Sujet : Re: Ukraine
De : juste (at) *nospam* le.bref (Lebref)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 13. May 2025, 20:42:45
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P Cormoran :
Lebref :
P Cormoran :
>
Quant à la prophétie d’une Europe "occupée 50 ans par les Américains",
elle fait sourire. Ce ne sont pas les États-Unis qui occupent l’Europe :
ce sont les Européens eux-mêmes qui, pour la plupart, choisissent de
coopérer avec eux, précisément parce qu’ils ne veulent pas finir sous
domination russe.
>
Hier beaucoup de Français se satisfaisaient d'une France occupée par
l'Allemagne nazie et dirigée par Pétain que les foules en liesse ont
acclamé jusqu'au dernier jour ; de même ils adorent aujourd'hui l'occupant
américano-sioniste avec ses McDo, son Coca-Cola, Netflix et Facebook,
qu'ils peuvent consommer sans restriction, au prix de leur santé physique
et mentale.
>
Les peuples sont influençables et manipulables, et l'occupant ne leur veut
jamais de bien.
Comparer l’alliance actuelle avec les États-Unis à l’occupation nazie
ou à une colonisation "américano-sioniste", c’est faire un parallèle
historique très discutable — et franchement insultant pour ceux qui ont
connu la vraie occupation, avec la terreur, la répression, les
déportations et la censure totale.
Aujourd’hui, personne n’oblige les Européens à "acclamer" Netflix ou
Coca-Cola sous la menace d’un fusil. Ce que vous décrivez n’est pas une
occupation, c’est une influence culturelle et économique — qu’on peut
critiquer, bien sûr, mais qui ne relève en rien d’une soumission
militaire. Et surtout, les peuples d’Europe ont toujours *le droit de
voter, de débattre, de changer de gouvernement* . C’est toute la
différence entre un choix (même influencé) et une occupation imposée
par la force.
Si les peuples sont influençables, ils sont aussi capables de
discernement. Les prendre systématiquement pour des dupes, c’est au
fond exprimer une défiance envers la démocratie elle-même. Or c’est
bien cela que des régimes autoritaires aimeraient voir : des Européens
convaincus que tout est faux, tout est joué d’avance. C’est un piège
intellectuel — et politique.
La démocratie bourgeoise n'est qu'une gigantesque manipulation d'opinion,
un lavage de cerveau permanent, une honteuse utilisation de tous les
moyens modernes de propagande et de conditionnement.
Vous prétendez que les gens sont libres, mais s'ils l'étaient il est
totalement invraisemblable qu'ils accepteraient de voir leur revenus
stagner pendant que les fortunes - revenus et patrimoine - de l'oligarchie
explosent.
Croire que "tout est théâtre" et que "l’agneau qui vote" se laisse
avoir, c’est peut-être rassurant intellectuellement. Mais c’est aussi
une façon de se tenir à distance du réel, là où les Ukrainiens, eux,
n’ont pas ce luxe.
Le réel c'est l'occupation des peuples européens par le capital
international, la soumission aux diktats américains et la collaboration
de la bourgeoisie française avec l'occupant pour exploiter le peuple et
soutenir l'aventurisme agressif en Ukraine comme au Levant.
Ah, le bon vieux "capital international", "l’occupant américain" et la
"bourgeoisie collabo" : on se croirait dans un pastiche de tract
marxiste des années 70 retrouvé dans une cave de l’ORTF. Il ne manque
plus que la faucille et le marteau pour sceller le tableau.
La chute de l'URSS - essentiellement causée par l'hémorragie de la seconde
guerre mondiale - a précipité le marxisme dans l'oubli, mais il faudra
bien reposer la question de la grande propriété privée, car c'est le noeud
de tous les problèmes, de toutes les dérives.
Blague à part, si tout est réduit à une lutte contre un "occupant"
fantasmé, alors tout devient illusoire : les élections, les opinions
divergentes, les mouvements sociaux, les médias indépendants — tout
serait factice, manipulé, vendu. Drôle de conception du réel, qui
consiste à nier toute complexité pour y voir un vaste complot piloté
depuis Wall Street ou Tel-Aviv.
Mais bon, si ça permet de ranger tout le monde dans des cases
confortables — les traîtres d’un côté, les "éveillés" de l’autre — on
comprend que ce soit tentant. C’est plus simple que d’analyser ce qui se
passe vraiment.
Ce qui se passe vraiment est ce que je décris crûment ; vous ne le vivez
pas, car vous êtes bloqué dans une représentation du monde dictée par des
gens riches et aisés, qui évoluent avec optimisme dans un univers où tout
leur sourit pusqu'ils le recomposent quotidiennement à leur profit.