Poutine a instrumentaliser la 2ème guerre mondiale afin de s'en servir pour envahir l'Ukraine..

A noter que la lettre Z n'a pas été choisie au hasard.
En y regardant de plus près, il suffit de superposé le même 7 à l'horizontale sur celui vertical et cela donne le signe nazi.
Les plus naïfs mais surtout les crevures collabos chargés de porter la bonne parole du Kremlin contre notre pays et qui foisonnent ici, vous diront qu'il ne s'agit que d'une simple coincidence.
 Pour commencer la guerre d’invasion de l’Ukraine de 2022, il était nécessaire de franchir un cap. Le Kremlin a donc établi un lien direct entre l’idée de « dénazifier » l’Ukraine et la Grande Guerre patriotique. Il fallait détester les Ukrainiens et ils ont trouvé la solution.
En même temps, et c’est horrible, tous les symboles, la musique, les couleurs de l’offensive russe, le rouge, le blanc, la lettre « Z » qui forme la moitié d’une croix gammée, rappellent le passé…
Pour vous, s’agit-il d’une exploitation mémorielle à des fins d’expansionnisme ?
Oui, c’est un vol de la mémoire qui permet à l’envahisseur de faire et de prendre ce qu’il veut.
Comment les Russes réagissent-ils ?
La plupart d’entre eux essaient de s’isoler. Personne n’est fier de la guerre actuelle, et ça, c’est la plus grande défaite de Poutine, qui a tout fait pour transformer cette autre « grande » guerre en une guerre populaire. Il a mobilisé tous les moyens pour cela, l’art, le cinéma, la propagande. Ces derniers jours, en Russie, les photos de nouveau-nés habillés en soldats de la Grande Guerre patriotique, calots sur la tête, ont même inondé les réseaux sociaux.
Le plus important passe, en effet, par l’embrigadement des jeunes, la révision des programmes scolaires, et le Kremlin insiste là-dessus. La base de ce régime repose sur les enseignants qui sont également chargés de contrôler et de falsifier les élections. C’est une population vulnérable de budgetniki, ceux qui sont payés par l’Etat et qui sont à sa merci. Il faut voir toutes ces photos d’enfants alignés dans les cours d’école formant un Z…
Cela s’accompagne aussi d’une réhabilitation de Staline, le « vainqueur »…
Poutine y est obligé par ceux qui l’entourent et qui cherchent des solutions simples. Je suis convaincu que ce n’est pas un staliniste, sa folie de l’histoire remonte plutôt aux tsars, qui le fascinent, notamment Alexandre III [au pouvoir de 1881 à 1894, il a mis fin à toutes les réformes libérales et mené une politique de russification], même s’il cite toujours Catherine II… D’où, aussi, son fanatisme pour la religion.
Les commémorations du 9-Mai semblent aussi être un instrument diplomatique prisé par le Kremlin…
Vladimir Poutine a privatisé à son profit la victoire de la Grande Guerre patriotique. Lui qui voulait participer aux cérémonies du 70e anniversaire du Débarquement, en Normandie, en juin 2014, nie pourtant cet autre front.
Dans ce contexte, celui qui respecte la version de la victoire du Kremlin respecte Poutine. Xi Jinping ne vient pas sur la place Rouge pour saluer une victoire, mais par respect pour Poutine. Sa venue, et celle d’autres dirigeants, est le résultat du travail accompli par Poutine pour occuper toute la scène. Il a besoin de la guerre pour rester au pouvoir sans aucune contrainte. Il ne doit rien à personne. Il a changé la Constitution, supprimé toutes les institutions et sans doute pour longtemps.
L’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche change-t-elle quelque chose ?
Elle simplifie bien des choses. Poutine reçoit en cadeau ce qui aurait nécessité de longues négociations, comme la sortie de son isolement. Et il a décidé d’exploiter Trump pour un nouveau partage du monde : « Le Canada, le Mexique, c’est à vous, la Pologne est à nous. »
Je note aussi que l’obsession de Poutine sur la victoire de 1945 et sa volonté de l’utiliser à des fins de propagande politique sont contagieuses. Récemment, sur son réseau Truth Social, Trump renommait la date du 8 mai en « Victory Day » au profit des Etats-Unis… En Russie, il existe un mot pour cela, Pobiédovecié, un mélange de « victoire » et « rage ».
La résistance en Russie est-elle illusoire ?
Le but était de transformer la guerre en Ukraine en guerre populaire, mais, je le répète, ça n’a pas marché. Elle n’est pas devenue la « deuxième Grande Guerre patriotique ». Les Russes sont divisés, la grande majorité se tient à l’écart, et ceux qui tentent de s’opposer utilisent toutes les possibilités, même s’ils sont terrorisés par la machine répressive d’Etat très bien organisée. Entre ces deux pôles, il y a ceux qui considèrent la guerre comme un moyen de résoudre certains problèmes économiques personnels. Car Poutine achète ses soldats.
Et, avant que vous ne me le demandiez, inutile de pleurer sur une « opposition qui n’a pas su s’unir » : c’est le résultat d’un processus de destruction depuis vingt-cinq ans ! L’occupation de la France pendant la seconde guerre mondiale a duré quatre ans, et le pouvoir politique n’a repris le dessus qu’après la Résistance. Même s’il s’agit d’une occupation intérieure en Russie, il existe aussi une résistance. Mais, malheureusement, il n’y a pas de plages comme en Normandie et personne ne viendra nous aider.