La nouvelle doctrine nucléaire russe est-elle un nouveau coup de sabre,
ou une menace réelle?
Les nouvelles menaces nucléaires de Poutine ont ralenti les livraisons
d'armes occidentales à l'Ukraine et ont conduit à des restrictions sur
leur utilisation, mais ne l'ont pas arrêtée.
https://kyivindependent.com/explaining-russias-new-nuclear-doctrine-saber-rattling-or-real-threat/[Article du Kyiv Independent, publié par Kateryna Hodunova, 26/09/2024, 15:20]
Sept semaines après le début de l'offensive ukrainienne dans l'Oblast
russe de Kursk, le dictateur russe Vladimir Poutine a proféré une nouvelle
menace à peine voilée à l'encontre de l'Ukraine et de ses alliés, lors d'une
réunion du Conseil de sécurité national russe [Russian National Security
Council, ou NSC-RU], consacrée à la dissuasion nucléaire russe.
"Il est proposé de considérer une agression par un Etat non nucléaire
avec la participation d'un Etat nucléaire, comme une attaque conjointe
contre la Russie", a déclaré Poutine lors de la réunion du NSC-RU,
le 25 septembre 2024.
Poutine a également laissé entendre que la Russie pourrait envisager
d'utiliser des armes nucléaires, en cas de lancement massif de drones
ou de missiles ukrainiens traversant sa frontière.
La Russie conserve également le droit d'utiliser des armes nucléaires
en cas d'attaque ukrainienne avec des armes conventionnelles,
représentant une menace critique pour la Russie et la Biélorussie,
a déclaré Poutine, ajoutant que ces modifications avaient été apportées
en accord avec le dictateur biélorusse, Aleksandr Lukachenko.
Les commentaires de Poutine interviennent quelques semaines après
que le Kremlin a déclaré que la Russie ajusterait sa doctrine en matière
d'armes nucléaires, en réponse à ce qu'il a décrit comme "les défis et
les menaces émanant des pays de ce qu'il est convenu d'appeler
l'Occident collectif".
Accusant les nations occidentales de "rejeter le dialogue", d'"ignorer
les préoccupations de la Russie en matière de sécurité" et d'"inciter
à la guerre en Ukraine que la Russie mène elle-même," le porte-parole
du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré, le 4 septembre 2024, que "de telles
actions ne pouvaient rester sans réponse".
"Tout cela est pris en compte à Moscou, tout cela est analysé et jettera
les bases des propositions [concernant la doctrine nucléaire] qui seront
formulées", a-t-il déclaré.
Les commentaires de Peskov sont le dernier exemple en date de
la rhétorique nucléaire et des coups de sabre russes, alimentés en grande
partie par les événements survenus lors de l'invasion totale de l'Ukraine,
lancée par la Russie le 24 février 2022.
Tout au long de sa guerre d'agression, le Kremlin a fixé à plusieurs reprises
des lignes rouges, dont le franchissement pourrait, selon lui, provoquer
une riposte nucléaire. En avertissant de plus en plus souvent qu'elle
pourrait recourir aux armes nucléaires de son arsenal, le plus important
du monde, Moscou a voulu dissuader les alliés occidentaux de l'Ukraine
de continuer à aider et à armer l'Ukraine.
Par crainte d'une telle issue, les alliés de Kyiv lui ont progressivement
fourni des quantités croissantes d'armes de qualité supérieure, en deçà
de ce dont l'Ukraine a besoin pour remporter la guerre de manière
décisive.
Bien que les livraisons d'armes occidentales aient été effectuées au compte
gouttes, comme pour tester les lignes rouges de la Russie, la tactique russe
n'a pas produit le résultat escompté jusqu'à présent, à savoir la réduction
de l'aide militaire continu et croissant de l'Occident à l'Ukraine.
"Les dirigeants russes s'inquiètent beaucoup du fait que leurs menaces
nucléaires ne fonctionnent pas. C'est pourquoi ils essaient de résoudre
le problème de l'efficacité des menaces", a déclaré Pavel Luzin, Senior
Fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA), au Kyiv Independent.
Quelle était l'ancienne doctrine nucléaire russe? -
La Russie est l'un des huit pays au monde à avoir annoncé publiquement
qu'il possédait des armes nucléaires. Elle dispose donc d'un ensemble de
règles qui déterminent quand ces armes peuvent être utilisées.
Le dictateur russe Vladimir Poutine a approuvé en 2020 une nouvelle
doctrine nucléaire, dont les dispositions énumèrent pour la première fois
les menaces contre lesquelles les armes nucléaires peuvent être déployées.
Elle stipulait notamment que la Russie se réserve le droit d'utiliser des
armes nucléaires, si des armes nucléaires ou d'autres armes de destruction
massive sont utilisées contre elle ou ses alliés.
Les forces russes peuvent également déployer leur arsenal nucléaire
"en réponse à toute arme conventionnelle si l'existence de la Russie est
menacée". Le président russe décide de l'utilisation des armes nucléaires,
ajoute le texte.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/08/GettyImages-2163500757.webpToutefois, fin février 2024, des journalistes du Financial Times (FT) ont pu
avoir accès à des documents russes secrets, relatifs aux armes nucléaires
tactiques de la Russie.
Selon le FT, le seuil d'utilisation de ces armes par la Russie est beaucoup
plus bas que ce que les responsables russes ont publiquement affirmé.
Selon le média, la Russie pourrait également les utiliser pour "dissuader
les Etats d'agresser" ou "d'intensifier les conflits militaires".
Combien d'armes nucléaires la Russie possède-t-elle? -
Selon un rapport publié en mars 2024 par la Federation of American
Scientists (FAS), les forces russes possèdent actuellement un stock total
de 5,580 ogives nucléaires, dont 1,200 en attente de démantèlement,
soit le plus grand arsenal nucléaire du monde.
Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, Poutine
et d'autres responsables russes ont répété à plusieurs reprises que
la Russie était "préparée" à une guerre nucléaire et qu'elle pourrait
utiliser son arsenal nucléaire si nécessaire.
En février 2024, le Vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri
Medvedev, a déclaré que le monde risquait l'"Armageddon" si les pays
occidentaux continuaient à aider et à envoyer des armes à l'Ukraine.
En mai 2024, il a proféré des menaces similaires lors de discussions sur
l'éventuel déploiement de troupes occidentales en Ukraine, idée que
le président français Emmanuel Macron a largement soutenu.
"L'envoi de leurs troupes occidentales en Ukraine entraînera l'entrée
directe de leurs pays dans la guerre, ce à quoi nous devons répondre.
Et, malheureusement, pas sur le territoire de l'Ukraine", a-t-il déclaré.
Les menaces nucléaires russes ont également été accompagnées par
le déploiement signalé d'armes nucléaires tactiques en Biélorussie,
ainsi que par des exercices nucléaires conjoints entre les deux pays.
La nouvelle doctrine nucléaire russe -
Outre les récents commentaires de Peskov, le Vice-ministre russe des
Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, a déclaré, le 1er septembre 2024,
que la Russie allait modifier sa doctrine nucléaire sur la base d'une
analyse des conflits récents et de la "course à l'escalade" occidentale.
Le travail sur les changements de doctrine est à un "stade avancé",
selon Ryabkov, mais le fonctionnaire russe n'a pas révélé de délais
pour la rédaction du document ou les changements à introduire.
Les experts estiment que toute annonce d'un changement de doctrine
est davantage destinée à produire un effet politique et psychologique,
qu'à constituer une étape vers l'utilisation réelle de cette doctrine.
"De cette manière, ce qui sera changé n'a pas d'importance, car tout
changement aura un sens politique et psychologique, mais pas de sens
militaire proprement dit", a déclaré Luzin.
Jacob Kaarsbo, analyste principal du groupe de réflexion Europa, s'est
fait l'écho de la position de Luzin, affirmant que le gouvernement russe
était devenu plus loquace à la suite des discussions visant à permettre
à l'Ukraine d'utiliser des armes de longue portée occidentales pour
riposter à la Russie et de l'offensive ukrainienne dans l'oblast de Kursk.
"En faisant cette annonce maintenant, Ryabkov tente de dissuader
le président américain sortant [Joe Biden] et son administration de
prendre cette décision [d'autoriser l'Ukraine à frapper avec des armes
occidentales à l'intérieur de la Russie]", a déclaré Kaarsbo au Kyiv
Independent.
Kaarsbo a fait remarquer qu'il s'agit du même phénomène que celui
observé précédemment pendant la guerre, lorsque les représentants
du Kremlin devenaient plus actifs lors des discussions sur les décisions
importantes visant à soutenir militairement l'Ukraine.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/09/GettyImages-1763962738.webp"C'est un vieux truc des services de renseignement", a déclaré Kaarsbo,
ajoutant que la position nucléaire russe n'a pas changé récemment et
que ses dernières déclarations sont purement politiques.
L'annonce récente par le Kremlin de changements dans sa doctrine
nucléaire n'est pas non plus passée inaperçue auprès de ses alliés.
La Chine, qui est l'un des principaux partenaires de la Russie et l'aide
à se maintenir à flot sous les sanctions occidentales, a déclaré
le lendemain de l'annonce de Ryabkov qu'"une guerre nucléaire ne peut
pas être gagnée".
L'influence des alliés est également un facteur de dissuasion pour
la Russie, car l'utilisation d'armes nucléaires tactiques, en particulier
contre l'Ukraine, nuirait d'abord à Poutine lui-même, a ajouté Kaarsbo.
Cependant, Luzin a déclaré que la seule façon correcte de traiter avec
la Russie est de présumer que si la Russie est politiquement, techniquement
et organisationnellement capable d'utiliser des armes nucléaires, elle
les utilisera tôt ou tard. Le monde doit se préparer au pire des scénarios
et effectuer des préparatifs militaires à cet effet, a-t-il ajouté.
"Si les dirigeants russes réalisent qu'en cas d'utilisation à grande échelle
d'armes nucléaires, ils seront inévitablement éliminés avec toutes leurs
familles, y compris leurs petits-enfants, et que la Russie sera totalement
détruite et désarmée, cela constituera un moyen de dissuasion efficace.
"Les dirigeants russes doivent être conscients que cette réponse sera
inacceptablement douloureuse pour eux. Et c'est bien là le problème,
car il semble que les hommes du Kremlin pensent qu'ils peuvent survivre",
a ajouté Luzin.
Estonian President on Russia's threats of escalation
[The Kyiv Independent] (25/09/2024) -
https://www.youtube.com/watch?v=wnQjwVKa3xA (10m50s)
Auteure de l'article: Kateryna Hodunova. Rédactrice en chef.
Kateryna Hodunova est rédactrice en chef au Kyiv Independent. Auparavant,
elle a travaillé comme journaliste sportive dans plusieurs médias ukrainiens
et a été rédactrice en chef adjointe de Suspilne Sport. Kateryna a couvert
les Jeux olympiques de 2022, à Pékin, et a figuré sur la liste des mentions
spéciales des AIPS Sport Media Awards. Elle est titulaire d'une licence
en journalisme politique de l'université Taras Shevchenko et d'une maîtrise
en sciences politiques de l'université nationale de Kiev-Mohyla Academy.
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CJ: "Je pense tout ce que je fais/dis, et donc je fais/dis tout ce que je pense!"