Sujet : Changement d'ère - Trump acte la fin de la « troisième mondialisation »
De : bl (at) *nospam* bl.co (Buk)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 06. Apr 2025, 16:31:57
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6 avril 2025. Comme s'il ne leur suffisait pas de « sauver la planète » avec le Pacte vert ainsi que préparer une guerre contre la Russie, voilà que les dirigeants européens se voient confrontés à une guerre commerciale avec leur allié privilégié, les États-Unis. Leur désarroi est total en découvrant qu'il leur faut tourner le dos à la « mondialisation heureuse » des années 2000, au risque de se mettre en porte-à-faux avec les principes constitutionnels inscrits dans le traité de Lisbonne...
En ce mois d'avril 2025, le président américain Donald Trump a annoncé l'instauration de droits de douane sur les importations en provenance de ses rivaux (la Chine) comme de ses alliés les plus fidèles (les pays ouest-européens, Taïwan, la Corée). Certains de ces nouveaux droits de douane (tariff en anglais) dépassent le seuil de 40%. C'est une rupture brutale avec la libéralisation des échanges engagée au niveau mondial il y a près de soixante ans.
Aux États-Unis, les dégâts sociaux (et écologiques) occasionnés par cette mondialisation, la troisième du genre (note), étaient devenus tels que, dès la présidence du démocrate Joe Biden, le gouvernement américain avait commencé à relever les droits de douane tant avec la Chine qu'avec l'Europe. Trop tard et trop peu pour éviter la « tornade Trump ».
Que le nouveau président des États-Unis réussisse ou non son pari, il est d'ores et déjà certain que la troisième mondialisation (1948-2025) est derrière nous. On ne reviendra pas à la situation antérieure. Le lien de confiance entre les États est brisé, y compris au sein de l'Union européenne où chacun est tenté de négocier pour son compte avec Washington.
Une mondialisation non maîtrisée
Fondé en 1948 à Genève, le GATT (General agreement on Tariffs and Trade, en français, « Accord général sur les droits de douane et le commerce ») avait réussi à ramener les droits de douane sur les marchandises de 40% à 6% en moyenne. Mais son champ d'action se limitait pour l'essentiel à des pays avancés et en situation d'équilibre les uns par rapport aux autres. Entre ces pays qui rassemblaient moins d'un milliard d'humains (Europe de l'ouest et Amérique du nord, Japon, Australie, etc.), les barrières douanières n'avaient pas lieu d'être, comme en convenait l'économiste Maurice Allais (note).
En 1995, prenant acte du ralliement du bloc ex-soviétique et de la Chine populaire au libéralisme économique, le GATT s'était fait remplacer par l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
Celle-ci donna un coup d'accélérateur à la mondialisation des échanges (et par la même occasion aux émissions de gaz à effet de serre). En 2001, la Chine populaire fut accueillie au sein de l'OMC en dépit de ce que le secteur bancaire et les grandes entreprises du pays demeuraient sous la coupe de l'État : Pékin pouvait en conséquence manipuler la monnaie chinoise de façon à la sous-évaluer et inonder les marchés occidentaux au-delà du raisonnable ainsi qu'a pu l'expliquer Jean-Michel Quatrepoint (Mourir pour le yuan ?, 2011).
Publié ou mis à jour le : 2025-04-06 10:51:42
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