Sujet : Re: Fonte des glaciers
De : paul.aubrin (at) *nospam* invalid.org (Paul Aubrin)
Groupes : fr.soc.environnementDate : 16. Feb 2025, 13:42:46
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Le 16/02/2025 à 11:43, Duzz' a écrit :
Sous la glace, une mécanique invisible mais implacable :
<https://theconversation.com/fonte-des-glaciers-sous-la-glace-une- mecanique-invisible-mais-implacable-248789>
L'article comporte de nombreux liens vers les sources citées.
Évolution des températures estivales et de la limite supérieure des glaciers.
https://www.glaciers-climat.com/wp-content/uploads/14-courbes-Holoca%CC%88ne-600x522.jpgLe Dryas récent, dernier sursaut de la glaciation
Il y a 14 000 ans, les interstades chauds du Bølling et de l’Allerød portent un coup fatal aux derniers glaciers würmiens. Ils sont suivis, il y a 12 000 ans, d’un net et brutal refroidissement, le Dryas récent, qui sert de limite aux temps quaternaires. Il tire son nom d’une plante de la famille des Rosacées, Dryas octopetala, caractéristique de la toundra.
Ce refroidissement brutal, l’Egesen dans les Alpes orientales, fait progresser les langues glaciaires de plusieurs kilomètres ; toutes les hautes vallées en portent les traces. Les moraines frontales et latéro-frontales de cette période sont généralement situées quelques kilomètres en aval des moraines du Petit Âge glaciaire.
Dans la vallée de Chamonix, le front de la Mer de Glace pénètre jusqu’au centre de Chamonix. En amont, le glacier d’Argentière, rejoignant le glacier des Bois, dépose les reliefs glacio-lacustres et morainiques de la Joux et du Lavancher, alors que le glacier du Tour édifie les moraines du Planet et de Tré-le-champ.
...
La période holocène, qui a débuté vers 11 700 Cal BP, a été marquée par une variabilité climatique faible ; l’amplitude thermique n’y aurait en effet pas dépassé 2°C. Suite à une déglaciation très rapide, les glaciers acquièrent une taille « moderne » dès le début de l’Holocène. La découverte de bois subfossiles aux fronts de glaciers des Alpes centrales et orientales actuellement en retrait montre en effet que des arbres parfois centenaires avaient colonisé à cette époque des espaces qui ne sont aujourd’hui déglacés que depuis quelques années, voire encore sous la glace. Les retraits paroxysmaux ont eu lieu lors de l’optimum climatique holocène (entre 7 500 et 6 500 cal BP), période la plus chaude de ces 10 000 dernières années (Nicolussi et Patzelt, 2001 ; Schlüchter et Joerin, 2004 ; Joerin et al, 2008). Dans la dernière partie de l’Holocène, en réponse notamment à la baisse de l’activité solaire, les épisodes climatiques froids se sont multipliés et les fronts des glaciers ont réavancé. Cette période dite Néo-glaciaire commence dans les Alpes entre 4 000 et 3 000 ans Cal BP (Ivy-Ochs et al, 2009) et comprend plusieurs épisodes froids, dont le plus récent, le Petit Âge Glaciaire (PAG).
A la faveur de la décrue glaciaire des dernières décennies, de nombreux débris de bois ainsi que des échantillons de tourbe ont été découverts dans la marge proglaciaire immédiate. Ces découvertes suggèrent que des tourbières et des forêts ont prospéré jadis à l’emplacement des glaciers actuels, ce qui n’est possible que s’ils se sont retirés en amont…. Les moraines argileuses dans lesquelles sont le plus souvent enchâssés les troncs d’arbres constituent des milieux anaérobies remarquables où la décomposition est partiellement ou totalement stoppée.
Ainsi, dans la haute vallée de l’Arve, entre le village du Tour et l’alpage de Charamillon, une souche de mélèze comptant 650 cernes, découverte à 1500 m d’altitude, près des sources de l’Arve, accuse un âge de près de 7000 ans, époque où prospérait en ce lieu une forêt. Il en est de même en Valais, sur la marge proglaciaire du glacier du Mont-Miné, où des troncs atteignant jusqu’à 1 m de diamètre, vieux de quelque 6800 ans, ont été rejetés récemment.
https://www.glaciers-climat.com/gp/mer-de-glace/