Le dictateur biélorusse, Aleksandr Lukachenko, voit dans l'offensive
ukrainienne en Russie, une menace directe pour son régime despotique.
L'offensive ukrainienne dans l'Oblast russe de Kursk, remet en question
l'ambition du dictateur biélorusse, qui souhaite à la fois soutenir la Russie
et tenter de renouer des liens avec l'Occident, à l'approche des élections
présidentielles de 2025 en Biélorussie.
https://kyivindependent.com/with-ukrainian-troops-deep-inside-russia-belarus-dictator-lukashenko-sees-direct-threat-to-his-regime/[Article du Kyiv Independent, publié par Maria Yeryoma, 10/09/2024, 14:51]
A la suite de l'offensive ukrainienne dans l'Oblast russe de Kursk,
le dictateur biélorusse, Aleksandr Lukachenko, a commencé, à plusieurs
reprises, à rapprocher ses forces armées des frontières ukrainiennes.
Les responsables ukrainiens ont commencé à prêter attention à ces
mouvements.
Le Ministère ukrainien des Affaires étrangères (MoFA-UA) a averti que
la Biélorussie "concentre un nombre important de personnel" et d'armes
le long de la frontière nord de l'Ukraine, citant des informations
recueillies par les services de renseignement militaire du pays (HUR).
La plupart des experts, citant des sources de renseignements ouvertes
(OSINT), ont qualifié les récentes déclarations de Lukachenko de "bruit
d'information" visant à démontrer sa loyauté à l'égard de Moscou. Mais
l'activité croissante près de la frontière met en évidence la position de plus
en plus précaire de Lukashenko, dans le contexte de la guerre d'invasion
russe contre l'Ukraine, alors qu'il cherche à affirmer sa pertinence tout
en évitant de s'impliquer plus profondément dans ce conflit.
La position de Lukachenko à l'égard de l'Ukraine a brièvement changé,
en juillet 2024.
Après une série d'escalades, il a ordonné le retrait des renforts militaires
biélorusses de la frontière ukrainienne, suscitant l'indignation des blogueurs
russes favorables à la guerre. Toutefois, cette désescalade a rapidement
été éclipsée par de multiples incursions de drones russes dans l'espace
aérien biélorusse, auxquelles les autorités biélorusses n'ont pas réagi.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/09/GettyImages-2082110041.webpL'offensive ukrainienne en territoire russe permet à la Biélorussie de
s'impliquer davantage dans les efforts de guerre russes; par le biais des
mécanismes de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC),
dirigée par la Russie, et de l''Etat de l'Union' entre les deux pays.
La Biélorussie devrait continuer à soutenir la Russie, par l'intermédiaire
de son complexe militaro-industriel, en fournissant des composants
essentiels à l'effort de guerre russe. Néanmoins, les experts estiment
qu'il est peu probable que les troupes biélorusses participent au conflit
russo-ukrainien, à un moment ou à un autre.
Pour maintenir son emprise sur le pouvoir lors des prochaines élections
présidentielles biélorusse de 2025, et restaurer sa légitimité, les analystes
estiment que Lukachenko concilie son soutien à la Russie, et ses efforts
pour rouvrir certaines voies diplomatiques perdues avec l'Occident.
Le pari de Lukachenko -
Les autorités biélorusses ont gardé le silence sur l'offensive ukrainienne
dans l'Oblast russe de Kursk, pendant un certain temps. Toutefois,
Lukachenko a affirmé que la Biélorussie avait abattu plus d'une douzaine
de drones ukrainiens dans l'espace aérien biélorusse, alors qu'"ils étaient
en route pour frapper des cibles en Russie".
Cette affirmation a été rapidement réfutée comme étant "absurde" par
le média Hajun biélorusse, un projet de renseignement à source ouverte
(OSINT). Elle a néanmoins déclenché une série d'actions de la part
des autorités biélorusses.
Le Ministère biélorusse des Affaires étrangères a convoqué des diplomates
de l'Union Européenne et de l'Ukraine, et s'est adressé aux Nations Unies
et à l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE),
au sujet de l'"incursion présumée des drones ukrainiens dans l'espace
aérien du pays".
