Sujet : Re: Ukraine
De : pc (at) *nospam* ue.com (P Cormoran)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 13. May 2025, 20:29:37
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Lebref a couché sur son écran :
P Cormoran :
>
Quant à la prophétie d’une Europe "occupée 50 ans par les Américains",
elle fait sourire. Ce ne sont pas les États-Unis qui occupent l’Europe :
ce sont les Européens eux-mêmes qui, pour la plupart, choisissent de
coopérer avec eux, précisément parce qu’ils ne veulent pas finir sous
domination russe.
>
Hier beaucoup de Français se satisfaisaient d'une France occupée par
l'Allemagne nazie et dirigée par Pétain que les foules en liesse ont
acclamé jusqu'au dernier jour ; de même ils adorent aujourd'hui l'occupant
américano-sioniste avec ses McDo, son Coca-Cola, Netflix et Facebook,
qu'ils peuvent consommer sans restriction, au prix de leur santé physique
et mentale.
>
Les peuples sont influençables et manipulables, et l'occupant ne leur veut
jamais de bien.
Comparer l’alliance actuelle avec les États-Unis à l’occupation nazie ou à une colonisation "américano-sioniste", c’est faire un parallèle historique très discutable — et franchement insultant pour ceux qui ont connu la vraie occupation, avec la terreur, la répression, les déportations et la censure totale.
Aujourd’hui, personne n’oblige les Européens à "acclamer" Netflix ou Coca-Cola sous la menace d’un fusil. Ce que vous décrivez n’est pas une occupation, c’est une influence culturelle et économique — qu’on peut critiquer, bien sûr, mais qui ne relève en rien d’une soumission militaire. Et surtout, les peuples d’Europe ont toujours *le droit de voter, de débattre, de changer de gouvernement* . C’est toute la différence entre un choix (même influencé) et une occupation imposée par la force.
Si les peuples sont influençables, ils sont aussi capables de discernement. Les prendre systématiquement pour des dupes, c’est au fond exprimer une défiance envers la démocratie elle-même. Or c’est bien cela que des régimes autoritaires aimeraient voir : des Européens convaincus que tout est faux, tout est joué d’avance. C’est un piège intellectuel — et politique.
Croire que "tout est théâtre" et que "l’agneau qui vote" se laisse avoir,
c’est peut-être rassurant intellectuellement. Mais c’est aussi une façon
de se tenir à distance du réel, là où les Ukrainiens, eux, n’ont pas ce
luxe.
>
Le réel c'est l'occupation des peuples européens par le capital
international, la soumission aux diktats américains et la collaboration de
la bourgeoisie française avec l'occupant pour exploiter le peuple et
soutenir l'aventurisme agressif en Ukraine comme au Levant.
Ah, le bon vieux "capital international", "l’occupant américain" et la "bourgeoisie collabo" : on se croirait dans un pastiche de tract marxiste des années 70 retrouvé dans une cave de l’ORTF. Il ne manque plus que la faucille et le marteau pour sceller le tableau.
Blague à part, si tout est réduit à une lutte contre un "occupant" fantasmé, alors tout devient illusoire : les élections, les opinions divergentes, les mouvements sociaux, les médias indépendants — tout serait factice, manipulé, vendu. Drôle de conception du réel, qui consiste à nier toute complexité pour y voir un vaste complot piloté depuis Wall Street ou Tel-Aviv.
Mais bon, si ça permet de ranger tout le monde dans des cases confortables — les traîtres d’un côté, les "éveillés" de l’autre — on comprend que ce soit tentant. C’est plus simple que d’analyser ce qui se passe vraiment.