Re: Des braves gens !

Le 11/09/2024 à 20:07, Mr Henri a écrit :

mer. 11 sept. 2024,  K. <secwin88@yahoo.co.jp> disait :

Le 11/09/2024 à 17:18, audelà des océans a écrit :

>
Bush jr n'a t il pas juré que l'Iraq possédait des armes de
destruction massive ?

>
Je pense que, sur la foi de renseignements erronés, il en était
lui-même persuadé. Dans ce cas, on peut parler de naïveté, pas de
mensonge.

 À l'époque nombreux étaient ceux qui doutaient de ces
informations. Il est curieux que personne dans les services secrets
américains n'aient pensé à les vérifier.
 Si ce que tu dis est vrai, ce n'est pas rassurant sur la façon dont les
décisions sont prises.
 Quand il y a une telle défaillance, il y a en général une enquête pour
en trouver les responsables. La naïveté n'est pas admise.
Des coupables doivent être trouvés et le service doit être réorganisé.
Je n'ai rien entendu de tel.

Le traitement de l'information sur la situation en Iraq a été chaotique du fait des conflits d'intérêts qui existaient entre l'Office of Special Plans (OSP) et la CIA.
L'OSP avait été créé dans le but de chercher des arguments visant à justifier l'intervention en Iraq. Sa mission, purement politique, consistait à collecter des preuves pour justifier, auprès de l'opinion, l'intervention en Iraq. L'Office va très vite se retrouver en conflit avec la CIA et court-circuiter la mission de renseignement de cette agence.
Les informateurs étaient principalement des opposants iraquiens à Saddam Hussein, notamment ceux qui appartenaient au CNI (Congrès national irakien), comme Ahmed Chalabi.
La véracité de leurs témoignages n'était pas toujours vérifiée. Rafid Ahmed Alwan al-Janab (désigné sous le nom de code Curveball par la CIA), qui prétendait avoir travaillé comme chimiste dans une usine fabriquant des ADM, reconnaîtra plus tard avoir menti.
De toute façon, l'opération avait été prévue de longue date, comme en témoigne cette lettre ouverte adressée au président Clinton le 26 janvier 1998 par le PNAC (Project for the New American Century) qui s'interrogeait sur les armes de destruction massive en Iraq, soulignait l'inefficacité des procédures de contrôle de l'ONU et préconisait - déjà ! - une opération militaire sans attendre l'aval du Conseil de sécurité :
https://noi.org/wp-content/uploads/2016/01/iraqclintonletter1998-01-26-Copy.pdf
Le texte est signé par dix-huit personnalités dont Paul Wolfowitz qui sera le fondateur de l'OSP et par Donald Rumsfeld qui en sera le correspondant auprès du gouvernement Bush.
Autrement dit, l'OSP avait pour mission de mettre au point un argumentaire visant à convaincre le Conseil de sécurité et l'opinion publique de la nécessité d'une opération qui, dans les faits, avait été prévue et planifiée des années plus tôt.
Dans un sens, on peut dire que l'OSP a parfaitement rempli sa mission.
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