Le mouvement MAGA montre des traits fascistes
Sujet : Le mouvement MAGA montre des traits fascistes
De : Pancho42 (at) *nospam* free.fr (Canta Galet)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 12. Apr 2025, 07:15:53
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Depuis les commencements de l’ascension politique de Trump, en 2015, d’innombrables articles publiés dans de très divers organes de presse ont soulevé la question : le mouvement MAGA [Make America Great Again] est-il oui ou non fasciste ? Jason Stanley, qui enseigne à Yale et qui est l’auteur des Ressorts du fascisme [Eliott, 2022], et Ruth Ben-Ghiat, de l’université de New York, qui a publié en 2020 Strongmen [« hommes forts », non traduit], ont constaté de nombreux points communs entre le trumpisme et le fascisme européen. L’historien Robert Paxton, auteur de Vichy et les juifs [Calmann-Lévy, 1981 et 2015], a acquis la conviction, après l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021, que le mouvement MAGA montre des traits fascistes.
Les médias de masse traditionnels (et de nombreux universitaires) ont avancé en guise de réponse que des comparaisons de ce type étaient « irresponsables ». Seuls des gauchistes alarmistes rattacheraient Trump à Hitler. Les Etats-Unis de 2025 ne seraient pas l’Allemagne en 1933.
Affirmer avec insistance que le mot « fascisme » ne peut s’appliquer au Parti républicain américain relève de la pensée normative. Les hurlements de l’extrême droite sont de plus en plus normalisés. Désireux d’occuper une position du juste milieu, les médias « à l’ancienne », liés aux intérêts des grandes entreprises, craignant de perdre tout accès au pouvoir et soucieux de maintenir une certaine sobriété de ton – celui de la continuité –, ont recours à la paraphrase. Les saillies racistes, xénophobes et misogynes et les discours d’une rare confusion deviennent des déclarations policées et rationnelles. La technique a un nom : le sane-washing, l’aseptisation des propos. L’économiste Paul Krugman, un ancien éditorialiste du New York Times, a fait partie des journalistes qui ont qualifié cette pratique de coupable.
L’establishment médiatique collabore.
La pratique ouvertement raciste du bouc émissaire visant les populations non blanches et les immigrés ; la diabolisation des féministes et des marxistes ; l’évocation d’un illusoire âge d’or triomphal que restaurera bientôt le Grand Leader Mâle, dont la masculinité théâtrale, agressive, incarne une volonté quasi religieuse, celle « du peuple » ; l’effacement de l’histoire ; le licenciement des enseignants ; l’interdiction des livres ; la limitation des droits des femmes ; l’accent mis sur les rôles incombant « traditionnellement » à l’un ou l’autre sexe, rôles dès lors présentés comme « naturels » ; les cris d’orfraie poussés à propos des taux de natalité en berne ; le discours eugéniste sur les « mauvais gènes » et la victimisation magique d’un groupe qui domine pourtant la société sont autant de traits caractéristiques communs aux mouvements fascistes du XXe siècle et néofascistes du XXIe, partout dans le monde.
Il vaut la peine de remarquer que la montée en puissance du fascisme en Europe et l’ascension du Ku Klux Klan, l’hystérie anti-immigrés et l’eugénisme populaire aux Etats-Unis avaient été précédés par une épidémie de grippe mondiale. La seconde incarnation de MAGA suit de peu le Covid-19.
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