Le même jour, le Ministre biélorusse de la Défense, Viktor Khrenin,
a annoncé que Lukachenko avait ordonné un renforcement de la présence
militaire dans les régions de Homel et de Mazyr, dans le sud du pays,
"pour répondre à d'éventuelles provocations ukrainiennes". Une semaine
plus tard, le 19 août 2024, le général de division Andrey Lukyanovich,
commandant des forces aériennes biélorusses, a signalé le déplacement
d'équipements et de troupes ukrainiennes vers la frontière biélorusse.
En réponse, le porte-parole du Ministère ukrainien des Affaires étrangères,
Heorhiy Tykhiy, a rejeté ces allégations biélorusses.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/09/GettyImages-2065326137.webpL'analyste politique du service biélorusse de RFE/RL, Valer Karbalevich,
a qualifié les déclarations de Lukachenko de "bruit d'information".
"Il s'agissait d'une démonstration artificielle d'allégeance à Moscou,
comme pour dire que nous [l'Armée biélorusse] tenons le front ici",
a expliqué Karbalevich.
Cependant, toute situation d'urgence semblable à l'offensive de Kursk
laisse présager des risques accrus pour la Biélorussie, selon l'analyste
politique Alexander Friedman.
"Il est toujours possible que les ressources biélorusses soient utilisées par
les Russes pour combler les lacunes de leur stratégie", a déclaré Friedman.
"Il ne s'agit pas nécessairement de déployer l'Armée bélarussienne dans
l'Oblast de Kursk. Il pourrait s'agir de provocations contre l'Ukraine,
à la frontière biélorusse. Etant donné le potentiel de telles situations,
Lukashenko pourrait se sentir obligé d'imiter des activités importantes,
malgré l'absence de toute menace réelle.
Jouer la sécurité -
L'escalade actuelle de la rhétorique de Lukachenko fait suite à un bref
dégel.
Le 13 juillet 2024, après avoir lancé une série d'accusations contre
l'Ukraine, pour avoir déployé ses forces près de la frontière commune,
Lukachenko a déclaré qu'il avait retiré ses troupes de la frontière avec
l'Ukraine, en raison de "la stabilisation de la situation".
Cette décision a suscité l'indignation des blogueurs russes favorables
à la guerre, qui ont accusé Lukachenko de trahison, alléguant que
"les ressources ukrainiennes libérées des patrouilles à la frontière
biélorusse avaient été transférées sur le sol russe, à Kursk".
Parallèlement à l'assouplissement de la position de Lukachenko sur
l'Ukraine, au moins neuf drones russes Shahed ont pénétré dans l'espace
aérien biélorusse, entre le 11 et le 31 juillet 2024, alors qu'ils se dirigeaient
vers des cibles ukrainiennes.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/09/GettyImages-2082110458.webpAlors que certains drones russes sont rapidement repartis vers l'Ukraine,
d'autres ont volé sur plus de 250km dans l'espace aérien biélorusse.
L'aviation biélorusse a surveillé les mouvements des Shaheds russes,
mais aucune interception n'a été signalée, et les fonctionnaires de
Lukachenko n'ont reconnu aucun des "incidents".
"Lukachenko a appris à jouer son rôle", a déclaré Friedman. Selon lui,
les incursions n'étaient pas une coïncidence, mais servaient à rappeler
à Lukashenko que la Russie pouvait utiliser le territoire biélorusse, malgré
le risque de représailles de la part de l'Ukraine.
"La Russie a montré à plusieurs reprises qu'elle considérait les ressources
de la Biélorussie comme les siennes et qu'elle était prête à les exploiter",
a déclaré Friedman. "Mais les risques de déstabilisation de la situation
en Biélorussie, qui est en fait le seul véritable allié de la Russie, sont
importants. C'est pourquoi ils se sont abstenus d'utiliser ces ressources
jusqu'à présent".
Les analystes estiment que la désescalade de juillet 2024, qui s'est
rapidement transformée en un regain de tensions à la frontière, a mis
à rude épreuve les troupes ukrainiennes, déjà surchargées.
Toutefois, malgré les nouvelles séries d'escalades, Lukashenko semble
hésiter à en faire plus que ce qui lui est absolument demandé.
