Talibans bis repetita grace a la fr et les usa - le lourd passé du nouveau ministre syrien de la Justice refait surface

Le nouveau régime syrien et la voie qu’il souhaite prendre après avoir chassé le dictateur Bachar al-Assad suscitent de plus en plus d’inquiétudes. Le week-end dernier, des images compromettantes du nouveau ministre de la Justice, Shadi al-Waisi, ont fait surface. Elles montrent son implication dans l’exécution de deux femmes en 2015.
Deux femmes exécutées sous ses yeux: le lourd passé du nouveau ministre syrien de la Justice refait surface
En 2015, Shadi al-Waisi était un juge de Jabhat al-Nosra, la branche syrienne du célèbre groupe terroriste al-Qaïda. Celle-ci contrôlait alors la province d’Idlib, dans le nord-ouest du pays. Cependant, le groupe al-Nosra s’est détourné d’al-Qaïda en 2016 pour devenir Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’alliance islamiste qui a chassé Bachar al-Assad. Son chef, Ahmad al-Chareh, a promis d’adopter une position modérée après avoir pris le pouvoir en décembre dernier. Cependant, le nouveau gouvernement syrien comprend plusieurs anciens partisans de la ligne dure d’Al-Qaïda. Parmi eux, Shadi al-Waisi, le nouveau ministre de la Justice.
D’anciennes vidéos prises avec un smartphone ont récemment fait surface. Dans la première, on peut voir al-Waisi vêtu d’une longue robe et tenant une arme, accompagné de plusieurs hommes armés. Ils entourent une femme d’âge moyen en niqab et menottée. Elle implore la pitié d’al-Waisi, en vain. Elle doit se mettre à genoux, tandis que l’un des miliciens récite des versets du Coran et affirme qu’il existe des “preuves concluantes” qu’elle a commis l’adultère et s’est livrée à la prostitution. À ce moment-là, un autre milicien lui tire une balle dans la tête, sous les yeux d’al-Waisi.
La deuxième vidéo montre une scène similaire. Cette fois, une femme vêtue de noir est à genoux dans la rue. Derrière elle se tiennent al-Waisi et visiblement le même bourreau que dans la vidéo précédente. Shadi al-Waisi accuse également la femme de prostitution et prononce la peine de mort. Celle-ci reçoit alors immédiatement une balle dans la tête.
Vidéos authentifiées
Ces vidéos ont été authentifiées par la plateforme syrienne de fact-checking Verify-Sy. La première exécution aurait eu lieu dans la ville de Maarat Misrin et la seconde dans le village de Hafsarajah, tous deux dans la province syrienne d’Idlib. Selon Verify-Sy, Shadi al-Waisi est bien présent dans les deux vidéos.
Un haut fonctionnaire du nouveau gouvernement syrien, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a aussi confirmé que l’homme figurant sur les deux vidéos était bien le nouveau ministre de la Justice, Shadi al-Waisi. “Le contenu de la vidéo qui nous a été présentée témoigne de l’application de la loi à un moment et dans un lieu précis, où les procédures ont été menées conformément aux lois en vigueur à l’époque et dans le cadre d’un accord procédural”, indique-t-il.
“Cependant, nous tenons à souligner que ce processus reflète une étape que nous avons dépassée, à la lumière des transformations juridiques et procédurales actuelles, ce qui rend inapproprié sa généralisation ou son utilisation pour décrire l’étape actuelle, compte tenu des circonstances et des références différentes”, déclare-t-il. “Nous réaffirmons notre ferme attachement, sur le plan juridique et procédural, aux nouvelles règles et principes convenus par les Syriens, qui garantissent la justice et l’État de droit.”
Absence de poignée de main
La semaine dernière, des images en provenance de Syrie ont également fait parler d’elles. Lors de l’arrivée des chefs de la diplomatie française et allemande au palais présidentiel, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock n’a pas reçu poignée de main de la part du nouveau dirigeant syrien Ahmad al-Chareh, contrairement à son homologue français Jean-Noël Barrot.
https://x.com/pthibaut/status/1875157729603662205
Pascal Thibaut
@pthibaut
poignée de main pour JN Barrot, pas pour A. Baerbock : le numéro un syrien ne serre pas les mains des femmes
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