Deux ans après, l'explosion des gazoducs Nord Stream reste un mystère
et divise profondément les pays européens.
Malgré leur explosion, les gazoducs sous-marins de la mer Baltique, Nord
Stream I et II, destinés à renforcer la dépendance de l'Europe à l'égard
du gaz russe, continuent de semer la zizanie entre les alliés occidentaux
de l'Ukraine, de part et d'autre de l'océan Atlantique.
https://kyivindependent.com/two-years-on-the-nord-stream-explosion-remains-a-mystery-but-it-has-revealed-fissures-in-europe/[Article du Kyiv Independent, publié par Nate Ostiller, 01/10/2024, 17:48]
Deux ans après une série d'explosions qui ont détruit les gazoducs russes
controversés Nord Stream, l'enquête est restée en grande partie un
mystère, plein d'accusations qui ont mis en évidence les lignes de faille
politiques à travers l'Europe.
S'étendant du nord-ouest de la Russie à la côte allemande, en passant par
la Mer Baltique, les gazoducs achevés avant l'invasion russe du 24 février
2022, constituent un projet de longue date qui visait à accroître le flux de
gaz russe vers l'Europe occidentale, symbole de l'ancien pacte énergétique
entre Moscou et Berlin, qui semble aujourd'hui être une erreur majeure.
L'enquête à multiples facettes qui a suivi l'explosion et la destruction
effective de trois des quatre gazoducs en septembre 2022, s'est
essentiellement déroulée sur deux voies distinctes: le difficile travail
policier consistant à déterminer les responsables, et la remise en question
plus large de la stratégie visant à intégrer la Russie à l'Occident, par le biais
du commerce de l'énergie.
Dans la pratique, ces deux volets se sont entremêlés, car des camps
concurrents se sont accrochés au mystère persistant de l'explosion pour
poursuivre leurs propres agendas politiques.
Ce que nous savons de l'enquête -
Peu après l'explosion, il a été rapidement établi qu'il ne s'agissait pas
d'un accident.
En raison de la localisation des pipelines dans les eaux internationales,
mais aussi dans les zones économiques maritimes danoise et suédoise,
ainsi que de l'implication de la Russie et de l'Allemagne en tant que source
et point d'arrivée des pipelines, l'enquête impliquait intrinsèquement de
nombreux pays.
Dans un premier temps, la Russie a été soupçonnée d'être à l'origine
des explosions. Gerhard Schindler, l'ancien chef de l'Agence nationale
de renseignement allemande, a déclaré quelques jours après les explosions
sous-marines, que "seule la Russie peut vraiment être considérée comme
responsable, d'autant plus qu'elle a tout à gagner de cet acte de sabotage".
Avant que la Russie ne déclenche une véritable guerre d'invasion contre
l'Ukraine, l'Allemagne a cédé aux pressions et a interrompu le projet
Nord Stream 2.
Schindler et d'autres personnes en Allemagne et en Europe occidentale
ont affirmé, à l'époque, que la Russie pourrait avoir détruit ses propres
gazoducs dans le cadre d'un acte de vengeance visant à augmenter
les prix du gaz, afin de montrer aux Européens ce qu'il en coûte de
rompre les liens économiques avec la Russie.
Dans le même temps, la Russie a lancé un large éventail d'accusations,
affirmant que les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou d'autres pays étaient
responsables.
L'implication présumée des Etats-Unis a ensuite été reprise par des
théoriciens du complot et conspirationnistes comme Seymour Hersh,
qui a affirmé, en citant des sources anonymes, que l'opération avait été
directement ordonnée par le président Joe Biden.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/10/GettyImages-1368238787.webpEn mars 2023, le New York Times et d'autres médias ont commencé
à partager des informations indiquant que l'Ukraine pourrait être
responsable. Bien que les responsables ukrainiens aient ouvertement
fait campagne contre les gazoducs et les aient qualifiés de menace pour
la sécurité en contournant les gazoducs ukrainiens et en rendant
les marchés européens plus dépendants des approvisionnements
en carburant russe, ils ont également nié avoir quoi que ce soit à voir
avec l'attaque.
Les autorités américaines ont déclaré à l'époque qu'il n'y avait
aucune preuve de l'implication du président Volodymyr Zelensky,
ou de l'un de ses proches, ni que les attaquants aient agi sur ordre
du gouvernement ukrainien.
Les enquêtes danoise et suédoise se sont achevées début 2024,
sans qu'aucun suspect n'ait été identifié.
Le Wall Street Journal a écrit en janvier 2024, citant des enquêteurs
allemands anonymes, que les attaquants pourraient avoir opéré depuis
la Pologne, et a en outre affirmé que le gouvernement polonais
"entravait" l'enquête.
Mais les fuites de renseignements et les spéculations se poursuivent,
et l'Ukraine est de plus en plus souvent pointée du doigt.
Les accusations les plus concrètes ont été formulées en août 2024,
lorsque le WSJ a écrit, en citant des sources anonymes, que l'explosion
avait été ordonnée par le commandant en chef des forces armées
ukrainiennes de l'époque, Valerii Zaluzhnyi, et réalisée par une équipe
de saboteurs ukrainiens. Le WSJ affirme que Zelensky avait d'abord
approuvé l'attaque, avant de changer d'avis et de demander à Zaluzhnyi
de l'annuler.
Des articles distincts publiés par des médias allemands indiquant que
Berlin avait émis un mandat d'arrêt à l'encontre d'un instructeur de
plongée ukrainien, identifié par coïncidence comme "Volodymyr Z.",
n'ont fait qu'accentuer le sentiment d'une implication de Kyiv.
Plus tard, la Pologne a déclaré avoir reçu le mandat d'arrêt, mais que
"Volodymyr Z." avait déjà quitté le pays.