"Il est important pour lui de souligner que même s'il s'aligne sur la Russie,
il essaie de ne pas participer à cette guerre", a déclaré Friedman au Kyiv
Independent. Dans le même temps, afin d'améliorer les relations avec
l'Occident, Lukachenko a gracié plusieurs des 1,400 prisonniers politiques
du régime, et a participé à un échange historique de prisonniers entre l'Est
et l'Ouest, au cours duquel il a libéré un citoyen allemand, qui avait été
condamné à mort en Biélorussie.
Le Ministère biélorusse des Affaires étrangères a appelé à plusieurs
reprises à un "dialogue constructif" avec les voisins européens
de la Biélorussie.
Dans la récente interview accordée à la chaîne de télévision Rossiya,
diffusée alors que l'offensive ukrainienne à Koursk était en bonne voie,
Lukachenko a de nouveau appelé à des pourparlers "pour mettre fin
à cette échauffourée".
La posture de Lukashenko en tant que gardien de la paix dans la région
s'est déjà avérée efficace pour briser l'isolement international. Le régime
pourrait à nouveau miser sur cette stratégie.
Minsk a servi de terrain neutre pour les négociations entre Kyiv et Moscou,
entre 2014 et 2020, les pays occidentaux commençant à lever
progressivement les sanctions qu'ils avaient imposées à Lukachenko,
en raison des répressions brutales qu'il menait régulièrement contre
l'opposition politique biélorusse.
Suite à la répression de l'agitation publique depuis 2020, les sanctions
ont été largement rétablies.
A l'approche des élections présidentielles de 2025, Lukashenko souhaite
renforcer son image de "gardien de la paix au niveau national", tout en
s'efforçant de rétablir les liens avec l'Occident afin d'équilibrer
la dépendance croissante du pays à l'égard de la Russie.
"Lukachenko se présente comme un garant de la paix", a déclaré
Karbalevich, analyste politique de RFE/RL. "Dans tous ses discours,
le message se résume au fait que "l'Occident perfide tente d'entraîner
le Biélorussie dans la guerre".
La principale filiale militaire de la Russie -
L'OTSC, dirigée par la Russie et créée par six Etats post-soviétiques,
comme modèle alternatif à l'OTAN, a déclaré le 16 août 2024 qu'elle
n'enverrait pas de troupes dans l'Oblast de Kursk, "la Russie n'ayant
pas officiellement demandé l'aide de ses membres".
Les membres de l'OTSC se sont engagés à fournir une assistance militaire
à tout Etat membre qui serait attaqué. Toutefois, cette assistance
dépend des souhaits de la Russie.
En janvier 2022, la Russie a envoyé un contingent de "maintien de la paix"
au Kazakhstan, à la demande des autorités de ce pays, afin d'aider
à réprimer les manifestations de masse populaire, liées à la hausse
des prix du gaz. Toutefois, l'OTSC n'est pas venue en aide à l'Arménie,
membre de l'OTSC, dans le conflit qui l'oppose à l'Azerbaidjan,
non-membre de l'OTSC.
Bien qu'elle continue à qualifier sa guerre contre l'Ukraine d'"opération
militaire spéciale", évitant ainsi une déclaration de guerre et la loi
martiale, la Russie a vu, pour la première fois de la Seconde Guerre
mondiale, plus de 1,200km² de son propre territoire occupés par
une puissance militaire étrangère.
Les experts doutent que la Russie cherche à obtenir l'aide de l'OTSC.
"L'OTSC, telle qu'elle existe aujourd'hui, est une structure défunte",
a déclaré Friedman. "L'Arménie n'y participe plus. Et les autres pays,
à l'exception de la Biélorussie, restent résolument neutres. C'est pourquoi
la Russie, je pense, se rend compte qu'une telle demande conduira tout
simplement à l'effondrement de l'OTSC, et aggravera considérablement
les relations avec ces autres pays membres".
Toutefois, outre l'OTSC, la Biélorussie a des obligations en tant que
membre de l'"Etat de l'Union", l'entité supranationale russo-biélorusse
qui, dans son itération la plus audacieuse, envisageait une fusion
potentielle des deux pays.
La doctrine militaire des Etats de l'Union, que Lukashenko a signée en
2021, suggère que les deux Etats considèrent qu'une attaque contre
l'un d'entre eux est une attaque contre les deux.
