Belarus Weekly: L'UE impose de nouvelles sanctions à la Biélorussie,
ciblant le contournement des sanctions.
https://kyivindependent.com/belarus-weekly-eu-imposes-new-sanctions-on-belarus-targeting-sanction-circumvention/[Article du Kyiv Independent, publié par Maria Yeryoma, 05/07/2024, 17:13]
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/07/GettyImages-2158921192.webp1/ L'Union Européenne impose de nouvelles sanctions à la Biélorussie,
visant le contournement des sanctions de l'UE contre Minsk.
2/ Dans un contexte de tensions frontalières croissantes entre l'Ukraine et
la Biélorussie, un responsable biélorusse renforce les menaces nucléaires.
3/ L'Ukraine récupère cinq de ses ressortissants détenus dans des prisons
biélorusses, dans le cadre d'un échange de prisonniers avec la Russie.
4/ Le dictateur biélorusse Aleksandr Lukachenko suggère la libération
éventuelle de prisonniers politiques gravement malades.
La Biélorussie condamne par contumace 20 analystes politiques et
journalistes biélorusses en exil, à des peines de 10 à 11 ans de prison,
poursuivant ainsi la répression de la dissidence.
Lukachenko remanie son gouvernement et son administration en vue
de préparer les prochaines "élections" présidentielles biélorusses
de 2025.
L'UE impose de nouvelles sanctions à la Biélorussie, afin d'empêcher
le contournement des sanctions européennes par Minsk.
L'Union Européenne a imposé de nouvelles sanctions à la Biélorussie
le 29 juin 2024, en réponse à l'implication du pays dans la guerre d'invasion
russe contre l'Ukraine, a annoncé le Conseil de l'UE.
Quelques jours avant le transfert de la présidence du Conseil de l'UE de
la Belgique à la Hongrie, qui est favorable à la Russie, les ambassadeurs
de l'UE se sont mis d'accord sur un nouveau paquet de sanctions qui élargit
les restrictions actuelles imposées à la Russie et à la Biélorussie, dans le but
d'empêcher le contournement des sanctions européennes.
"Ces mesures globales visent à refléter plusieurs des mesures restrictives
déjà en place à l'encontre de la Russie et à traiter ainsi la question du
contournement des sanctions de l'UE en raison du degré élevé d'intégration
existant entre les économies russe et biélorusse", peut-on lire dans
la déclaration du Conseil de l'UE.
L'interdiction d'exportation concerne les biens et technologies à double
usage et de pointe susceptibles de renforcer les capacités industrielles
de la Biélorussie, la navigation et les technologies navales, ainsi que
les produits de luxe.
Les importations directes ou indirectes d'or et de diamants, d'hélium,
de charbon et de produits minéraux de Biélorussie, y compris le pétrole
brut, sont interdites afin de limiter les sources de revenus du régime.
Les restrictions s'étendent au transit routier, interdisant aux remorques
et semi-remorques immatriculées en Biélorussie de transporter des
marchandises à l'intérieur de l'Union Européenne.
L'UE a également interdit le transit par la Biélorussie de biens et de
technologies à double usage, ou de biens susceptibles de contribuer
à l'industrie militaire du pays.
Les nouvelles restrictions obligent les exportateurs de l'UE à ajouter une
clause dite "no-Belarus" dans leurs contrats, afin de garantir que les biens
et technologies sensibles, les matériels de combat, les armes à feu et
les munitions ne parviennent pas en Biélorussie par l'intermédiaire de leurs
sous-traitants et de leurs filiales dans des pays tiers.
Le porte-parole du Ministère biélorusse des Affaires étrangères, Anatoly Hlaz,
a déclaré que le pays avait préparé "une série de mesures asymétriques"
en réponse aux nouvelles sanctions de l'UE.
La Biélorussie a été un allié clé de Moscou et a soutenu l'agression russe
contre l'Ukraine, bien qu'il n'ait pas engagé ses propres forces directement
dans les hostilités. Le 24 juin 2024, l'UE a introduit la 14ème série de
sanctions contre la Russie afin de restreindre davantage les bénéfices
de l'industrie énergétique russe, en particulier le gaz naturel liquéfié (GNL)
russe.
Un général biélorusse profère des menaces nucléaires dans un contexte
d'intensification des tensions frontalières avec l'Ukraine -
Le Chef de l'état-major général biélorusse, Pavel Muraveiko, a déclaré que
les armes nucléaires tactiques russes déployées en Biélorussie pourraient
être utilisées si la souveraineté ou l'indépendance de la Biélorussie était
menacée, a rapporté le 30 juin 2024 le média d'Etat biélorusse Belta.
"Nous avons appris à manier ces armes. Nous savons comment les utiliser
en toute confiance", a déclaré Muraveiko lors d'une émission télévisée,
selon l'agence de presse nationale biélorusse Belta.
"Nous sommes capables de le faire. Et vous pouvez en être sûrs: nous
le ferons si la souveraineté et l'indépendance de notre pays sont menacées",
a-t-il poursuivi.
La menace nucléaire biélorusse fait suite à une intensification des tensions
transfrontalières entre le Belarus et l'Ukraine.