Néanmoins, Zaluzhnyi a qualifié ces allégations de "provocation" et Kyiv
a continué à nier être à l'origine de l'explosion.
A l'heure où nous publions ces lignes, aucune réponse concrète n'a été
apportée, mais cela n'a pas empêché le jeu des accusations, qui s'est
imprégné d'implications politiques plus profondes.
L'opportunisme de l'attrape-nigauds -
Dans l'ensemble, divers responsables et commentateurs ont utilisé
l'explosion de Nord Stream comme une arme politique, en liant leurs
accusations à des positions sous-jacentes sur la guerre d'invasion russe
à grande échelle contre l'Ukraine.
Ceux qui sont déjà opposés au soutien occidental à l'Ukraine ont souvent
cité l'implication présumée de Kyiv dans l'attentat, comme "une raison
supplémentaire de mettre fin à l'aide au pays", ou du moins de la réduire.
Lors d'une interview avec le commentateur d'extrême droite Tucker
Carlson, en avril 2023, le candidat républicain à l'élection présidentielle,
Donald Trump, a insinué que les Etats-Unis étaient responsables, reprenant
des suggestions antérieures selon lesquelles il s'agissait soit de Washington,
soit de Kyiv, mais pas de la Russie.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/10/GettyImages-2173788651.webpLes commentaires de Trump sur Nord Stream s'inscrivent dans un schéma
plus large d'invocation de l'Ukraine, pour attaquer son adversaire politique
de l'époque, Biden.
L'ancien président a également affirmé qu'il avait "stoppé" le projet de
gazoduc lorsqu'il occupait la Maison Blanche, et a prétendu que c'était
sous l'administration Biden, qu'il avait prospéré.
Pour Trump et d'autres qui ne cessent de répéter que le soutien des
Etats-Unis à l'Ukraine conduirait à une escalade avec la Russie,
l'implication de l'Ukraine dans l'explosion est un nouvel exemple.
Quelques jours seulement après l'annonce de l'explosion, Trump a partagé
d'anciens commentaires de Biden, dans lesquels il déclarait: "Si la Russie
envahit [...], il n'y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons un terme".
Trump a ajouté: "Wow, quelle déclaration. La troisième guerre mondiale,
quelqu'un?"
Nord Stream et le déplacement vers l'est des centres de pouvoir de l'UE -
Parmi les pays européens qui soutiennent l'Ukraine, l'explosion du gazoduc
a également été utilisée comme un outil rhétorique, mais dans un autre but:
fustiger l'Allemagne pour avoir pris l'initiative de cimenter la dépendance
de l'UE à l'égard de l'énergie russe.
Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a fait des vagues en août 2024,
lorsqu'il a répondu à la suggestion d'implication de Varsovie en déclarant:
"A tous les initiateurs et mécènes de Nord Stream 1 et Nord Stream 2.
La seule chose que vous devriez faire aujourd'hui est de vous excuser
et de vous taire."
Bien qu'il n'ait cité personne nommément, il était clair qu'il faisait
référence à l'Allemagne, le principal "mécène" du projet Nord Stream.
Le président tchèque, Petr Pavel, est allé encore plus loin, en déclarant
que même si l'Ukraine était à l'origine de l'attaque, le gazoduc aurait été
"un objectif légitime" pour Kyiv, afin d'essayer de "réduire les revenus
de l'énergie qui reviennent à Moscou".
Les allégations allemandes selon lesquelles la Pologne aurait pu être
impliquée ont été "inspirées par Moscou" dans le but de déstabiliser
l'OTAN, a déclaré Krzysztof Gawkowski, Vice-premier ministre polonais
et Ministre polonais des Affaires numériques.
Les détracteurs de l'oléoduc, dont de nombreux pays d'Europe centrale
et orientale, affirment depuis longtemps que l'Allemagne a fait fausse
route en poursuivant le projet.
https://assets.kyivindependent.com/content/images/2024/10/GettyImages-131914173.webpAu-delà de l'élimination des bénéfices potentiels qu'un gazoduc terrestre
pourrait apporter à la Pologne et à d'autres pays, Nord Stream a renforcé
la dépendance de l'UE à l'égard de l'énergie russe et a fait craindre, bien
avant la guerre, que Moscou n'utilise cette dépendance comme un outil
de pression.
Lorsque la Russie a agi de la sorte, après février 2022, menaçant de couper
les approvisionnements énergétiques de l'UE, en réponse à son soutien
à l'Ukraine, ceux qui avaient depuis longtemps mis en garde contre
la menace de la dépendance énergétique ont eu l'impression d'être
justifiés.
La réponse de l'UE à l'invasion russe massive, dans laquelle la Pologne,
la Tchéquie, les Etats baltes et d'autres pays que l'on croyait à la périphérie
du centre de pouvoir de Bruxelles, se sont révélés être les plus engagés
dans sa défense contre la Russie, a alimenté l'argument selon lequel
la politique de l'Allemagne était un échec.
Auteur de l'article: Nate Ostiller. Rédacteur en chef.
Nate Ostiller est rédacteur en chef. Il travaille sur des projets spéciaux
en tant que chercheur et rédacteur pour The Red Line Podcast, couvrant
l'Europe de l'Est et l'Eurasie, et se concentrant principalement sur
la désinformation numérique, la politique de la mémoire et les conflits
ethniques. Nate est titulaire d'une maîtrise en études russes et eurasiennes
de l'université de Glasgow et a passé deux ans à étudier à l'étranger,
à l'académie de Kyiv-Mohyla en Ukraine. Originaire des Etats-Unis,
il est actuellement stationné à Tbilissi, en Géorgie.
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https://www.pornhub.com/users/jadepornchannelCJ: "Parfois, pour faire triompher le bien, nous devons faire le mâle!"
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