Le 15/02/2024 à 12:00, Francois LE COAT a écrit :
Bien on sait ce que pourrait donner la réédition de très ancien matériel
pour ATARI, puisqu'il y a eu le crash du jeu vidéo de 1983.
Je ne vois pas bien le rapport. La raison du crash c'était la surmultiplication des jeux médiocres qui ont dégoûté les acheteurs.
La réédition de très ancien matériel ne peut EN AUCUNE FACON conduire à un quelconque crash. Et ce pour trois raisons au moins : - On parle de réédition matérielle, pas logicielle. Il s'agit JUSTEMENT d'exploiter l'existant
- Le marché du jeu vidéo a depuis longtemps dépassé la masse critique et ne peut plus "crasher".
- Il s'agit d'un marché de niche. Une grosse niche car la population est vieille, mais une niche quand même.
D'autre part
tu disais Pascal que le Game Over de ATARI avait permis de comprendre
qu'il ne fallait pas permettre la diffusion de jeux de mauvaise qualité.
Hummm... Si j'ai dit ça (je veux bien que tu me cite) je me suis mal exprimé.
Le documentaire Game Over n'a certainement pas permis de "comprendre" que le marché s'était effondré à cause de la profusion de jeux de mauvaises qualité. C'est le crash qui a permis de comprendre ça.
Le documentaire n'a fait qu'évoquer par la démonstration les conséquences de ce crash. Pas sa cause.
Enfin ce que je pense, c'est que ATARI ne sait pas bien concevoir des
consoles de jeux vidéo.
Ca dépend des consoles en fait. La 2600 était EXACTEMENT ce que le marché attendait quand elle est sortie. Une excellente console qui s'est vendue par millions et qui est restée dans l'imaginaire collectif comme "la" première vraie console de jeu vidéo.
La meilleure preuve est que la Lynx et la Jaguar
n'ont pas été de très gros succès.
Oui mais pour des raisons différentes. Atari n'a absolument pas conçu la Lynx, elle vient de chez Epyx et a même failli sortir chez Nintendo. Et la console était (pour l'époque) très bonne. Et son échec est relatif, près de 6 millions de consoles vendues quand même. Mais c'est un échec quand même et si il faut blâmer quelqu'un c'est Atari et son marketing de merde.
Je l'ai déjà dit pour la VCS, et je le redirais pour TOUT HARDWARE DE JEU : la qualité intrinsèque du matériel est SECONDAIRE.
Deux preuves : La gameboy et la Wii. La gameboy était complètement aux fraises niveau hardware, mais son lineup et la communication de Nintendo ont fait la différence.
Pareil pour la Wii : très rapidement la console a été dépassée par toutes ses concurrentes MAIS c'est "la" console sur laquelle tu pouvais/tu peux jouer à Mario Kart.
La Jaguar est la cause de la seconde
faillite, en 1996. ATARI n'a pas tenu compte de ses erreurs passées.
Thierry Schembri a déjà pondu le papier majeur qui explique toutes les raisons de l'échec de la Jaguar.
C'était une bonne console 2D, mais les crétins au pouvoir ont voulu en faire une console 3D pour concurrencer la Playstation qui débarquait. En 2D c'était la MEILLEURE CONSOLE DU MONDE. En 3D c'était du bricolage. Ajoute à ça un lineup pourri, un kit de développement des plus merdeux, une communication complètement foireuse, et le manque de disponibilité de la machine, et la messe était dite.
Et tu dis "seconde faillite", mais autant la première était mondiale et a englobé tout le secteur, autant la deuxième n'a concerné qu'Atari. Le reste du monde ludique se portait très bien. Atari aura eu l'élégance de se suicider sans faire chier la concurrence.
Mais c'est pourquoi aussi je pense que la console ATARI VCS est une
bonne idée.
Certes mais pourquoi ? Soyons pragmatique, laissons l'affect de côté, et penchons nous sur la bête maintenant qu'elle est froide :
La VCS était, au départ, une nouvelle console Atari qui devait permettre à la marque de profiter de son aura pour deux choses : - Profiter du catalogue de la marque
- Sortir de nouveaux jeux exclusifs
A ce moment aucun hardware n'était encore défini. Et le coût de développement à partir de rien étant prohibitif il a bien fallu se rendre à l'évidence : il fallait partir sur une base existante côté matériel et côté logiciel. Un avantage décisif pour le point 1 : profiter du catalogue de la marque. Si la machine est un PC, faire tourner des jeux PC devrait être facile.
Donc un PC. Sous Linux car pas question de réécrire un OS de toute pièce, pas le temps et pas l'argent, et surtout ça devrait AUSSI rendre le portage des jeux plus facile.
Donc un PC sous Linux. Bonus immédiat : pas besoin de kit de développement, il suffit d'utiliser des briques existantes. Donc un PC sous Linux avec Unity.
Voilà.
Une décision logique quand on n'a pas de sous à gaspiller, mais une décision qui pose problème pour au moins deux raisons : - La valeur ajoutée de la machine s'en trouve réduite
- L'aspect "c'est un PC, vous pouvez même en faire un Windows" brouille le message de ceux qui voyaient dans la console un équivalent à la concurrence : tu branches, tu joues.
Ce deuxième point a été le clou du cercueil de la console. Et ce pour une raison très simple : le marché des consoles et le marché des ordinateurs n'est pas le même. Et croire qu'on peut créer de toute pièce un nouveau marché hybride est une chimère qui a échoué dans tous les autres domaines.
