Re: Kristallnacht

Le 26/08/2024 à 00:42, Trimble a écrit :

K. avait prétendu :

Le 25/08/2024 à 20:56, Trimble a écrit :

K. avait soumis l'idée :
 

Le fait qu'il soit lui-même de confession juive induit peut-être une sensibilité particulière sur cette question, mais il n'en reste pas moins que la lutte contre l'antisémitisme est l'affaire de tous, juifs et non-juifs.

 Ah bon ?

>
Vous n'êtes pas d'accord ?

 Non, pas vraiment.
Vous vous focalisez sur le détail d'un problème plus global.
 L'anti-sémitisme, c'est moche, on est bien d'accord. Mais si ça se limite à un ressenti de haine, voire quelques insultes, ce n'est pas un problème.

Oui, mais là ce n'est pas le cas, puisque l'individu en question attendait les fidèles à la sortie de la synagogue avec une *hache*. Il était bien résolu à perpétrer un massacre et c'est uniquement grâce à la rapidité d'intervention des forces de l'ordre (qu'il faut saluer au passage) qu'il n'a pu aller au bout de son funeste projet.

Par contre, violenter voire blesser voire tuer quelqu'un, c'est très grave. Que le motif soit l'antisémitisme, la haine des cheveux bouclés ou celle des talons hauts, ça ne change rien, contrairement à ce qu'on essaie de nous faire croire.

Non, personne n'essaie de vous "faire croire" que si la victime est juive c'est plus grave. D'ailleurs, le Code pénal ne fait pas de différence entre les communautés (et heureusement).
Si les médias insistent particulièrement sur le caractère odieux des actes antisémites, c'est précisément parce que cela ne va pas de soi pour tout le monde. Il est donc parfois nécessaire de mettre les points sur les "i".

Moi, demain, si je me fais assassiner, pour peu que je puisse analyser la situation dans l'au-delà, qu'on l'ait fait par haine des blancs, par haine des patriotes ou parce qu'un taré espère épouser ma femme une fois devenue veuve, je ne suis pas certain qu'une des raisons me console par rapport à une autre.

Certes, et si vous mourez écrasé par un chauffard en traversant la rue, le résultat est le même. Là-dessus, nous sommes d'accord.
Cependant, le législateur, quand il s'agit de prononcer une sanction, tient compte des *intentions* de l'auteur. Le Code pénal pose comme principe qu'il n'y a pas de crime sans intention de le commettre. Et c'est normal : si vous tuez quelqu'un par accident, il est normal que la peine soit plus légère que si vous commettez un meurtre, et la peine sera encore plus lourde s'il y a eu préméditation.

A l'arrivée, qu'un demeuré haineux ait voulu tuer des gens en brûlant le bâtiment dans lequel ils étaient, ça se suffit à lui-même. Le fait que le public visé soit des Juifs ne rend pas l'acte plus abject (ni moins abject).
On nous met en avant le racisme comme étant une circonstance aggravante, c'est juste inique et d'un total mépris envers les autres victimes.

Le fait qu'il ait voulu les tuer en raison du fait qu'ils étaient juifs constitue une circonstance aggravante, mais cela serait également le cas s'il avait visé des chrétiens en raison du fait qu'ils sont chrétiens, ou des Blancs parce qu'ils sont blancs. La circonstance aggravante serait tout autant constituée.
Article 132-77 du Code pénal :
« lorsqu’un crime ou un délit est précédé, accompagné ou suivi de propos, écrits, images, objets ou actes de toute nature qui soit portent atteinte à l’honneur ou à la considération de la victime ou d’un groupe de personnes dont fait partie la victime à raison de son appartenance ou de sa non appartenance, vraie ou supposée, à une prétendue race, une ethnie, une nation ou une religion déterminée, soit établissent que les faits ont été commis contre la victime pour l’une de ces raisons, le maximum de la peine privative de liberté encourue est relevé ».
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000045099330
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