"La soi-disant doctrine militaire des Etats de l'Union suggère qu'en cas de
conflit militaire, qui n'existe pas encore formellement, car la Russie mène
une "opération militaire spéciale", et non une guerre, l'ensemble de
l'Armée biélorusse devient subordonnée à l'Etat-major général russe",
a noté Kobets. "Dans cette situation, l'Armée biélorusse cesse d'exister.
Elle devient un groupement militaire subordonné à Moscou".
Pavel Latushka, un homme politique de l'opposition biélorusse et membre
du cabinet fantôme de Sviatlana Tsikhanouskaya, chef de l'opposition
biélorusse en exil, a suggéré, sur sa chaîne YouTube, que Lukachenko
hésite à envoyer des troupes biélorusses en Russie. Pour éviter ce scénario,
il a envoyé des troupes biélorusses à la frontière avec l'Ukraine.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/09/GettyImages-1960531666.webp"Je suis convaincu que c'est ce qu'il a dit à Poutine", a déclaré Latushka.
Il aura dit: "La société biélorusse est fermement opposée à ce que
l'armée biélorusse s'engage dans la guerre. Je ne serai pas en mesure
de les persuader".
Les analystes soulignent que toute implication biélorusse future dans
la guerre russo-ukrainienne devrait se manifester différemment des
déploiements de troupes biélorusses à Kursk. Ils prévoient plutôt
la possibilité de "provocations contre l'Ukraine", à partir du territoire
biélorusse.
"Il est beaucoup plus important pour Moscou de ne pas impliquer l'Armée
biélorusse non préparée et non motivée, (...) mais d'utiliser le complexe
militaro-industriel biélorusse, qui était un atelier d'assemblage de l'Union
Soviétique", a déclaré Kobets, au Kyiv Independent.
Kobets a indiqué que le complexe militaro-industriel biélorusse travaillait
en deux ou trois équipes, pour fournir à la Russie des composants,
notamment des optiques pour les chars et de l'électronique pour
les missiles balistiques, des pièces métalliques, des uniformes et même
des housses mortuaires. Ce soutien est plus précieux pour la Russie que
la participation d'"une armée non entraînée au combat", a-t-il déclaré.
Mais si le conflit devait s'aggraver et impliquer l'Oblast russe de Belgorod,
ou si l'Ukraine risquait sérieusement de prendre le contrôle de la centrale
nucléaire russe de Kursk, Friedman suggère que de telles circonstances
pourraient forcer Poutine à mettre de côté ses calculs politiques et
à demander le déploiement de troupes biélorusses en Russie. Il souligne
néanmoins qu'un tel scénario est purement hypothétique pour l'instant.
Auteure de l'article: Maria Yeryoma. Auteur collaboratrice.
Maria Yeryoma est une directrice de médias biélorusse et une auteure
collaboratrice du Kyiv Independent. Elle a récemment dirigé les "projets
spéciaux" commerciaux de TUT.BY, le plus grand média en ligne indépendant
du pays. En mai 2021, TUT.BY a fait l'objet d'une descente des autorités
biélorusses, laissant 15 employés en garde à vue et obligeant l'équipe
à quitter le pays pour poursuivre son travail. Maria s'est installée
à Kyiv et a participé à la création d'un nouveau média, Zerkalo.
yeryomiy@protonmail.com-- Blogosphere Calamity Jade - https://jacqueline-devereaux.blogspot.com/Guerre en Ukraine 2022 - https://guerre-en-ukraine-2022.blogspot.com/YouTube Jade Disco HD I - https://www.youtube.com/@JadeDiscoHDIYouTube Jade Disco HD II - https://www.youtube.com/@JadeDiscoHDIiYT Jade Docs & Movies I -
https://www.youtube.com/@JadeDocsMoviesIYT Jade Docs & Movies II -
https://www.youtube.com/c/JadeDocsMoviesIIX Jade Disco HD -
https://X.com/JadeDiscoHDX Jade Pix & Movies -
https://X.com/JadePixMoviesJade Pornhub Channel -
https://www.pornhub.com/users/jadepornchannelCJ: "Parfois, pour faire triompher le bien, nous devons faire le mâle!"
CJ: "Je pense tout ce que je fais/dis, et donc je fais/dis tout ce que je pense!"