[Guerre Russie-Ukraine] Opinion: La guerre cognitive est le nouveau champ de bataille de l'OTAN - 04/07/2024

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Sujet : [Guerre Russie-Ukraine] Opinion: La guerre cognitive est le nouveau champ de bataille de l'OTAN - 04/07/2024
De : G1Male (at) *nospam* Q.com (Calamity Jade)
Groupes : fr.soc.politique
Date : 04. Jul 2024, 22:25:10
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Opinion: La guerre cognitive est le nouveau champ de bataille de l'OTAN.
Alors que le sommet de Washington approche à grands pas, l'OTAN va devoir
se pencher sur son nouveau champ de bataille: la guerre cognitive.
https://kyivindependent.com/opinion-cognitive-warfare-is-natos-new-battlefield/
[Article du Kyiv Independent, publié par Ylli Bajraktari, 04/07/2024, 17:41]
Le sommet de l'OTAN qui se tiendra en juillet 2024 à Washington marque
le 75ème anniversaire de la création de l'Alliance atlantique et intervient
à un moment crucial. Alors que les menaces pour la stabilité mondiale
évoluent au-delà des domaines militaires conventionnels, l'OTAN doit faire
face au barrage de désinformation qui sape son unité et ses valeurs. Plus
précisément, les pays membres doivent empêcher les régimes autoritaires
hostiles de manipuler l'opinion publique en tirant parti de la technologie pour
mener une "guerre cognitive".
Le prochain sommet devrait se concentrer sur la guerre menée par la Russie
en Ukraine, et sur la nécessité d'adapter le cadre de défense collective de
l'OTAN aux réalités de l'écosystème de l'information d'aujourd'hui. La guerre
d'agression brutale menée par la Russie a révélé l'ampleur de la menace que
représente la guerre cognitive, le Kremlin orchestrant une campagne massive
sur les médias sociaux visant à diffuser de faux récits, à alimenter un sentiment
anti-occidental et antidémocratique et à saper la plus grande force de l'OTAN:
son unité.
Certes, la guerre de l'information n'est pas nouvelle. Pendant la guerre froide,
l'OTAN a reconnu et contré les efforts déployés par l'Union Soviétique pour
utiliser la propagande et la désinformation afin d'affaiblir les démocraties
occidentales. Mais depuis, la révolution numérique et l'essor de l'intelligence
artificielle ont aggravé le problème, permettant à des acteurs malveillants
de produire et de diffuser des "deepfakes" et d'autres formes de contenus
augmentés par l'intelligence artificielle à une vitesse et à une échelle sans
précédent.
Si ces nouveaux outils puissants peuvent apporter des avantages
économiques significatifs, ils peuvent également constituer des armes
dangereuses. Des puissances hostiles comme la Russie utilisent déjà
la désinformation contre les démocraties pour influencer le débat public
national, favoriser la polarisation, éroder la confiance dans les institutions
et affaiblir leur capacité à relever les défis communs. En cette année de
super élections, où la moitié de la population mondiale se rend aux urnes,
les adversaires de l'OTAN ont une occasion unique de saper les processus
démocratiques et d'alimenter l'instabilité politique.
L'OTAN doit s'attaquer de front à la menace de la désinformation amplifiée
par l'IA.
Pour cela, il faut aller au-delà de l'approche réactive actuelle, qui se concentre
sur la démystification des fausses informations. L'Alliance Atlantique doit
élaborer une doctrine de défense collective globale qui considère l'écosystème
de l'information comme un front essentiel dans la bataille pour la protection
des sociétés démocratiques.
Plusieurs changements clés sont nécessaires. Premièrement, l'OTAN doit
développer la capacité de surveiller et d'analyser la désinformation en temps
réel. Il est essentiel d'investir dans des outils de renseignement à source
ouverte [Open Source Intelligence, ou OSINT] et de collaborer avec des
entreprises technologiques pour développer l'expertise technique nécessaire
à l'identification et à la lutte contre les campagnes d'influence malveillantes.
Plus précisément, l'OTAN doit investir dans des outils d'authenticité et de
transparence des contenus, tels que les grands modèles de langage [Large
Language Models, ou LLM], les classificateurs IA et le traitement du langage
naturel pour l'analyse des sentiments, qui permettent d'identifier les contenus
