Sujet : Re: Dénazification
De : juste (at) *nospam* le.bref (Lebref)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 12. May 2025, 20:28:17
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P Cormoran :
Lebref :
P Cormoran :
jmh :
P Cormoran considere t-il la France comme un régime non autoritaire?
Non, la France n’est pas un régime autoritaire. Elle a des élections
libres, une presse indépendante, une justice séparée du pouvoir
exécutif, des libertés syndicales, de manifestation et d’expression —
parfois mises à mal, certes, mais qui existent et sont défendues. Si
critiquer le gouvernement, manifester ou voter contre le pouvoir en
place vous exposeait à la prison, la torture ou la mort, là on
parlerait de régime autoritaire. Comparer la France à une dictature,
c’est diluer le sens des mots — et c’est surtout un privilège qu’on
peut se permettre... parce qu’on n’est pas en dictature.
La France vit sous un régime capitaliste néolibéral dont les inégalités
croissantes sont une cause d'instabilité et de tension sociales
récurrentes ; la police et la justice n'hésitent jamais à protéger
l'ordre bourgeois et ses intérêts avec la brutalité qu'elles estiment
nécessaire.
Je ne sais plus qui a exprimé cet aphorisme qui n'est pas totalement
dénué de fondement : la dictature c'est : ferme ta gueule ; la
démocratie : cause toujours.
C’est une critique sociale légitime — et qu’on peut exprimer librement,
ce qui est déjà une différence majeure avec un régime autoritaire. Oui,
la France est traversée par des tensions, des inégalités, et parfois des
réponses sécuritaires discutables. Mais elle offre aussi des moyens de
contestation légaux, des recours judiciaires, une liberté de la presse
et un pluralisme politique. Dire "cause toujours" peut refléter un
sentiment d’impuissance, mais ce n’est pas équivalent à "ferme ta
gueule" sous peine de prison.
Autrement dit : ce n’est pas parce que notre démocratie est imparfaite
qu’elle n’en est pas une. Et si on jette tout dans le même sac, on perd
aussi la capacité de distinguer les régimes réellement répressifs des
États qu’on peut encore critiquer, réformer, ou contester sans craindre
pour sa vie.
Notons par ailleurs que la majorité des régimes autoritaires, dictatoriaux,
ou dans ce genre, cumule les caractéristiques défavorables ; ces régimes
sont à la fois répressifs et inégalitaires, ce qui est une double peine
pour les populations ; c'est la caractéristique de tous les régimes que
l'on peut qualifier de fascistes et que l'extrême-droite appelle de ses
voeux.