Sujet : Les puits de carbone terrestres se sont effondrés en 2023
De : Pancho42 (at) *nospam* free.fr (Canta Galet)
Groupes : fr.soc.environnementDate : 02. Aug 2024, 07:09:43
Autres entêtes
Organisation : Nemoweb
Message-ID : <uVRwoii3gkSMGydLZHWWb-P6XDQ@jntp>
User-Agent : Nemo/0.999a
« Si cet effondrement se reproduisait dans les prochaines années, nous risquons d’observer une augmentation rapide du CO2 et du changement climatique au-delà de ce que prévoient les modèles »
Philippe Ciais
Les forêts et les sols ont seulement absorbé entre 1,5 milliard et 2,6 milliards de tonnes de CO2 en 2023, loin derrière les 9,5 milliards de 2022, notamment en raison de la sécheresse en Amazonie et du fait des incendies au Canada et en Sibérie.
Les scientifiques ont été « fortement surpris » par le résultat de leurs travaux. Les puits terrestres ont seulement absorbé entre 1,5 milliard et 2,6 milliards de tonnes de CO2 en 2023, loin derrière les 9,5 milliards de tonnes de CO2 de 2022, ou les 7,3 milliards de tonnes de CO2 en moyenne chaque année sur la dernière décennie. C’est le plus bas niveau depuis 2003. « Ce n’est presque rien, seulement un quart à un tiers de d’habitude », précise Philippe Ciais. Ces chiffres sont donnés en valeur nette, c’est-à-dire en incluant le déstockage du carbone provoqué par les changements d’affectation des sols, comme la déforestation.
Le puits de carbone océanique, heureusement, s’est maintenu. Il a même légèrement augmenté, pour atteindre entre 8,5 milliards et 9,5 milliards de tonnes de CO2 absorbées en 2023, avec des gains plus marqués dans les océans Pacifique et Austral. Cette amélioration est essentiellement due à la survenue du phénomène naturel El Niño en 2023, qui empêche les remontées d’eau profondes et riches en CO2 le long du Pérou, et limite donc les émissions.
A l’inverse, El Niño, en entraînant un réchauffement de la planète, provoque en général une réduction de l’absorption du carbone dans les tropiques. « Mais cela ne suffit pas à expliquer la forte perte que nous avons observée en 2023 car cet El Niño était modéré et n’a débuté qu’à la moitié de l’année », indique Philippe Ciais.
Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. La reproduction totale ou partielle d’un article, sans l’autorisation écrite et préalable du Monde, est strictement interdite. Pour plus d’informations, consultez nos conditions générales de vente. Pour toute demande d’autorisation, contactez
syndication@lemonde.fr. En tant qu’abonné, vous pouvez offrir jusqu’à cinq articles par mois à l’un de vos proches grâce à la fonctionnalité « Offrir un article ».
https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/07/30/les-puits-de-carbone-terrestres-se-sont-effondres-en-2023_6261489_3244.htmlAffaissement sur le long terme
Le verdissement de la Terre, observé par les satellites depuis 1982 et utilisé comme argument par les climatosceptiques, n’implique pas une hausse globale des puits de carbone. Les surfaces vertes augmentent avec le temps, dans la mesure où le printemps survient plus tôt et parce que les régions les plus froides du globe se couvrent de végétation du fait du réchauffement climatique. Les surfaces cultivées ont aussi augmenté en Chine et en Inde.
Surtout, la hausse des taux de CO2 dans l’atmosphère stimule la croissance des plantes, dont elles se nourrissent. « Tant que le CO2 s’accumule, les plantes en absorbent davantage, jusqu’à un point de saturation. Mais dans le même temps, dans un monde plus chaud, les plantes absorbent moins efficacement le carbone de l’atmosphère. L’équilibre global n’est pas bon », explique Josep Canadell.
« Les gains modestes liés au verdissement sont contrebalancés par les pertes énormes de CO2 entraînées par le brunissement des forêts perturbées », ajoute Philippe Ciais. Dans les régions boréales, les terres ravagées par les incendies pourront se couvrir d’herbes ou de buissons en une ou deux années, mais il faudra plus de cent ans à la végétation pour voir sa capacité de stockage du carbone restaurée.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/07/30/les-puits-de-carbone-terrestres-se-sont-effondres-en-2023_6261489_3244.html