Le 20 juin 2024, le comité frontalier d'Etat biélorusse a affirmé, sans preuves,
que l'Ukraine déplaçait des forces militaires supplémentaires, y compris des
forces d'opérations spéciales, à ses frontières avec la Biélorussie.
Le Ministère de la Défense biélorusse a déclaré que le pays avait renforcé
ses capacités de défense antiaérienne, d'aviation et d'artillerie dans
les régions limitrophes de l'Ukraine lors d'une inspection rapide.
Le porte-parole du Service national des Douanes ukrainien, Andriy
Demchenko, a rejeté ces affirmations, déclarant que l'Ukraine n'était pas
menacée, mais contrainte de se protéger, car "la Biélorussie continue de
soutenir les terroristes et a déjà ouvert la frontière aux envahisseurs russes".
Lors de la série d'accusations qui a suivi les 28 et 29 juin 2024, le colonel
Vadim Lukashevich, un haut responsable militaire biélorusse, a déclaré que
les forces ukrainiennes auraient stationné du matériel militaire, y compris de
fabrication américaine, dans l'Oblast de Zhytomyr, près de la frontière avec
la Biélorussie.
Lukashevich a également affirmé que l'Ukraine aurait posé des mines et
d'autres explosifs près de la frontière. Lukashevich estime que cela indique
que les forces ukrainiennes prévoient "d'autres attaques contre la Biélorussie,
des actes de sabotage et des actes terroristes".
Il n'a pas fourni de preuves à l'appui de ses affirmations. Le 29 juin 2024,
la Biélorussie a déployé des forces de défense antiaérienne supplémentaires,
affirmant que l'Ukraine menaçait des "infrastructures critiques" avec des drones.
Le Centre de lutte contre la désinformation du Conseil ukrainien de sécurité et
de défense a déclaré en mai 2024 que la Russie pourrait mener une nouvelle
opération psychologique visant à "susciter une panique générale" en Ukraine.
Selon le centre, l'objectif est de faire croire à Kyiv que les troupes biélorusses
se joindront à la guerre de la Russie contre l'Ukraine.
20 analystes politiques et journalistes biélorusses condamnés par
contumace à des peines de 10 à 11 ans de prison -
Le tribunal régional de Minsk a condamné par contumace 20 analystes
politiques et journalistes biélorusses en exil, surnommés "analystes
Tsikhanouskaya" en référence à Sviatlana Tsikhanouskaya, leader de
l'opposition biélorusse, à des peines de prison, a rapporté le bureau
du procureur général biélorusse le 1er juillet 2024.
Le tribunal a déclaré les experts et les journalistes en exil, dont beaucoup
travaillent dans des universités et des groupes de réflexion de renommée
mondiale, coupables de conspiration en vue de renverser le régime du
dictateur biélorusse Aleksandr Lukachenko et d'appartenance à des
"groupes extrémistes", comme le régime de Minsk qualifie la plupart
des organisations d'opposition biélorusse.
Alexander Dobrovolsky, conseiller de Tsikhanouskaya, a également été
accusé de diriger une "formation extrémiste" et l'une de ses branches.
Il a été condamné à 11.5 ans d'emprisonnement et à payer une amende
d'environ 74,800 dollars.
D'autres accusés, dont le directeur de l'"Initiative biélorusse" au sein du
groupe de réflexion britannique Chatham House, Ryhor Astapenya,
et l'analyste de RFE/RL Yury Drakakhrust, ont été condamnés à des peines
de prison allant de 10 à 11 ans et à de lourdes amendes pouvant aller
jusqu'à 500,000 dollars. Le montant total des peines d'emprisonnement
prononcées a dépassé les 200 ans.
La société civile biélorusse est soumise à une répression qui dure depuis
quatre ans. L'attachée de presse de Tsikhanouskaya et l'une des accusées,
Hanna Krasulina, a déclaré à RFE/RL, en janvier 2024, lorsque l'enquête
a été annoncée, qu'il n'y avait pas de logique particulière derrière la liste
des personnes faisant l'objet d'une enquête: "Ils ont simplement mis autant
de personnes que possible sur cette liste pour intimider autant de personnes
que possible", a déclaré Krasulina.
Entre 300,000 et 500,000 Biélorusses ont été contraints de quitter ce pays
de 9.5 millions d'habitants. La dictature de Lukachenko cherche maintenant
à intimider et à réduire au silence ses opposants en exil en organisant des
procès par contumace et en procédant à des saisies de biens.
Auteure de l'article: Maria Yeryoma. Auteur collaboratrice.
Maria Yeryoma est une directrice de médias biélorusse et une auteure
collaboratrice du Kyiv Independent. Elle a récemment dirigé les "projets
spéciaux" commerciaux de TUT.BY, le plus grand média en ligne
indépendant du pays. En mai 2021, TUT.BY a fait l'objet d'une descente
des autorités biélorusses, laissant 15 employés en garde à vue et obligeant
l'équipe à quitter le pays pour poursuivre son travail. Maria s'est installée
à Kyiv et a participé à la création d'un nouveau média - Zerkalo.
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