générés ou modifiés par l'IA.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/07/GettyImages-1241758892.webp
Deuxièmement, pour contrer efficacement la désinformation russe, il faut une
communication stratégique rapide, agile et de grande portée. A cette fin,
l'OTAN doit promouvoir de manière proactive ses intérêts et sa mission,
souligner les échecs des régimes autoritaires et proposer son propre récit
positif.
Mais pour y parvenir efficacement, l'OTAN doit également mener la bataille
dans les écosystèmes d'information de ses adversaires. En mettant
activement en lumière les activités malveillantes des régimes autoritaires
sur leurs propres plates-formes numériques, l'OTAN pourrait saper les récits
des autocrates et dévoiler leurs tactiques. Parallèlement, l'amplification des
voix indépendantes dans ces domaines pourrait créer un puissant effet
multiplicateur, favorisant une plus grande résistance à la propagande
et à la désinformation russe.
Troisièmement, les campagnes de désinformation dépassant les frontières
nationales, l'OTAN devra, pour les contrer, établir des relations de collaboration
avec les gouvernements, les entreprises privées et les organisations de
la société civile. Ces partenariats devraient être axés sur l'élaboration de
normes communes, de systèmes d'alerte précoce, de réponses coordonnées
aux campagnes de désinformation massives et de mécanismes permettant
de retracer et d'atténuer les activités malveillantes dans de multiples
environnements d'information souverains. Comme le montre l'effort concerté
de lutte contre la désinformation russe à propos de l'Ukraine, une collaboration
continue est vitale.
Enfin, la meilleure défense contre la désinformation consiste à encourager
des populations informées et dotées d'un esprit critique. En soutenant des
programmes qui favorisent l'éducation aux médias et au numérique, comme
ceux déjà mis en place en Finlande, l'OTAN pourrait contribuer à renforcer
la résilience de la société face à la propagande et à la manipulation des
électeurs.
Pour mettre en oeuvre cette stratégie, l'OTAN aura également besoin de
nouvelles structures organisationnelles. Pour commencer, l'Alliance devrait
créer une unité de désinformation chargée de coordonner les données du
renseignement, de diriger les efforts de contre-message et d'établir des
partenariats stratégiques. Cette unité pourrait s'appuyer sur l'alliance de
renseignement Five Eyes [Etats-Unis, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande,
Australie et Canada], ainsi que sur les travaux d'Europol, l'Agence de
répression de l'Union Européenne - pour renforcer et étendre les réseaux
de partage de l'information.
Compte tenu de la menace que représente l'émergence de l'"axe des
perturbateurs", comprenant la Chine, la Russie, l'Iran et la Corée du Nord,
l'OTAN doit combiner ses prouesses militaires avec des mécanismes tout
aussi sophistiqués pour protéger les systèmes d'information de ses membres
contre la guerre cognitive. Les pays membres devraient profiter du prochain
sommet de Washington pour faire de cette approche une priorité absolue.
La lutte contre la désinformation ne consiste pas seulement à protéger
l'intégrité du débat public, mais aussi à défendre les fondements mêmes
de la liberté et de la sécurité. C'est une occasion que nous ne pouvons pas
nous permettre de manquer, car ce qui est en jeu est une bataille que nous
ne pouvons pas nous permettre de perdre.
Note de la rédaction: Les opinions exprimées dans la section d'opinion sont
celles des auteurs et ne prétendent pas refléter les vues du Kyiv Independent.
Auteur de l'article: Ylli Bajraktari.
Ylli Bajraktari, ancien chef de Cabinet du Conseiller à la sécurité nationale
des Etats-Unis, et ancien directeur exécutif de la Commission de sécurité
nationale des Etats-Unis sur l'intelligence artificielle, est directeur général
du Special Competitive Studies Project.
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Jacqueline "Jade" Devereaux - https://guerre-en-ukraine-2022.blogspot.com/
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CJ: "Parfois, pour faire triompher le bien, nous devons faire le mâle!"
CJ: "Je pense tout ce que je fais/dis, et donc je fais/dis tout ce que je pense!"
 
Date Sujet#  Auteur
7 Sep 24 o 

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