Re: Pourquoi le RN est en train de devenir le parti des milliardaires

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Sujet : Re: Pourquoi le RN est en train de devenir le parti des milliardaires
De : bl (at) *nospam* bl.co (Buk)
Groupes : fr.soc.politique
Date : 05. Jul 2024, 09:14:09
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Après mûre réflexion, Buk a écrit :
La chronique de Myret Zaki
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En revanche, durant ces mêmes crises, les populations de salariés, commerçants, épargnants et retraités ont subi de plein fouet l’inflation, l’austérité, les faillites, les pertes de gains et le surendettement, sans aucune aide comparable à ce qui est cité plus haut. En gros, ces catégories ont payé l’entier des crises.
Le mécontentement social menace les démocraties
Paupérisation d’un côté, surenrichissement de l’autre. D’où le mécontentement social qui menace aujourd’hui les démocraties. Si la mécanique de répartition des richesses est à ce point détraquée, c’est en raison du renforcement, au fil des crises, de la prise en compte par l’Etat de divers intérêts spécifiques, et de sa négligence de l’intérêt public. L’influence des grands groupes industriels sur les Etats est illustrée par l’explosion de l’activité des lobbies à Bruxelles, très bien documentée par l’Ong Corporate Europe Observatory, par exemple ici, ici, ici et ici.
«Les politiques redistributives de gauche deviennent une impossibilité pratique, parce que l’hyperrichesse crée fatalement le clientélisme politique»Myret Zaki
Cet argent donné au privé ne reviendra plus dans les caisses étatiques. L’erreur irréversible de l’Etat réside là, et le blocage des démocraties réside là. Les politiques redistributives de gauche deviennent une impossibilité pratique, parce que l’hyperrichesse crée fatalement le clientélisme politique. C’est le mécanisme qu’explique très bien Francis Fukuyama lorsqu’il décrit la ploutocratie. Les poches trop bien garnies par un Etat complaisant, les grands donateurs font la gouvernance et possèdent les médias. C’est vrai depuis longtemps aux Etats-Unis, et c’est maintenant une réalité en France. Un candidat gagne de l’audience, fait beaucoup de voix, comme Jordan Bardella? Les donateurs se tournent vers lui. Car qu’est-ce qui manque à une classe aisée qui représente moins de 1% des électeurs? L’audience.
La «galaxie Stérin»
D’abord, il y a Vincent Bolloré et ses 10 milliards de fortune, qui a mis son empire médiatique au service de l'extrême droite. Il s’est impliqué au point d’avoir lui-même orchestré l’alliance entre la droite et l'extrême droite pour assurer le succès du RN. Pas vraiment un succès populaire. Il a tant dépensé sur la visibilité du RN sur CNews, C8, Europe 1, le JDD, que cette véritable croisade peut s’apparenter à du financement occulte, tant la valeur de cette visibilité est grande, la seule chaîne C8 lui coûtant 400 millions en pertes sur 8 ans. Aux côtés de la «galaxie Bolloré», le RN bénéficie de la «galaxie Stérin», selon une enquête du journal «Le Monde».
Pierre-Edouard Stérin, milliardaire catholique conservateur, exilé fiscal en Belgique et opposé au droit à l’avortement, est le nouveau mécène du RN, et voit dans Bardella le poulain idéal. Pour démarcher les milliardaires, le RN s’est entouré de hauts diplômés puisés dans les réseaux catholiques et nationalistes, comme le financier François Durvye, numéro deux de Stérin, ou l’investisseur Alexis Rostand, dont les conseils sont calqués sur les intérêts des grands groupes industriels. Le parti, qui a remboursé ses emprunts russes, s’aligne à présent sur ces riches «catho tradi». Ces donateurs ne sponsoriseront pas de politiques sociales, mais des politiques de préservation de leur patrimoine. Quant à leur idéologie racialiste, elle n’offrira aucun moyen de résoudre la difficile équation française, si ce n’est qu’elle aggravera les tensions.
«Quel que soit le positionnement initial d’un parti, qui a justifié sa popularité d’origine, sa politique ultérieure ne pourra que refléter l’idéologie de ses donateurs. C’est pourquoi, avant de regarder le candidat, c’est à ses donateurs et à leurs idées qu’il faut s’intéresser»Myret Zaki
Au final, le RN, comme Macron, va donc gouverner contre une partie du pays. Il gouvernera pour le sommet et priorisera les intérêts de ses sponsors sur fond d’agitation sociale toujours plus aiguë. Quel que soit le positionnement initial d’un parti, qui a justifié sa popularité d’origine, sa politique ultérieure ne pourra que refléter l’idéologie de ses donateurs. C’est pourquoi, avant de regarder le candidat, c’est à ses donateurs et à leurs idées qu’il faut s’intéresser.
Le rôle des donateurs
En France, le poids des donateurs aisés était devenu particulièrement visible avec l’émergence d’En Marche. En 2017, ils s’étaient mobilisés pour porter au pouvoir Emmanuel Macron, qui avait su rester une page blanche en termes de programme politique, l’adaptant au gré de la collecte. Il avait levé 16 millions à une vitesse sans précédent, grâce aux contributions maximales de nombreux gestionnaires d’actifs et cadres supérieurs basés à Paris. Ce phénomène intervenait après 8 années d’enrichissement boursier aidé par les injections des banques centrales, qui avaient doublé l’indice CAC 40 et quadruplé le S&P 500, une hausse jamais vue sur une si petite période. La première chose qu’avait fait le nouvel élu à l’Elysée était de supprimer l’ISF, sans aucun effet positif pour l’économie française, uniquement pour les fortunes concernées.
«Au final, dans une ploutocratie, le parti de facto le plus puissant d’un pays, ça n’est autre que l’argent lui-même»Myret Zaki
Aujourd’hui, la seule nouveauté est que les donateurs aisés sont en train de faire du RN le nouvel «En Marche». C’est cette alliance du RN avec la classe fortunée qui porte Jordan Bardella. Ayant donné les gages qu’il faut sur l’absence de concessions sociales, il satisfait les donateurs, car c’est cela qui les intéresse en premier lieu. Et même aujourd’hui, des patrons de PME s’inquiètent que le programme du RN soit «trop social» et les oblige à payer davantage leurs 50 employés.
Mais qu’ils se rassurent. On assiste à un processus d’embourgeoisement du RN, qui passe par son entente avec LR et Reconquête. Au final, dans une ploutocratie, le parti de facto le plus puissant d’un pays, ça n’est autre que l’argent lui-même. Comment ne pas y voir le prélude d’une véritable crise politique et de gouvernance ces prochaines années?  https://www.blick.ch/fr/news/opinion/la-chronique-de-myret-zaki-pourquoi-le-rn-est-en-train-de-devenir-le-parti-des-milliardaires-id19909320.html

Date Sujet#  Auteur
7 Sep 24 o 

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