Le tout sans UN SEUL JEU EXCLUSIF ! Donc sur les deux promesses, aucune n'est tenue : pour profiter du catalogue de la marque (je met de côté les compilations d'émulateurs qui existaient déjà pour moins cher chez Flashback), des jeux Atari récents, il faut bidouiller sa console pour la transformer en PC. Il est ou le "je branche, je joue" ? ? ?
Et puis les jeux exclusifs à la console... ne sont jamais sortis. Ils ont tous sans exception une déclinaison PC/Console concurrente.
Et tu noteras que je n'évoque même pas la puissance réduite de la machine, même sans cet aspect la console n'avait aucune chance dans le grand public. C'est une console de niche, et le seuil de viabilité ne sera pas atteint.
Le pire dans l'histoire c'est qu'Atari aurait pu tenter un coup en voyant le fiasco annoncé : ils auraient dû customiser leur console avant de la vendre. Et proposer un modèle prêt à fonctionner intégrant Windows d'un côté, et AtariOS de l'autre. Sans bidouille, sans ouvrir la machine. Et même un Windows préconfiguré intégrant le catalogue des jeux récents de la marque (en démo pré téléchargés).
Mais non. Démerdez vous les gars.
ATARI sait faire de l'arcade, et des ordinateurs c'est sûr.
La division Arcade d'Atari n'existe plus depuis bien longtemps. Midway en 2009, Warner après, et maintenant... mystère.
Quant aux ordinateurs, la gamme ST est bien loin, et la VCS n'est officiellement pas un ordinateur. Et n'est qu'un PC de toute façon. Pas utilisable en l'état.
Alors concevoir une console à mi-chemin avec un ordinateur, sous
GNU/Linux est une excellente idée.
La preuve que non. Aujourd'hui, le 15 février 2024, force est de constater que ni tes propos ni les miens n'auront eu la moindre importance. Ce qui compte c'est le constat : est-ce que la VCS a été un succès ? La réponse est non.
J'ai ma théorie sur les raisons de cet échec, je viens de les exposer, tu as eu une théorie sur le potentiel succès, tu les a aussi exposé ici, mais au final la console n'a pas fonctionné.
Le marché des ordinateurs n'est pas le marché des consoles. Espérer créer un nouveau marché avec aussi peu de biscuit était suicidaire.
Un acheteur de console veut jouer. Il se contrefout de savoir que sa console peut griller des ribs ou laver la vaisselle. Il veut jouer. Et il veut jouer sans se faire chier. Sinon il prend un ordinateur.
A contrario un acheteur d'ordinateur veut pouvoir utiliser son ordinateur comme bon lui semble. Et n'a pas besoin qu'on lui propose une option "console" dans sa machine puisqu'il a un PC avec le catalogue le plus riche de l'univers dedans.
Et dans les deux cas l'aspect "Linux" est contre-productif.
Le joueur ne veut pas qu'on lui explique comment tourne sa console. Le joueur veut jouer.
L'acheteur d'ordinateur ne veut pas qu'on lui force la main avec un Linux particulier. Si il veut installer Linux, il voudra installer SON Linux, et pas une distribution par défaut.
Reste, je te vois venir, le développeur. Mais là encore c'est bien tordu cette histoire... Le développeur par nature a déjà de quoi développer. Il n'a pas besoin d'une machine EN PLUS pour développer. D'ailleurs le développeur moderne ne développe JAMAIS sur la machine sur laquelle tournera son code. Il y a des passerelles pour ça. Et d'ailleurs le développeur apprend que le kit Atari est Unity.
Or soit le développeur est déjà sous Unity, et se tamponne royalement de savoir que le kit existe sur la machine sur laquelle le jeu tournera (le jeu sera compilé), soit il n'est pas sous Unity et ne va certainement pas s'amuser à changer de machine pour se plier à un caprice d'Atari.
Rien ne va dans cette histoire.
On est bien dans la ligne des
compétences éprouvées de la firme.
Absolument pas. Cite moi UN technicien de l'époque ST qui a participé de près ou de loin à la VCS.
Tout miser sur la réédition des
anciennes consoles peut conduire à un échec, qui a déjà eu lieu ...
A ce jour Atari gagne de l'argent avec ces rééditions. Tu veux qu'ils vivent de quoi au juste ?
J'ai joué à l'arcade, j'ai des ordinateurs, et une super PlayStation 3.
Je ne vois pas bien le rapport avec le sujet.
Mais enfin tu as peut être compris les choses un peu autrement, Pascal ?
Toujours pas. Tu estimes qu'Atari ne doit pas gagner d'argent avec son "tresors de guerre" (ses licences) parce que si ils n'en vendaient pas ils ne gagneraient pas d'argent et re-re-re-re feraient faillites.
Ce qui n'a aucun sens. En rééditant ses vieilleries Atari ne prend aucun risque. Ils ne développent rien du tout : la console 2600+ sort de chez Plaion (les spécialistes de ces copies), les émulateurs viennent du monde open source (retroarch en tête), et les jeux viennent de leurs vieux placards.
Je dirais même que c'est malin. Ca leur permet de gagner des sous sans aucun effort, et de renflouer le trou de la VCS. Je ne vois pas en quoi ça serait mal.
Alors evidemmmmmmmmment ça va contrarier tes ambitions vis à vis de la marque qui s'éloigne à nouveau d'un quelconque renouveau. Mais il faut te faire une raison : Atari tel que tu l'a connu est mort et enterré, ne reste que des gestionnaires qui font ce qu'ils peuvent pour avoir un retour sur investissement.