Re: L'Euro erreur

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Sujet : Re: L'Euro erreur
De : Pancho42 (at) *nospam* free.fr (Canta Galet)
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Date : 13. Dec 2024, 00:19:02
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Le 12/12/2024 à 12:59, P Cormoran a écrit :
jmh avait prétendu :
« La cigale et la fourmi » est une fable de l'écrivain français Jean de La Fontaine. La version courte ressemble à ceci : pendant que le grillon fait la fête en été, la fourmi rassemble des provisions pour l'hiver et construit un nid chaud. Lorsque l’hiver s’installe, la cigale meurt de faim et gèle, tandis que la fourmi profite de ses précautions.
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Bien entendu, il ne serait pas correct d’assimiler la France à la cigale et l’Allemagne à la fourmi. Mais la comparaison n’est pas si loin du but. Alors que les dettes nationales de l’Allemagne et de la France étaient au même niveau il y a 15 ans, elles ont depuis lors fortement divergé. Frein à l’endettement et « zéro noir » ici, déficits élevés et croissants là.
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Mais c’est là que s’arrête l’analogie avec la fable. Car contrairement à l’histoire de La Fontaine, la France a un accès quasi illimité aux approvisionnements de l’Allemagne. C'est parce que nous partageons une monnaie avec la France. Si nous avions encore le *mark allemand*et le   *franc*, ces derniers se dévalueraient massivement en raison de la crise de la dette nationale chez nos voisins, stimuleraient les exportations et contribueraient ainsi à maîtriser les problèmes du pays..
 *Vision un peu trop simpliste de l’économie européenne*
 1) "_La cigale profite des efforts de la fourmi ?_"
Mais quelle merveilleuse injustice! La France, cigale insouciante, se prélassant pendant que l'Allemagne, fourmi laborieuse, travaille d’arrache-pied. C’est oublier que la fameuse cigale contribue largement à la prospérité commune. En effet, la France est l’un des principaux partenaires économiques de l’Allemagne, absorbant une part substantielle de ses exportations. Si la cigale cesse de chanter, la fourmi pourrait bien perdre son marché!
 2) "_L’Allemagne, modèle irréprochable ?_"
Ah, le mythe de la vertu budgétaire allemande! Si l’Allemagne affiche un "zéro noir", cela s’est souvent fait au prix de coupes drastiques dans ses infrastructures, aujourd’hui vieillissantes. Pendant que la fourmi économise chaque grain, elle néglige de réparer son terrier; peut-être que ce nid bien ordonné n’est pas aussi résilient qu’il y paraît!
 3) "_Une monnaie commune, un cadeau pour la cigale ?_"
L’euro, ce bienfait unilatéral pour la France ? Quelle audace ! Rappelons que cette monnaie unique a été façonnée aussi pour répondre aux intérêts de l’Allemagne, facilitant ses exportations au sein de la zone euro sans subir les fluctuations de change d’un mark allemand surévalué. Si la cigale a un "accès quasi illimité" à l’Allemagne, c’est aussi parce que la fourmi y trouve son compte.
Ca fait quand même plus de 20 ans que ce narratif d'un autre âge circule sur la toile et il y a encore des crétins pour le colporter.
Maintenant regardons la réalité :
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En 1958 la France se trouvait dans une situation particulièrement difficile, malgré l' " opération 20 % " réalisée par M. Félix Gaillard durant l'été 1957 (dévaluation déguisée ayant pris la forme d'une prime aux exportations et d'une taxation de la plupart des importations), malgré aussi l'" opération vérité des prix " qui tendait à réduire la consommation intérieure en augmentant les tarifs publics pour freiner l'inflation. Le déficit budgétaire de l'État avait été supérieur à 1 000 milliards d'anciens francs en 1957 (1 040), et s'annonçait considérable. La hausse des prix avait atteint 15 % en 1958 par rapport à 1957. Les réserves de devises étaient pratiquement nulles (19 millions de dollars). Le déficit des paiements, qui avait atteint 1,4 milliard de dollars en 1957, s'annonçait comparable pour l'année suivante si aucun plan de redressement n'était décidé.
C'est alors qu'un ensemble de mesures furent proposées par MM. Antoine Pinay et Jacques Rueff dans le double but d'équilibrer les paiements extérieurs et de redresser les finances intérieures.
Quatre décisions principales concernant les paiements extérieurs furent prises : dévaluation du franc de 17,5 % afin de faciliter les exportations ; entrée effective de la France dans le Marché commun le 1er janvier 1959, se traduisant par une baisse de 10 % des droits de douane avec les partenaires de la C.E.E. (la réciprocité étant évidemment accordée aux exportateurs français) ; suppression de 90 % des restrictions qualitatives aux échanges avec les pays de l'Organisation européenne de coopération économique (O.E. C.E.) ; convertibilité du franc, transférable en autres devises pour les non-résidents (les capitaux étrangers pouvaient désormais venir se placer en France et en sortir).
En ce qui concerne les finances intérieures, quatre autres mesures furent décidées :
- Augmentation de plusieurs impôts sur le chiffre d'affaires (taxe sur le vin, sur l'essence, taxe locale, etc.) ;
- Hausse des prix des services de l'État (25 % sur les timbres et le téléphone, 20 à 30 % sur le tabac) ;
- Hausse de certains autres prix du fait de la diminution des subventions accordées par l'État (10 à 15 % pour les transports, le charbon, l'électricité ; 20 % pour le matériel agricole) ;
- Suppression des indexations sur le coût de la vie des salaires, des prix des produits alimentaires et de ceux des produits agricoles notamment.
Au total ces dispositions devaient provoquer dans l'année une ponction d'environ 500 milliards d'anciens francs sur la consommation. Le pouvoir d'achat familial se trouvait diminué dans certains cas extrêmes - cumulant la hausse des prix avec une diminution des horaires de travail - de 20 à 30 %.
Quels furent les résultats du " plan Pinay-Rueff " ? La durée hebdomadaire de travail se trouva réduite pendant environ huit mois. La production industrielle fut moins élevée pendant vingt et un mois. La production nationale par habitant augmenta seulement de 1,5 % en 1959 (au lieu de 4 à 5 % les années précédentes). Les investissements stagnèrent, et la consommation n'augmenta que de 1 % en moyenne en 1958, au lieu de 4 à 5 % les années précédentes (ce progrès moyen étant dû surtout aux bénéficiaires de revenus élevés).
La balance commerciale retrouvait du même coup un excédent de 430 millions de dollars : les exportations augmentaient de 12 %, alors que les importations diminuaient de 5 %. La balance des paiements se soldait aussi par un excédent de plus de 1 milliard de dollars en 1958 (1 040 millions). L'" impasse " budgétaire revenait de plus de 1 000 milliards d'anciens francs en 1957 à environ 700 milliards en 1958. Les prix, encore en hausse de 6,2 % en 1959, retrouvaient en 1960 un rythme de progression plus normal : 3,3 %.
Au total l'économie française repartait sur une nouvelle base : en 1960, la production intérieure brute par habitant pouvait augmenter de 5,7 %, les investissements de 4,9 % et la consommation de 4,6 %.

Date Sujet#  Auteur
5 Feb 25 o 

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