hydrogène, si elle se prête aux rêves énergétiques sur papier, fait face à la résistance de la réalité, en l’occurrence les lois de la physique et de la chimie. Ces lois régissant la production et l’utilisation de l’hydrogène ne sont pas décidées à Berlin, à Bruxelles ou Strasbourg et ne peuvent faire l’objet de compromis politiques auxquels les décideurs sont sans doute habitués.
Durant mes 42 ans de vie professionnelle, depuis mon doctorat qui se basait sur l’hydrogène, jusqu’à aujourd’hui, j’ai toujours été impliqué dans ce domaine passionnant et enthousiasmant. Hélas, la passion, l’intérêt et même les efforts déterminés de nombreux scientifiques et ingénieurs n’ont pas abouti. Tout ce qui a été entrepris dans le passé par l’UE depuis au moins 40 ans (Figs. 1 et 2), avec un appui convaincu, ferme et totalement justifié ― je n’hésite pas à le dire, car il était indispensable de l’essayer ― n’a donné lieu à aucune application commercialement viable.
https://www.science-climat-energie.be/wp-content/uploads/2020/10/image0-1024x700.jpeg
Il faut se rendre à l’évidence : on peut retourner la question sous tous ses angles, c’est désormais une solution mort-née
(ici : http://www.science-climat-energie.be/2018/07/22/lhydrogene-leternelle-illusion/).
En effet, ou bien le processus de production et de distribution serait très onéreux, ou bien inefficient, ou bien il serait non seulement onéreux, mais aussi totalement irrationnel et également faussement « vert » (utiliser du méthane pour produire de l’électricité pour produire de l’hydrogène). Stocker l’électricité intermittente sous forme d’hydrogène pour ensuite la transformer en électricité non intermittente ne restitue même pas 30 % de ce qui avait été accumulé. De plus, vouloir lier cette production à la génération aléatoire de l’électricité d’origine renouvelable conduirait ou bien à ne faire fonctionner les nombreux et coûteux électrolyseurs que quelques semaines par an ou alors à installer trois fois plus d’éoliennes que celles qui sont nécessaires pour produire 100 % d’électricité renouvelables, causant une industrialisation des campagnes plus grande encore.
De plus, il est encore plus incongru de penser à « hydrogéner » le secteur du transport, alors que l’on n’est pas en mesure de le faire pour celui de l’électricité. Rappelons une nouvelle fois que l’hydrogène est un produit explosif dont la manipulation exige des précautions très particulières que seule l’industrie maîtrise. On voit mal comment il serait humainement et commercialement possible d’appliquer les processus industriels de sécurité aux stations de rechargement dispersées dans toute l’UE. De plus, c’est à nouveau le dilemme de la poule et l’œuf : qui va installer ces stations si on ne vend pas beaucoup de véhicules à hydrogène ? Et qui va acheter des automobiles à hydrogène si elles sont si chères à cause du prix difficilement maîtrisable des piles à combustible ? A l’heure de la reconstruction post-covid, est-ce raisonnable que les autorités publiques dépensent des sommes considérables (l’argent des citoyens européens) pour les subventionner, même si dans un premier temps ils n’envisagent pas la commercialisation à grande échelle de ces véhicules.
L’hydrogène est une molécule bien trop précieuse pour être dilapidée là où les énergies fossiles et nucléaire suffisent à répondre aux besoins croissants en énergie dans le monde. Il est étrange de vouloir la brûler comme un banal gaz naturel alors que près de 85 % de l’hydrogène dans le monde est produit à partir de ce même gaz naturel. L’aberration est à son comble : on produirait de l’hydrogène à partir de gaz naturel pour l’utiliser là où on pourrait déjà l’utiliser directement. Comprenne qui pourra !
Ce qui est surprenant, c’est qu’alors que tous les inconvénients de l’hydrogène ont bien été étudiés, répertoriés et documentés, le politique n’en n’a cure. La pensée magique lui suffit : il se contente de proclamer son utopie et de penser que cela adviendra, sans égard à la science et à l’expérience acquise. Rien n’a changé en 50 ans !
Je peux comprendre que les politiciens veuillent trouver la baguette magique pour assurer la transition énergétique qu’ils ont promise à certains électeurs. Ils devraient cependant avoir l’honnêteté de reconnaître qu’il ne peut pas y avoir de changement de paradigme énergétique aussi rapidement qu’ils l’ont promis et surtout pas avec l’hydrogène.
Par contre, il est vrai que notre société moderne dépendra de plus en plus de l’hydrogène, sous sa forme industrielle. Cette molécule est la base de la chimie organique, mais surtout de la chimie industrielle. Grâce à ses caractéristiques, l’hydrogène est central pour l’élimination de la pollution, mais plus encore, il est la matière première pour produire des engrais, amendements du sol indispensables pour éradiquer la faim dans le monde. Une population mondiale croissante et désirant à juste titre vivre comme nous occidentaux aura besoin de plus de nourriture et donc la demande en hydrogène industriel va croître.
Pendant ce temps, nos décideurs politiques s’entêtent à nouveau à essayer, en dépit des lois de la nature, de faire de l’hydrogène le carburant de nos moteurs… pour éviter de consommer — par pudibonderie écologiste, mais aussi hypocritement — le gaz naturel qui sert justement à le produire. Pire, certains envisagent d’aller le fabriquer à partir d’électricité produite en Afrique alors que la moitié de la population de cette dernière n’est pas connectée à l’électricité. Et lorsqu’elle l’est, les déficiences du réseau font que l’alimentation est aussi aléatoire que l’électricité intermittente dans l’UE, mais là c’est par manque de centrales électriques. L’UE, qui est pourtant toujours prête à imposer des règles environnementales et morales à l’Afrique, semble subitement ne plus s’embarrasser de considérations éthiques lorsqu’il s’agit d’y produire de l’hydrogène à son profit.
Comme l’a dit l’humoriste Frank Zappa, « certains scientifiques prétendent que l’hydrogène, parce qu’il est si abondant, est l’élément de base de l’univers. Je conteste cette affirmation. Je dis qu’il y a plus de stupidité que d’hydrogène, et que c’est l’élément de base de l’univers ».
Par conséquent, l’hydrogène est le carburant de l’avenir – et il le restera.

Date Sujet#  Auteur
31 Oct 23 * Re: 99% d'ingrédients Naturel11PaulAubrin
2 Nov 23 `* Re: 99% d'ingrédients Naturel10yoyo
2 Nov 23  `* Re: 99% d'ingrédients Naturel9Ray_Net
2 Nov 23   +* Re: 99% d'ingrédients Naturel6PaulAubrin
2 Nov 23   i`* hydrogène ( blanc ou pas ) was: Re: 99% d'ingrédients Naturel5robby
2 Nov 23   i `* Re: hydrogène ( blanc ou pas ) was: Re: 99% d'ingrédients Naturel4PaulAubrin
2 Nov 23   i  +* Re: hydrogène ( blanc ou pas ) was: Re: 99% d'ingrédients Naturel2robby
2 Nov 23   i  i`- Re: hydrogène ( blanc ou pas ) was: Re: 99% d'ingrédients Naturel1PaulAubrin
3 Nov 23   i  `- Re: hydrogène ( blanc ou pas )1JC_Lavau
2 Nov 23   `* Re: 99% d'ingrédients Naturel2yoyo
2 Nov 23    `- Re: 99% d'ingrédients Naturel1PaulAubrin

Haut de la page

Les messages affichés proviennent d'usenet.

NewsPortal