Sujet : Re: Ukraine
De : pc (at) *nospam* ue.com (P Cormoran)
Groupes : fr.soc.politiqueDate : 14. May 2025, 13:10:23
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Lebref avait prétendu :
P Cormoran :
>
Je préfère l’examen critique à l’accusation globale. Parce que sinon, on
en revient toujours à la même chose : désigner un "système" abstrait, le
dénoncer sans nuances, et ne proposer, au fond, que de la colère. C’est
peut-être satisfaisant sur le plan rhétorique, mais politiquement, ça
mène où ?
>
Cela nous mène au grand soir, promesse radieuse de lendemains qui chantent
pour le travailleur libéré des chaînes du capital par la révolution
prolétarienne.
>
Lyrisme mis à part, vous défendez fort bien un système économico-politique
qui présente les apparences de l'ouverture tout en étant totalement
verrouillé sur les intérêts du grand capital ; une idéologie qui semble
ouverte, mais n'admet en réalité que très peu de souplesse et dans des
marges étroites, sous peine de rétorsions aussi promptes que sévères.
Je ne nie pas que notre système ait ses verrous, ses angles morts, ses dérives oligarchiques. Mais entre la critique nécessaire et le rejet global, il y a une différence de nature. Parce que l’histoire nous a aussi montré que l’obsession de "briser le système" au nom du peuple a souvent accouché d’autres formes de domination, parfois bien pires.
Je ne crois ni au Grand Soir salvateur, ni à la perfection libérale. Je crois à l’espace — limité mais réel — que permet une démocratie pour contester, réformer, résister, sans passer par le chaos. Ce n’est pas glorieux, ce n’est pas pur, mais c’est vivable. Et c’est peut-être ça, la vraie ligne de front aujourd’hui : entre ceux qui veulent améliorer, et ceux qui veulent tout renverser, quitte à ne rien maîtriser de ce qui vient après.