Sujet : Re: Sécheresses : synthèse des conclusions des experts du groupe scientifique du GIEC
De : olivier (at) *nospam* monarobase.it (Olivier @)
Groupes : fr.soc.environnementDate : 12. Jun 2024, 13:09:29
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Paul Aubrin a présenté l'énoncé suivant :
Le 11/06/2024 à 21:46, Olivier@ a écrit :
Je lis p 1853 :
Les changements projetés dans les caractéristiques de la sécheresse agricole et hydrologique dépendent de l'indicateur utilisé pour définir la sécheresse (Sections 11.6 et Section 12.3.2), mais il existe un niveau de confiance *au moins moyen* quant à une augmentation du risque de *sécheresse* dans de nombreuses régions du monde.
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Augmentation du RISQUE de sécheresse. Il faut donc voir le scénario sur lequel est basé cette PRÉVISION, or 51% des prévisions du sixième rapport sont basées sur les prévisions du scénario RCP8.5
Par sécurité : d'où provient cette assertion ?
dont on sait qu'il n'a pas été suivi par la réalité (et qu'il ne le sera jamais).
Par sécurité : d'où provient cette assertion ?
Cela se voit bien dans la table 12.12 qui ne reprend que les scénarios extrêmes.
Votre supposition que l'AR6 serait auto-contradictoire n'arrange pas vos affaires : préférez-vous que l'AR6 déçoive vos préjugés en matière de sécheresse ? Ou bien préférez-vous qu'ils dise tout et son contraire simultanément ?
La question est plutôt : la sécheresse touchera-t-elle toutes les régions ? La réponse est incertaine ou négative, d'où votre tableau.
Cela ne veut pas dire que la sécheresse n'augmentera pas dans nombre de régions du monde déjà citées. Nulle contradiction.
On lit dans le rapport du GIEC :
- L'intégration des résultats des évaluations régionales dans la section 12.4 montre que les changements dans les CID liés au *cycle de l'eau* ou à la dynamique atmosphérique (par exemple, les tempêtes) varient davantage selon les régions, en grande partie en raison de la configuration spatiale des changements dans la circulation atmosphérique et des changements dans les précipitations et l'évaporation.
- Les changements projetés dans les caractéristiques de la sécheresse agricole et hydrologique dépendent de l'indicateur utilisé pour définir la sécheresse (Sections 11.6 et Section 12.3.2), mais il existe un niveau de confiance au moins moyen quant à une *augmentation du risque de sécheresse dans de nombreuses régions du monde. Cela se reflète également dans les études à l’échelle mondiale*, avec Naumann et al. (2018), par exemple, montrant que la durée moyenne mondiale de la sécheresse (basée sur l'indice SPEI qui est calculé à partir de la différence entre les précipitations et l'évaporation potentielle) est passée de 7 mois avec le climat actuel à 18,5 mois pour un niveau de réchauffement climatique de 3°C.
Mais limiter la discussion à la sécheresse est trompeur. Puisque vous citez le GIEC, continuons :
- *Toutes* les régions connaîtront, avant 2050, un *réchauffement accru*, une augmentation des chaleurs extrêmes et une diminution des vagues de froid, quelle que soit la trajectoire des émissions (degré de confiance élevé).
- Plusieurs études à l'échelle mondiale ont montré que les températures *extrêmes* augmenteront *partout* (degré de confiance élevé)
- Il est hautement probable que les fortes précipitations et les *crues* pluviales augmenteront dans la majorité des régions terrestres
- Il existe des preuves que la probabilité *d’événements simultanés* dans plusieurs endroits va augmenter : Trnka et al. (2019) ont constaté que la proportion de zones de *culture de blé* connaissant simultanément des événements de *stress hydrique* sévère (sur la base du SPEI) au cours d'une année est passée de 15 % dans les conditions actuelles à jusqu'à 60 % à la fin du 21e siècle dans des conditions d'émissions élevées.
- L'évaluation régionale de la section 12.4 montre que les conditions météorologiques liées aux *incendies* devraient augmenter avec un niveau de confiance moyen ou élevé sur tous les continents du monde, y compris les régions polaires de l'Arctique.
- L'intégration des résultats de la section 12.4 montre que le nombre total de cyclones tropicaux devrait diminuer tout au long du 21e siècle, en particulier en cas d'émissions élevées, mais que le nombre de *cyclones tropicaux très intenses* devrait augmenter dans la plupart des régions (au moins niveau de confiance moyen).
- De plus, les régions dotées de glaciers *perdront de la masse glaciaire* et les régions concernées par la couverture neigeuse verront une réduction de l'épaisseur de la neige, de la durée ou de l'étendue de la couverture (confiance moyenne dans les régions polaires, confiance élevée ailleurs).
- Il est fort probable que la plupart des *côtes sablonneuses* du monde connaîtront un recul du littoral, en l’absence de sources de sédiments terrestres ou offshore.