Sujet : Re: Dénazification
De : pc (at) *nospam* ue.com (P Cormoran)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 12. May 2025, 20:16:07
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Après mûre réflexion, Lebref a écrit :
P Cormoran :
>
jmh :
P Cormoran considere t-il la France comme un régime non autoritaire?
Non, la France n’est pas un régime autoritaire. Elle a des élections
libres, une presse indépendante, une justice séparée du pouvoir
exécutif, des libertés syndicales, de manifestation et d’expression —
parfois mises à mal, certes, mais qui existent et sont défendues. Si
critiquer le gouvernement, manifester ou voter contre le pouvoir en
place vous exposeait à la prison, la torture ou la mort, là on parlerait
de régime autoritaire. Comparer la France à une dictature, c’est diluer
le sens des mots — et c’est surtout un privilège qu’on peut se
permettre... parce qu’on n’est pas en dictature.
>
La France vit sous un régime capitaliste néolibéral dont les inégalités
croissantes sont une cause d'instabilité et de tension sociales
récurrentes ; la police et la justice n'hésitent jamais à protéger l'ordre
bourgeois et ses intérêts avec la brutalité qu'elles estiment nécessaire.
>
Je ne sais plus qui a exprimé cet aphorisme qui n'est pas totalement dénué
de fondement : la dictature c'est : ferme ta gueule ; la démocratie :
cause toujours.
C’est une critique sociale légitime — et qu’on peut exprimer librement, ce qui est déjà une différence majeure avec un régime autoritaire. Oui, la France est traversée par des tensions, des inégalités, et parfois des réponses sécuritaires discutables. Mais elle offre aussi des moyens de contestation légaux, des recours judiciaires, une liberté de la presse et un pluralisme politique. Dire "cause toujours" peut refléter un sentiment d’impuissance, mais ce n’est pas équivalent à "ferme ta gueule" sous peine de prison.
Autrement dit : ce n’est pas parce que notre démocratie est imparfaite qu’elle n’en est pas une. Et si on jette tout dans le même sac, on perd aussi la capacité de distinguer les régimes réellement répressifs des États qu’on peut encore critiquer, réformer, ou contester sans craindre pour sa vie.